Thomas Gibot

PODCAST: Thomas Gibot, une keynote de la journée agile 02 juin 2023

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PODCAST: Thomas Gibot, une keynote de la journée agile 02 juin 2023 – “Réaliser ses rêves, ça s’apprend”

Dans cet épisode, Pierre-Emmanuel Dautreppe, co-fondateur de Pyxis et de la Journée Agile, guide une interview avec Thomas Gibot, coach agile et expert en développement personnel. L’échange s’est déroulé la veille de la keynote : “Réaliser ses rêves, ça s’apprend” prévue pour la journée agile du 02 juin 2023.

Une discussion enrichissante sur l’évolution du coaching, l’importance de l’être par rapport à l’avoir, et la façon dont les apprentissages personnels influencent la pratique quotidienne du coaching.

Découvrez comment Thomas Gibot a intégré ses expériences de coaching individuel, de coaching agile et de formations pour donner une dimension unique à sa pratique.

Explorez les réflexions profondes sur le rôle du coach agile, son approche centrée sur les individus plutôt que sur les méthodes, et comment il trouve sa propre “teinte” pour offrir la plus grande valeur possible à ses clients.

L’interview aborde également la question de l’approche des entreprises vis-à-vis du coaching et du développement personnel.

Thomas partage sa perspective sur l’investissement dans le développement des collaborateurs, et comment il adapte sa posture en fonction de la maturité de chaque organisation.

Ne manquez pas cette occasion d’entendre Thomas Gibot partager sa vision du coaching intégral et son expérience concrète auprès des entreprises. Vous serez inspiré par sa passion, son authenticité et sa volonté de créer un réel impact positif.

Rejoignez Pierre-Emmanuel Dautreppe et Thomas Gibot dans cet épisode de “Pyxis – Le Podcast”, où l’art du coaching et du développement personnel se mêlent pour offrir des perspectives uniques et éclairantes.

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Séquençage du podcast :

(En format vidéo, les hyperliens vous dirigent sur notre chaîne Youtube)

  • 00:17 Introduction et présentation des intervenants
  • 01:07 Quel est le thème de ta keynote ?
  • 01:52 Peux-tu te présenter brièvement ?
  • 02:45 Qu’est-ce qui t’a amené du coaching agile vers le coaching individuel, humain ?
  • 04:30 Qu’est-ce qui t’a amené à écrire sur la thématique du rêve ?
  • 06:20 Le regret un jour de ne pas avoir réalisé ses rêves…
  • 07:12 « Le Tor des Géants », peux-tu en dire deux mots ? C’était en quelle année ?
  • 07:42 C’était une aventure avant de te lancer dans le coaching personnel ?
  • 08:39 Le coaching intégral a-t-il beaucoup nourri ton cheminement vers ce rôle de coach ?
  • 10:15 Comment te positionnes-tu en tant que personne inspirante ?
  • 10:58 Comment travailles-tu sur l’être plutôt que sur l’avoir ?
  • 13:26 Comment les entreprises perçoivent-elles ton approche de coaching ?
  • 15:11 Dans quelle mesure parviens-tu à accompagner les entreprises sur le long terme ?
  • 17:21 As-tu un site internet ?
  • 17:44 Comment laisser un message vocal à Thomas et interagir ?
  • 18:18 Clôture du podcast

Transcription du podcast avec Thomas Gibot:

(En format vidéo, les hyperliens vous dirigent sur notre chaîne Youtube)

Michel Godart: [00:00:17] Bienvenue pour un nouvel épisode de « Pyxis – Le podcast », Belgique évidemment, et aujourd’hui c’est la journée agile, enfin aujourd’hui, devrais-je dire « demain » c’est la journée agile et nous allons profiter de ce moment au calme entre nous pour enregistrer un nouvel épisode avec comme animateur, cette fois non pas Norman mais Pierre-Emmanuel Dautreppe.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:00:34] Bonjour à tous.

Michel Godart: [00:00:35] Et son invité: Thomas, mais je vais te laisser Pierre mener cet échange et cette interview, un agréable moment à vous.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:00:41] Merci Michel. Bienvenue Thomas, je suis ravi de te voir ici, aujourd’hui, pour la journée agile de demain. C’est vraiment un plaisir de te retrouver. Donc effectivement on profite de ce jeudi pour faire la discussion, tout simplement parce que tu nous quittes rapidement demain. Donc voilà, c’est l’occasion de prendre un petit moment au calme pour discuter sereinement plutôt que de te presser après la session de demain.

