Podcast: Le Kamasutra du leadership ou les 5 positions du leader, interview d’Alain Vanderbeke
Podcast: Le Kamasutra du leadership ou les 5 positions du leader, interview d’Alain Vanderbeke
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Dans cet épisode de « Pyxis – Le Podcast », nous recevons Alain Vanderbeke pour parler de son intervention à la Journée Agile du 2 juin 2023.
Alain Vanderbeke propose une vision du leadership comme une posture, une manière de se positionner vis-à-vis d’une équipe. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise posture, mais il faut savoir les adapter au bon moment, dans le bon contexte, nous explique-t-il.
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Dans cet épisode, Alain Vanderbeke présente cinq postures types de leadership :
- Le leader autoritaire qui dirige l’équipe et prend les décisions.
- Le leader visionnaire qui inspire l’équipe et lui donne une direction.
- Le leader accompagnateur qui soutient l’équipe et la laisse prendre ses propres décisions.
- Le leader coach qui aide l’équipe à se développer et à apprendre.
- Le leader laissez-faire qui laisse l’équipe faire son propre chemin.
Alain Vanderbeke montre que le leadership agile est lié à l’importance de l’adaptation et de la flexibilité. Le leader agile doit être capable de s’adapter à différentes situations et de prendre des décisions en fonction du contexte.
Cet épisode est un excellent point de départ pour comprendre le leadership comme une posture. Il propose un cadre simple et accessible qui permet aux managers et aux leaders de réfléchir à leur propre style de leadership.
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Séquençage du podcast:
- [00:00:18] Introduction et contexte du podcast
- [00:00:40] Présentation d’Alain Vanderbeke
- [00:00:57] Quel est le lien entre le Kamasutra et le leadership?
- [00:01:56] Quel a été l’élément déclencheur pour intervenir ici
- [00:03:14] Que doivent retenir nos auditeur.ice.s de cette conférence ?
- [00:04:31] Une posture, de la confiance et surtout une attitude, un savoir-être?
- [00:05:07] Le niveau de maturité dans ton entreprise en termes d’agilité?
- [00:06:42] Quel est ton rôle exactement ?
- [00:07:14] Leader et self-leadership
- [00:07:30] Une passion pour la vidéo, un lien à faire avec le travail au quotidien ?
- [00:08:55] C’est quoi les premiers constats qu’on fait?
- [00:10:34] L’importance de l’écoute
- [00:10:43] Culture d’entreprise et leadership
- [00:12:32] Quel conseil aurais-tu envie de donner?
- [00:13:15] Le rôle de l’équipe
- [00:14:38] Te contacter
- [00:14:49] Clôture de l’épisode
Transcription du podcast:
Michel Godart: [00:00:18] Bienvenue pour un nouvel épisode « Pyxis – Le podcast », nous sommes le 2 juin 2023, à la Journée Agile, à Charleroi, et en face de moi j’ai Alain Vanderbecke, je l’ai prononcé correctement (Alain Vanderbeke: C’était parfait). Tu es un des intervenants de cette journée agile, tu peux nous rappeler de quels thèmes tu parlais pour les auditeurs et auditrices?
Alain Vanderbeke: [00:00:36] Alors j’ai animé une conférence sur le Kamasutra du leadership.
Michel Godart: [00:00:40] On va te laisser expliquer un peu tout ça, mais avant, j’aimerais te demander de te présenter en quelques mots « qui est Alain qui est devant moi? »
Alain Vanderbeke: [00:00:47] Alors, Alain qui est devant toi, travaille comme Scrum Master chez Elias (Michel Godart: Voilà), je m’occupe de deux équipes sur la data platform, et je les accompagne dans l’amélioration de leur mode de fonctionnement.
Michel Godart: [00:00:57] Et tu m’as rappelé gentiment que nous nous étions déjà croisé chez Elias, puisque nous avions déjà été faire quelques podcasts aussi chez vous. Vous avez votre chaine de podcast en interne et c’est à souligner, moi je dis cocorico, bravo, bien fait, bien pensé. La question qui va me venir ensuite c’est quel lien fais-tu entre le Kamasutra et le leadership? Il faut savoir que moi parfois je dis, dans le terme de recrutement, je fais des métaphores: c’est un peu comme un mariage, parce qu’il y a la notion de la confiance tu vois. Donc moi-même, utilisant des métaphores parfois loufoques, ça me fait bien marrer, c’est plutôt pour ça que je me marre.
Alain Vanderbeke: [00:01:24] C’est très chouette et c’est ça l’idée, c’est de ne pas prendre le leadership comme quelque chose d’ultra sérieux et comme l’ambition du siècle.