Thomas Gibot: [00:01:03] Merci beaucoup de m’accueillir Pierre-Emmanuel, ravi de pouvoir prendre ce temps ensemble.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:01:07] Et donc du coup tu viens demain pour une keynote, pour donner la Keynote de la journée Agile, tu sais brièvement un peu nous parler du thème de la keynote?

Thomas Gibot: [00:01:14] A vrai dire, heureusement, je me dis sinon ça serait, ce serait un peu chaud pour demain. En quelques mots, l’intention de la keynote c’est d’amener l’audience et le public à se questionner sur qu’est-ce que ça changerait dans notre monde, dans le monde et dans nos vies, si chacun de nous devenait meilleur à réaliser ses rêves? Et donc le but de cela, c’est qu’est-ce que ça change? Comme dans notre paradigme en lien avec le rêve, si chacun de nous est capable de l’envisager comme une compétence sur lequel on peut dédier du temps, de l’énergie, de l’argent pour devenir meilleur à ça, tout comme on peut devenir meilleur à devenir pianiste, footballeur ou coach agile. Moi, j’ai la conviction qu’on peut dédier cette même qualité d’engagement au service de nos rêves. Et je suis curieux d’explorer ça avec eux.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:01:52] Merci beaucoup. Alors il y a des liens comme ça chez moi qui s’ouvrent quand tu parles de ça, mais peut-être avant d’explorer ça, c’est-ce que tu peux te présenter brièvement?

Thomas Gibot: [00:01:59] Oui, avec plaisir. Je suis Thomas, j’ai 37 ans et j’ai la chance d’avoir une famille incroyable. Je vis avec mon épouse depuis 17 ans. On a deux…

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:02:07] Et tu ne dis pas ça parce qu’elle est à côté.

Thomas Gibot: [00:02:08] Et je ne dis pas ça parce qu’elle est à côté sinon j’ai des regards un peu bizarres, non, non, carrément. J’ai une vie de famille incroyablement saine, riche et joyeuse. Ça me définit beaucoup, c’est très important pour moi. Et professionnellement, ce qui m’anime, j’ai deux passions. La première, c’est d’accompagner des transformations d’organisation. Et puis pour moi, l’agilité a été le vecteur qui le faisait le plus de sens pour accomplir ça. Donc ça occupe une bonne partie de mon temps et l’autre, qui est plus récente, depuis sept huit ans, je me suis formée au coaching en développement intégral tout comme toi, on avait la chance d’être dans la même promo. Et donc depuis j’ai la chance et l’honneur de pouvoir accompagner des personnes qui me font confiance dans leur cheminement. Voilà, et ces deux activités me nourrissent énormément.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:02:45] Alors tu parlais effectivement de coaching et ça s’entendait quand tu parlais du sujet de la Keynote et de l’accomplissement des rêves, de compétences. Mais je suis curieux du coup de voir qu’est-ce qui t’a amené du coaching agile vers le coaching individuel, vers le coaching humain.

Thomas Gibot: [00:02:58] Ça c’est une super belle question je trouve. A vrai dire pour moi ce sont deux thématiques qui sont assez poreuses,  mon constat, et puis probablement qu’il va retrouver de l’écho, parce que c’est une vision je pense qui est assez partagée dans l’écosystème Pyxis. Je considère que l’agilité est composée certes des cadres, des méthodes, et ma conviction, c’est que c’est la partie facile du job. N’importe qui de, selon moi, en très peu de temps peut acquérir une compréhension assez fine de ce que ça veut dire que de fonctionner en mode agile. Ce qui est passionnant et complexe c’est d’être agile, et là, moi c’est là où le job devient passionnant. Donc j’ai l’impression que pour amener une organisation et des individus à fonctionner de manière plus agile, ça amène à venir questionner des automatismes, des croyances, des habitudes qui parfois sont ancrées depuis plusieurs années dans les organisations. Et que donc, pour accompagner le volet d’une transformation organisationnelle, j’ai la conviction qu’il faut à la fois être bon dans l’agilité puis très structuré, très rigide, très fort là-dedans, et aussi avoir une dimension qui invite à être capable d’accompagner. Qu’est-ce que ça veut dire pour un humain aussi de se transformer en même temps que l’organisation se transforme? Donc pour moi, c’est des pratiques qui sont super complémentaires.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:03:58] Enfin, moi ça me parle beaucoup effectivement. Et c’est vrai, quand on est en formation, on parle souvent. Alors tu parles d’agilité, mais si on prend une méthode agile, si on parle de Scrum, on dit « bah oui, effectivement, on a le guide Scrum qui fait 20 pages » parce-que, parce-que c’est très simple en fait, c’est très simple de comprendre la façon de faire, mais par contre c’est très complexe de la mettre en place parce-que voilà, on est effectivement, comme tu dis avec des humains, avec leur résistance, avec leur complexité, tout le côté sombre, ouvert ou pas masqué, etc. Et c’est là où effectivement on touche à tout un autre sujet.