Michel Godart: [00:01:30] Ahhhh, c’était le lâcher prise.
Alain Vanderbeke: [00:01:32] Exactement, exactement. Et c’est vraiment l’idée, c’est que le leadership, c’est quelque chose que l’on voit par les grands personnages de l’histoire et directement on est un petit peu écrasé par la taille de ces personnages mais, dans la réalité, on peut tous être leader, on peut tous être leader du quotidien. On peut tous à un moment se retrouver dans une situation, dans un contexte, où on peut prendre le lead. Et ça, c’est vraiment une occasion qu’il ne faut pas louper si on a envie de la vivre.
Michel Godart: [00:01:56] Alain qu’est ce qui s’est passé? Quel est l’élément déclencheur où tu t’es dit « Je vais aller intervenir dans cette journée agile? »
Alain Vanderbeke: [00:02:01] Alors, évidemment, j’ai des amis et des contacts hein? Puisque chez Elias (Michel Godart: On travaille avec Pyxis, voilà exactement) Pyxis, enfin, on se connaît. Et donc c’était une belle occasion pour moi, je ne suis pas du tout un speaker professionnel, je n’ai pas du tout l’habitude de parler en public, je dirais même que j’ai une petite glossophobie sur les bords. Donc pour moi c’est….
Michel Godart: [00:02:19] Alors tu t’en sort très bien hein, je te rassure.
Alain Vanderbeke: [00:02:20] Mais ici j’ai juste tes yeux pétillants en face de moi, ça ce n’est vraiment pas difficile de répondre. Mais quand on a 80 personnes devant soi qui sont curieux, attentifs et.
Michel Godart: [00:02:30] Il y a un petit challenge qui s’installe, une petite pression.
Alain Vanderbeke: [00:02:32] Clairement, clairement. Et donc je me suis dit ben, comme j’étais bien entouré, avec des gens que je connais, avec des gens avec qui je m’entends bien, je me disais c’est peut-être là le moment pour moi de (Michel Godart: De se lancer) prendre le micro, voilà
Michel Godart: [00:02:45] Ben bravo, bravo! Alors maintenant que c’est fait, ahh, comment tu te sens?
Alain Vanderbeke: [00:02:48] Ah ben je suis bien heureux que ça se soit passé ce matin et pas cet après-midi et que là j’en suis, pas débarrassé hein? C’est vraiment pas le mot, mais que j’ai franchi cette étape dans ma vie, c’est vraiment quelque chose, une très, très, belle expérience et dans un environnement très, très, confortable. (Michel Godart: Une réussite?) Je le prends comme tel, vraiment, je le prends comme tel et je pense que le public aussi a apprécié hein? Il y avait, il y a eu des bons moments puisqu’on était sur du second degré principalement, donc le but n’était pas de se prendre la tête, loin de là, mais quand on fait de l’humour on n’est jamais sûr que ça passe hein!
Michel Godart: [00:03:14] Il y a des applaudissements (Rires). Alors maintenant tu vas pouvoir profiter de la journée tranquillement après-midi. Cependant, tu sais qu’il y a des auditeurs qui malheureusement nous écoutent, et des auditrices, mais qui n’ont pas pu venir à la journée, qui l’ont raté, qui n’ont pas eu l’opportunité pour X raisons, mais qui vont peut-être revenir l’année prochaine et on les encourage à revenir l’année prochaine nous écouter, et qui auront peut-être raté ta conférence. Alors comme ce podcast sera diffusé plus tard, on va quand même leur donner, pour ceux qui étaient là un petit rappel, et pour ceux qui n’y étaient pas ben les bases. On va donner quelques grandes lignes de ce que qu’est-ce que tu voudrais que les gens retiennent, suite à ton intervention.
Alain Vanderbeke: [00:03:42] Alors pour faire un « Executive summary », je dirais qu’en fait ce que j’essaye de montrer, c’est qu’il y a énormément de modèles qui sont proposés et qu’il y a énormément de business autour du leadership. Tous les magazines, toutes les associations, toutes les entreprises développent leurs propres modèles et qu’à force, on ne sait plus très bien à quel saint se vouer.
Michel Godart: [00:04:01] Et oh combien de post sur LinkedIn: la différence entre manager – leader, machin, machin, enfin, les dix règles de… Les cinq règles… Le gourou de…. Les trois arts de… Les sept trucs à ne jamais faire…. Tu as compris le message!