Thomas Gibot: [00:04:27] Ce qui se trouve, de ma perspective, ce qui fait que le job est aussi passionnant.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:04:30] J’ai deux questions qui me viennent ici, donc tu parlais effectivement du rêve pour la keynote de demain, enfin de la thématique du rêve pour la keynote de demain. Ça va très bien parce qu’évidemment tu as écrit un livre sur le sujet. Qu’est-ce qui t’a amené à écrire sur la thématique du rêve? Comment est née finalement cette histoire-là chez toi?

Thomas Gibot: [00:04:46] Merci pour cette question. En quelques mots, depuis pas mal de temps moi je réalise que le rêve a une place assez centrale dans mon existence, et que même si ça amène quelques conversations familiales parfois tendues, je me rends compte que, ouais, c’est trop important pour moi pour ne pas m’y dédier assez intensément. Et puis je me suis rendu compte que, au final, j’avais développé une forme de compétence. Non pas, par exemple la thématique de la Keynote de demain c’est comment j’ai essayé de terminer l’une des courses les plus dures au monde, et je me rends compte que ce qui a fait la différence pour moi ce n’est pas d’être un très bon coureur, mais c’est d’être très bon dans ma capacité à envisager mes rêves. De même pour le bouquin, je ne crois pas être un très bon auteur… En revanche, je pense être quelqu’un qui a la capacité de se projeter à la fois sur le volet de la logistique, de l’organisation et aussi sur le volet de qu’est-ce que ça veut dire pour moi, humainement, que de m’engager dans ces projets-là? Donc le bouquin, il est parti de ça… D’un constat que, en fait, de plus en plus, l’extérieur me renvoyait que « Ah tiens, la manière que tu as de te positionner par rapport à cette thématique-là, elle est peu commune ». Puis au début c’était « OK, intéressant, intéressant » et puis de fil en aiguille je me suis dit, tiens, est-ce que ce que j’ai mis plusieurs années à affiner pourrait avoir de la valeur, à être partagé? C’est la première raison. Et puis la seconde, là qui résonne plus pour moi, c’est que: moi je suis attristé de côtoyer beaucoup de personnes qui posent un regard et qui voient le delta entre ce à quoi ils aspirent, ce à quoi ils rêvent et à quoi concrètement ressemble leur existence. Et je me dis que j’ai l’impression que c’est très lié avec ce que je suis venu faire sur cette planète là. J’ai l’impression que ma raison d’être, c’est d’accompagner les gens à faire que leur vie soit plus le reflet de ce qui les inspire vraiment. Et donc c’est de là qu’est née l’idée du bouquin.

Michel Godart: [00:06:20] J’ai eu un moment d’accompagnement de soins palliatifs, en milieu hospitalier, et une chose qui m’avait beaucoup marqué c’est que les gens ont des regrets, souvent. Et quand tu écoutes les regrets, c’est souvent: « Je n’ai pas assez dit je t’aime à mes proches, j’ai pas assez souvent passé de temps avec eux ». Mais le plus gros regret qui revient énormément aussi c’est « J »ai pas réalisé mes rêves » ça me parle tellement ce que tu dis.

Thomas Gibot: [00:06:40] Ouais, merci beaucoup Michel. Sans spoiler, je crois que c’est la slide numéro un de ma conf demain et…

Michel Godart: [00:06:44] Tu n’aura donc pas de regrets les derniers jours de ton instant sur Terre?

Thomas Gibot: [00:06:47] En tout cas, je mets beaucoup d’énergie pour que ce soit pas le cas. Oui, absolument.

Michel Godart: [00:06:51] Merci

Thomas Gibot: [00:06:52] Merci pour ce partage.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:06:52] Ouais nan mais c’est vrai qu’on rencontre effectivement beaucoup de personnes et je pense que c’est d’autant plus vrai dans le cadre professionnel qui ne vivent pas du tout le rêve au quotidien, qui sont dans un métier purement alimentaire et qui est effectivement tellement éloigné de leurs valeurs et encore plus de leurs rêves ou de ce qui les fait vibrer

Michel Godart: [00:07:07] Alimentaires ou l’égo peut être aussi, parfois, c’est parfois à la réputation de « J’ai le poste deu… »

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:07:12] Oui et tu parlais effectivement de la course, donc c’est « Le Tor des Géants » c’est ça?

Thomas Gibot: [00:07:15] Absolument tout à fait.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:07:16] Ou beaucoup diront que c’est de la folie finalement d’aller, d’aller se lancer dans ce genre, dans ce genre d’aventure. Tu sais en dire deux mots de cette course là? C’est en quelle année que t’as fait ça?

Thomas Gibot: [00:07:26] Oui, c’était juste avant l’arrivée de ma première fille, on est en 2017. Et « Le Tor des Géants » en quelques mots c’est une petite balade digestive de 330 kilomètres et de 24 000 mètres de dénivelé positif, dans les Alpes italiennes, et à couvrir en moins de 150 heures… Pour planter le décor, ça ressemble à ça.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:07:42] C’est une aventure dans laquelle tu t’es lancée avant de te lancer dans le côté de coaching personnel?

Thomas Gibot: [00:07:47] Ça a été assez concomitant. Je veux dire, c’était assez, ouais, c’était à peu près similaire. Et je vois à quel point ça a nourri ma pratique, parce que pour moi il y a des choses qui se sont vraiment éclaircies. Après cette aventure il y avait des apprentissages très forts, qui m’ont coûté cher en temps, énergie ou même physiquement, parce que ça a été assez éprouvant mais aujourd’hui… Parce que, on en parlera demain dans la Keynote, moi j’ai utilisé l’agilité pour préparer à cet ultra-trail, à la fois dans la prépa et dans la course en elle-même. Et c’est vrai qu’aujourd’hui quand je vais voir une boîte et que je leur dis que le but de l’agilité c’est adresser la complexité, l’inconnu, la difficulté, disons que ça a une teinte particulière parce que ça me ramène à des moments où j’étais tout seul, à 3000 mètres d’altitude, à 3 h du matin et qui faisait -15 et neige. Et quand je leur dis qu’à ce moment-ci, avoir un plan ça ne sert à rien, disons qu’il y a une partie de moi qui est plus habitée quand je le fais aujourd’hui et que je me sens assez à l’aise de discuter avec tout niveau de l’organisation pour challenger des gens qui auraient une vision autre. Donc ouais, je vois à quel point c’est venu nourrir ma pratique, cette expérience.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:08:39] Et puis tu parlais tout à l’heure de coaching intégral qui touche finalement à tous les sujets, à toutes les compétences de l’être dans son ensemble. Et je peux imaginer que ça, c’est aussi le genre d’expérience qui a beaucoup nourri ton cheminement vers ce rôle de coach par après.

Thomas Gibot: [00:08:53] Ouais, carrément. Et c’est un peu, merci pour cette question parce que pour moi elle me touche particulièrement, et c’est vraiment un aspect qui est central dans le bouquin que j’ai essayé d’écrire qui est: je pense que, trop d’entre-nous, ont une vision assez réductrice de ce qu’est le rêve et qu’on focus énormément sur le résultat à accomplir. Et de ma perspective, lorsqu’on focus uniquement sur le résultat, ça nous amène à l’envisager beaucoup sous le prisme du faire: de quoi j’ai besoin, comment je m’organise, comment je me structure, c’est quoi mes routines, et cetera, et cetera. Et; moi j’ai la conviction profonde, d’autant plus depuis « Le Tor », que les rêves sont de telle sortie de zone de confort. Ça vient tellement nous challenger nous en tant que personne, que, selon moi c’est indispensable d’appréhender aussi le volet de « Comment ce rêve vient impacter personnellement. Quelle peur ça génère en moi, quel doute ça génère en moi, quelle perspective ça met sur mon rapport à la perfection, au regard des autres, et cetera ». Et je considère aujourd’hui que ce qui m’a permis de finir « Le Tor » c’est de travailler à la fois sur « Devenir un meilleur coureur », mais aussi de travailler sur « Comment j’ai des relations saines, en lien avec ce rêve, comment je suis capable d’avoir un équilibre familial en ayant des conversations porteuses avec mon épouse pour qu’à chaque fois que je vais courir ne soit pas un déchirement, et cetera ». Je pense que tous ces volets-là sont aussi pertinents, utiles dans le cadre de la réalisation des rêves. Ça implique juste,  de ma perspective, des éléments qui sont plus rares chez la plupart d’entre-nous, c’est le courage, l’humilité et la curiosité. Être capable de se questionner foncièrement sur en quoi ce rêve vient bousculer ma manière de voir le monde.