Alain Vanderbeke: [00:04:12] C’est exactement ça. Au point qu’à la fin on se dit mais le leadership c’est quoi finalement? C’est n’importe quoi. Puisque ça peut être tout, et n’importe quoi. Ici, l’idée c’était de montrer que le leadership c’est une posture, aussi, vis à vis de l’équipe et donc un lien de confiance que l’on crée par la position que l’on prend par rapport à l’équipe.
Michel Godart: [00:04:31] Une posture, confiance, attitude (Alain Vanderbeke: Oui), savoir être?
Alain Vanderbeke: [00:04:34] C’est être, c’est une manière de communiquer, c’est une manière de présenter les choses, mais c’est aussi une manière de se positionner, se positionner: soit pour accompagner, soit pour diriger, soit pour laisser faire, parce que c’est aussi une posture. Et donc au total, moi j’avais repris un petit peu cinq postures types, un peu clichées d’accord, mais type, pour montrer qu’en fait ce n’est pas une posture qui va sauver la situation, c’est l’ensemble des postures réalisées au bon moment, dans le bon contexte, de manière appropriée. Et ça, c’est vraiment l’idée de cette conférence.
Michel Godart: [00:05:07] J’ai envie de te poser une question, avant de continuer dans cette voie, le niveau de maturité chez Elias en termes d’agilité? Alors nous on connaît la réponse, on collabore avec vous, mais l’auditeur ne le sait pas. Quel est le niveau de maturité, quelle note tu donnerais en terme de maturité, d’agilité chez Elias, par rapport à ce que tu observes?
Alain Vanderbeke: [00:05:20] Moi ce que je pourrais dire, c’est que, de mes autres expériences dans les autres entreprises, chez Elias j’ai découvert une version très humaine de l’agilité. Évidemment, on est sur une entreprise qui doit produire, on est sur une entreprise qui est dans un marché et on n’est pas les gentils, toujours guilleret, on a un objectif, mais qui est envisagé de manière très humaine.
Michel Godart: [00:05:45] Alors, je vais me permettre, ayant été dans vos bureaux, c’est effectivement la première impression que j’ai eue: on est écouté, quelle que soit ta stature, que ce soit consultant, externe, peu importe, tu sens pas de différence et tu sens vraiment de très fortes valeurs chez vous, ça c’est le premier effet que j’ai eu en allant chez vous. C’est sincère, voilà, ça c’est l’effet que ça m’a donné mais immédiat donc voilà, je te laisse continuer mais je corrobore tes dires, c’est effectivement: le côté humain est très fort.
Alain Vanderbeke: [00:06:05] J’apprécie ta remarque, quelque part moi, je n’y suis pas pour grand-chose puisque ça ne fait pas très longtemps que je suis chez Elias et j’ai… Au contraire, je profite, vraiment. Et pour avoir vécu dans d’autres entreprises, des entreprises très importantes internationales, avoir vécu des expériences de Scrum Master où on n’est pas du tout dans l’humain, mais on est dans le technique, dans l’assistance secrétariat, vraiment, c’est du n’importe quoi. Ici j’ai vraiment, je prends un plaisir fou à pouvoir accompagner ces équipes, qui me le rendent en plus très bien et à plusieurs niveaux: pas seulement au niveau des équipes mais aussi au niveau du management, il y a vraiment une relation de confiance, d’amitié, de bienveillance. Là, vraiment, je suis… Pour le moment je suis comblé.
Michel Godart: [00:06:42] Tu peux préciser un peu ce que tu fais exactement? Tu en a un peu parlé tout à l’heure
Alain Vanderbeke: [00:06:46] Oui. Donc mon rôle officiel est bien d’être Scrum Master, donc de m’assurer que (Michel Godart: Ça tu as dit, oui) la méthode Scrum est appliquée et bon, la réalité et tout Scrum Master le sait, la réalité c’est de s’adapter et d’adapter parfois la méthode pour qu’elle réponde à la réalité de l’entreprise et des équipes en particulier.
Michel Godart: [00:07:03] Tu es dans le leadership en fait, concrètement
Alain Vanderbeke: [00:07:04] Alors, je suis dans une forme de leadership. J’essaye surtout, et c’était aussi un des sujets de ma conférence, j’essaie surtout de développer le leadership des équipes elles-mêmes et un leadership partagé.
Michel Godart: [00:07:14] Ce qu’on appelle le self-leadership?
Alain Vanderbeke: [00:07:15] Il y a le Self-leadership mais aussi un leadership partagé, c’est à dire où tout le monde, de par cette intelligence collective et ce mode de fonctionnement en équipe, crée son propre leadership, avec des expertises particulières qui sont partagées mais qui se développent vraiment au niveau de l’équipe.