Michel Godart: [00:10:15] Tu parles d’agilité. Et je pense que tu peux aussi te positionner comme personne inspirante vu ton parcours. Tu y penses parfois?

Thomas Gibot: [00:10:23] Merci pour cette remarque. Disons que j’ai pas mal travaillé pour assumer ça un peu plus pleinement.

Michel Godart: [00:10:29] Et ça me fait penser à un auteur, que tu connais peut-être, qui s’appelle Fred Collantonio, qui est criminologue, « L’attitude des héros » où en fait il reprend les histoires des personnes qui ont le mieux réussi sur la planète et qui s’inspirent de leur parcours pour en écrire des livres. Et je me dis mais il y a une résonance entre vous deux, je crois, je devrais vous présenter, je crois que vous auriez vraiment un sens à vous rencontrer et échanger ensemble. L’approche intellectuelle dans laquelle tu te places, très humblement je dois dire, me fait penser à Fred… Alors s’il nous écoute je lui fait un petit coucou, par la même occasion, et je vous mettrai en contact: je pense que ça en vaudrait la peine.

Thomas Gibot: [00:10:58] Avec plaisir.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:10:58] Alors pour en revenir sur le côté de coaching aussi. Tu partageais, enfin tu partages pas mal sur les réseaux sociaux, sur tes activités, que ce soit le coaching individuel ou le coaching agile. Et puis tu partageais aussi récemment tout le côté formation, apprentissage que tu as pu faire au fil des années. Et puis je suis curieux de voir un peu, dans ta pratique de coaching,dans quelle mesure ces apprentissages-là ont fait évoluer en fait ta façon de travailler au quotidien, de discuter avec les personnes. Dans quelle mesure ça t’a rapproché du coaching intégral, ça t’a éloigné, ça a enrichi cette pratique-là. En terme d’activités, d’écoute, d’orientation, discussions avec tes clients.

Thomas Gibot: [00:11:33] Elle est très belle cette question. Effectivement pour moi ce qu’elle soulève, avant de répondre spécifiquement, c’est que j’essaie de porter plus d’attention, même si c’est difficile dans le monde dans lequel on vit de… Qu’est-ce que ça a comme impact pour moi de dépenser pour être plutôt que pour avoir? Et j’ai l’impression que ma vie a changé à partir du moment où j’ai dépensé plus d’argent et que j’ai passé plus de temps à travailler sur l’être plutôt qu’à dépenser pour avoir.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:11:56] Et quand tu parles de travailler sur l’être, j’entends de travailler sur ton être.