Michel Godart: [00:07:30] Mon petit doigt m’a dit que tu aimais pas mal la vidéo, et que tu as même tourné des vidéos pour la télé, c’est vrai?
Alain Vanderbeke: [00:07:35] Oui, ouais, ouais
Michel Godart: [00:07:36] Il y a un lien avec ton travail, il y a un lien avec tes passions? Parce qu’on sent ta passion au travail déjà hein? Ça je peux te dire aussi que ça c’est un truc que moi j’aime beaucoup. Il y a un lien que tu fais parfois entre cette passion que tu as, et ton travail au quotidien.
Alain Vanderbeke: [00:07:45] C’est intimement lié parce que j’ai vécu l’audiovisuel, l’entertainment, le spectacle, plus du côté de la production.
Michel Godart: [00:07:52] D’accord, donc tu vois le travail qu’il y a derrière pour moi aussi quoi!
Alain Vanderbeke: [00:07:56] Voilà, mais production, organisation de tournage, attention il va pleuvoir « Qu’est-ce qu’on a prévu si il pleut » (Michel Godart: Ah oui c’est ainsi? Ah oui d’accord), trouver les maquilleuses, trouver… Et quand ce sont des spectacles: organiser, réserver, etc. Donc c’est….
Michel Godart: [00:08:07] Et là aussi il faut un fameux leadership!
Alain Vanderbeke: [00:08:08] Et il faut, il faut une posture.
Michel Godart: [00:08:10] C’est un peu pour ça que je te lance…
Alain Vanderbeke: [00:08:11] Mais il faut une posture. Et c’est une expérience qui, en plus avec des artistes hein, on ne travaille pas avec des ingénieurs ou des codeurs hein? C’est une toute autre mentalité, et donc il faut s’adapter. Et c’est difficile, et facile en fait, c’est un univers particulier qu’il faut découvrir. Mais oui, j’envisage aujourd’hui mon travail comme la continuité directe de quand j’ai travaillé sur le tournage d’un long métrage, ou quand j’ai travaillé sur une radio, ou quand j’ai travaillé avec la Ligue d’impro, ben c’est juste la suite aujourd’hui. Et je fais de l’impro d’ailleurs avec mes équipes (Michel Godart: Ah tu es à l’aise là) et on s’amuse beaucoup.
Michel Godart: [00:08:41] Là maintenant, je comprends mieux que t’es si à l’aise au micro.
Alain Vanderbeke: [00:08:44] Oui, ça va faire 20 ans maintenant, le temps passe vite, donc heu, oui on s’amusait déjà à l’époque où l’internet commençait à diffuser de la vidéo, et que YouTube apparaissait à peine, on diffusait déjà pas mal sur, en vidéo.
Michel Godart: [00:08:55] Cette interview était destinée à la session que tu as présentée, mais le côté humain des échanges est intéressant parce qu’on en découvre de plus en plus entre nous. On va revenir à ces fameuses réflexions, je préfère l’appeler comme ça, c’est les réflexions que tu as partagée sur le leadership. Quels sont les premiers constats qu’on fait, dans une entreprise qui se veut agile mais où le leadership ben ça ne fonctionne pas encore bien, et où ton message serait pertinent? C’est quoi les premiers constats qu’on fait?
Alain Vanderbeke: [00:09:16] Je pense que le leadership c’est quelque chose que l’on développe de manière relativement naturelle, avec évidemment la possibilité de faire des formations mais je dirais qu’on peut le découvrir de manière relativement instinctive. Et l’erreur que certaines entreprises font, c’est de dire à leurs managers devenez des leaders et vous avez qu’à le sucer votre pouce. Et donc ce sentiment de facilité (Michel Godart: Il n’y a qu’à), il n’y a qu’à… Et peut amener des leaders à prendre des modèles qui, culturellement, n’ont rien à voir avec ce que l’on vit. Soit parce que ce sont des grands directeurs, dirigeants d’entreprise, soit parce que c’est culturellement pas dans ce que l’on vit, ici, dans même la culture d’entreprise. Et donc ils développent leurs capacités de leadership mais sans jamais avoir d’opposition, parce que leur équipe suit, accepte, leur situation. Et c’est, tu parlais d’écoute, d’écoute active, c’est vraiment ce qui manque le plus et ce qui n’est pas enseigné lorsque l’on découvre par soi-même le leadership. C’est d’apprendre à écouter, mais pas à écouter pour répondre, à écouter pour comprendre et ça change tout. Et un leader a des objectifs, il n’est pas là juste pour faire mumuse, il a des objectifs, mais il a aussi une matière première qui sont des humains. Et s’il ne comprend pas comment elle fonctionne, s’il ne comprend pas quels sont ces besoins, ben il va mal la traiter.