Thomas Gibot: [00:11:59] Oui, absolument, ouais. Donc c’est clair que ta question elle m’amène, ben il y a une partie significative de mon temps et de mon argent qui part dans, ouais chercher à mieux me connaître, chercher à… Me rapprocher de la personne que j’ai vraiment envie d’être. Et puis ça revient à l’intervention de Michel tout à l’heure. Moi, ça m’a demandé un petit peu de temps, de travail, d’argent etc d’assumer qu’il y avait une volonté d’inspirer dans ce que je peux être. Pour répondre à ta question c’est clair que, plus je me suis aventuré sur ce volet-là, naturellement ça a teinté ma manière de pratiquer le coaching, que ce soit le coaching en développement personnel ou même le coaching agile. Et aujourd’hui, je me sens un peu à un virage qui est que: je sens que les thématiques organisationnelles, le volet des process dans les organisations, résonnent moins avec là où j’en suis actuellement dans ma vie. J’ai encore beaucoup d’énergie et de passion à comprendre la systémique d’une organisation, ce qui se joue, etc. Et je vois de plus en plus que je deviens un coach agile qui accorde une dimension très forte aux individus plus qu’aux cadres et aux méthodes. Et moi, ça m’amène à une réflexion que j’ai partagée avec pas mal de coach agile qui est que: tu sais ce qui fait la beauté de ce job, selon moi, c’est que les organisations doivent passer un temps assez conséquent à trouver le coach qui fitte avec leurs valeurs, ce qu’elles attendent, ce qu’elles souhaitent accomplir, etc. Et il y a des boites avec lesquelles ma manière d’envisager le coaching agile va faire beaucoup de sens, puis ça peut amener des résultats que je trouve assez incroyables, et d’autres que pour lequel ça va absolument pas résonner, trop bien, il y a probablement d’autres causes qui feraient un bien meilleur job que moi, mais en tout cas, ça m’invite à trouver c’est quoi ma teinte? Et moi, c’est ça que je cherche beaucoup.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:13:26] C’est intéressant que tu ailles dans cette direction là et du coup ça m’amène effectivement sur: ta façon d’approcher les entreprises et dans quelle mesure tu approches ces entreprises en te présentant comme coach agile ou dans quelle mesure tu te présentes en disant « Ben oui, je suis coach agile mais, entre guillemets, c’est presque anecdotique. Et ce que je vais vous amener c’est davantage de coaching d’humain que de coaching agile ». Et comment les entreprises raisonnent par rapport à ça?

Thomas Gibot: [00:13:48] Ouais,…

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:13:50] Et je me permets peut être juste de t’interrompre, c’est juste de se dire « Tu es en Suisse », tu travailles en Suisse, peut être un peu en France également. Et dans quelle mesure les entreprises en Suisse et en France sont ouvertes à…. Alors je vais employer un mot un peu vulgaire mais, à l’investissement dans le développement de leur personnel.

Thomas Gibot: [00:14:06] Ça c’est une grosse question aussi. Je pose le même regard que toi qui est que j’essaye d’adapter ma posture à ce que je perçois de la maturité de l’organisation avec lequel je vais discuter en lien avec ces thématiques. Et je pense qu’il y a des boîtes qui, dès le début, sont ouvertes à ça. Qui voient la porosité dont on parlait tout à l’heure entre travailler sur une organisation et travailler sur le développement des individus qui la composent, et auquel cas on peut très vite aller sur ce volet là. Et puis il y a d’autres secteurs, que je nommerais comme plus traditionnels, sans jugement, sans jugement mais plus traditionnels, pour lequel j’estime qu’ils ont besoin de passer par un volet plus agile, qui est plus rassurant pour eux. Et à partir du moment où on commence à avoir des résultats, à voir qu’il y a de la confiance qui s’installe, etc. Dès lors, on peut commencer à amener une dimension plus large à ce que peut être l’accompagnement. Ce que je peux te dire en tout cas, c’est que aujourd’hui, j’ai suffisamment travaillé sur moi pour être très au clair sur ce que j’ai envie d’amener et ce que j’ai plus trop envie d’amener. Et donc ça m’amène à être assez entier dans mes relations avec mes clients, et donc à dire « non » en fait tout simplement, ou « Je ne suis pas la bonne personne ». Et je crois qu’il y a une forme de respect de la part du coach vis-à-vis de son client, d’être capable de nommer que soi « ça m’anime pas et donc je serai pas bon ». Soit ce n’est pas mon domaine d’expertise et il y a d’autres gens qui font le job.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:15:11] C’est ça, t’étais pas effectivement la bonne personne par rapport à la demande qu’ils ont spécifiquement. Alors c’est peut être une dernière question, parce que tu parlais effectivement de coaching intégral comme tu disais « Voilà, c’est un parcours que j’ai suivi également. C’est aussi ma façon de travailler en tant que coach ». Et l’accompagnement de clients, dans une pratique de coaching intégral, c’est un accompagnement qui se fait quand même sur la durée. Généralement, on va suivre des clients pendant quatre mois, cinq mois, six mois, alors que des entreprises vont être les entreprises qui souhaitent tourner vers: développer de meilleurs employés, de meilleurs collègues, de meilleures personnes au sein d’elles-mêmes, peuvent parfois être tournées vers des approches qui sont plus courtes, plus immédiates. Encore, pour prendre un mot un peu vulgaire pour nous mais, plus orienté sur le retour sur l’investissement qu’elles vont faire. Et donc, du coup, dans quelle mesure tu te retrouves là-dedans malgré tout? Dans quelle mesure tu arrives à les emmener vers des pratiques plus longues? Ou de nouveau tu te dis « Ben ok, si vous êtes trop dans le court terme, c’est qu’il y aura d’autres coachs qui vont le faire avec d’autres façons de faire, mais ça ne fonctionnera pas pour moi ».

Thomas Gibot: [00:16:05] A vrai dire moi je suis passé par différentes phases. Le jeune rebelle chez moi me disait « Oh la vache ces boites ont rien compris là ». Et puis après quand on remet un peu d’humilité et de recul, en fait pour moi elle me paraît très juste cette posture du retour sur investissement. À vrai dire, ouais, j’ai la prétention d’avoir des tarifs qui parfois peuvent paraître élevés, et cetera. Donc pour moi, la dimension financière et de retour de la valeur que je peux avoir en engageant Thomas, elle me paraît très saine en fait. Et je pense même aussi que il y a une forme de challenge là-dedans, en tant que coach, que d’être capable d’être, de se rappeler régulièrement que le but quand même, quand je pousse les portes d’une boite, c’est que ben quand je repars, que ça soit mieux que quand j’y suis rentré. Je suis assez apaisé je dois dire aujourd’hui, et aligné avec le fait qu’on puisse avoir ces conversations-là. En revanche, c’est clair que, de plus en plus, j’ai l’impression que la manière que j’ai d’envisager le coaching dans les boites amène les organisations à faire qu’on travaille ensemble dans la durée. Aujourd’hui tous mes clients avec lesquels je travaille c’est des clients avec lesquels je suis là depuis plusieurs années en fait. Et il y a une partie de moi qui se nourrit plus des changements que je peux observer après avoir accompagné pendant plusieurs années versus ce que tu pouvais décrire, où on y va, on prend une équipe, puis en trois semaines il faut la remettre debout et cetera. C’est challengeant intellectuellement puisqu’on a un rapport au temps où on doit très vite cerner les problématiques, les enjeux. Et ça résonne un peu moins avec la pérennité, l’ampleur de l’impact que j’aimerais avoir en tout cas.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:17:19] Parfait! Ben écoute, merci beaucoup pour la discussion.

Michel Godart: [00:17:21] Moi j’ai encore une question évidemment, Thomas Gibot ne va pas nous quitter sans dire comment est-ce que l’auditeur qui t’aurait écouté pour l’instant et aurait envie d’en connaître un peu plus sur toi, au-delà de ce podcast, au-delà de ton intervention, peut te contacter. J’imagine que tu as un site internet?

Thomas Gibot: [00:17:33] Merci beaucoup Michel pour ça. Oui effectivement Thomas Gibot point fr tout simplement. Et puis sinon, là où je suis le plus actif, c’est sur LinkedIn avec, tu l’évoquais: avec des partages quotidiens autour des thématiques que l’on a évoqué dans cette conversation.

Michel Godart: [00:17:44] Alors Thomas, j’ai une nouvelle aussi pour toi qui est intéressante à connaître en terme de podcast parce que ce n’est pas fréquent. On propose dans notre podcast un répondeur Voice mail, donc il y aura un texte qui présente ton intervention dans ce podcast. Avec un lien, les gens peuvent cliquer sur le lien, ils peuvent enregistrer leurs voix et te passer un message, te féliciter, t’encourager ou te poser une question, pourquoi pas? Et s’il nous autorise à utiliser leur voix et qu’ils le mentionnent dans ce message, on pourra sur les réseaux sociaux, quand on partage ce podcast, mettre un commentaire avec le lien et on les entendra directement te parler (Thomas Gibot: Canon) et tu peux réagir en commentaire. Et évidemment, s’ils ne veulent pas, on fera suivre le message à titre privé chez toi.

Thomas Gibot: [00:18:16] Ce sera avec grand plaisir. Je serais ravi et honoré de…

Michel Godart: [00:18:18] Il y a une seule chose à faire pour ça, c’est de s’abonner au podcast. Ne manquez pas les prochaines aventures de « Pyxis – Le podcast » avec Pierre-Emmanuel, Norman, Michel et merci Thomas Gibot pour ce moment à part et hors du temps qu’on a passé ensemble.

Thomas Gibot: [00:18:30] Merci de m’avoir accueilli.

Michel Godart: [00:18:31] Je vous en prie.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:18:32] Merci beaucoup.

Via Blubrry :
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