Michel Godart: [00:10:34] S’il n’est pas capable d’écouter en plus, c’est pire.
Alain Vanderbeke: [00:10:36] Voilà. Et donc je pense que c’est vraiment ça, c’est, ça démarre par l’écoute et puis après on peut envisager beaucoup de choses.
Michel Godart: [00:10:43] Quand je t’écoute, tu me parles de valeurs d’entreprise, on en parle beaucoup, et c’est logique parce que quand on parle d’agilité ben les valeurs de l’entreprise elles vont avoir un impact immédiat. La relation est immédiate et inconditionnelle je dirais, il vaudrait mieux commencer par quoi? Est-ce que je commence à former, à expliquer ce message de leadership aux gens et puis ça remonte, et puis ça va finalement influencer une culture d’entreprise qui ne s’y prête pas encore? Ou est-ce qu’il vaut mieux d’abord changer la culture d’entreprise pour amener vers un leadership?
Alain Vanderbeke: [00:11:07] Moi j’ai fait des études de design industriel et j’avais un cours de dessin, un cours de dessin sur modèle vivant, et on avait un professeur, Monsieur Pasternak, qui nous demandait de dessiner le modèle et on avait une demi-heure pour dessiner le modèle. Puis il dit « Ok, maintenant, remballez, recommencez ». On avait un quart d’heure, « Hop, recommencez », on avait cinq minutes, on avait dix secondes, on avait une seconde… Comment arriver à avoir une représentation harmonieuse de notre modèle en si peu de temps? Eh bien, pour moi c’est la même problématique que tu soulèves. C’est à dire que beaucoup d’entreprises vont se dire « La culture, c’est fondamental, on va mettre tout le budget sur la culture »
Michel Godart: [00:11:46] Oui, mais si la culture n’est pas assumée et que c’est un leurre, ça ne marche pas non plus de toute façon, petite parenthèse
Alain Vanderbeke: [00:11:51] Ben c’est surtout que: tout le bateau va tanguer vers la culture et qu’on va absolument plus s’intéresser aux individus, ou à l’esprit de collaboration, ou à l’esprit d’innovation, ou à la confiance en soi, la confiance individuelle, donc on va tout miser sur la culture. J’ai eu le plaisir et la chance d’écrire un bouquin sur la motivation systémique, et l’idée de motivation systémique c’est que, justement, on regarde le cadran de tous les leviers forts de la motivation en entreprise, on développe tous les sujets de manière harmonieuse et équilibrée. Et c’est ça, c’est ça le secret à mon sens, qu’une entreprise doit mettre en œuvre, c’est de ne pas viser des points ponctuellement, mais de se dire que tout doit évoluer, petit à petit, mais de manière harmonieuse.
Michel Godart: [00:12:32] Plus généralement sur l’agilité Alain, quel conseil aurais-tu envie de donner à quelqu’un qui nous écoute aujourd’hui?
Alain Vanderbeke: [00:12:37] Je pense que c’est vraiment un esprit d’ouverture. La différence entre l’agilité et le waterfall, c’est qu’on accepte de ne pas savoir exactement où on va. On accepte que l’on va peut-être changer, qu’on va peut-être adapter, qu’on va peut-être modifier et qu’on est prêt à ça. Et donc c’est notre capacité à recevoir ce changement, c’est ça la vraie valeur de l’agilité. Et donc, quelle que soit la méthode hein parce qu’on peut être certifié septième dan de tout ce qu’on veut, si on n’est pas prêt au changement, on n’y arrive pas. Donc c’est vraiment ça se mettre dans un état d’esprit où on est ouvert au changement, et peut être même en avoir envie.
Michel Godart: [00:13:15] Tu as parlé de leadership, mais un leader il a une équipe, tu as donné quelques suggestions sur le bon leadership, ça me fait marrer parce que ma question elle va me mener sur le titre de quelque chose qu’on organise au sein de Pyxis: « Suis-je un équipier idéal? », tu vois. Comment être un équipier idéal finalement par rapport à un leader? Parce qu’il y a le leader, mais l’équipe, elle a son rôle à jouer et chaque membre de l’équipe a un rôle à jouer dans ce leadership.
Alain Vanderbeke: [00:13:38] Je pense que le leadership, dans un environnement agile, évidemment, c’est d’éviter de trop se tenir à son expertise et à se dire que c’est le seul moyen pour la personne de rester dans l’entreprise et de se faire une place au soleil.
Michel Godart: [00:13:53] Mais aussi d’une certaine ouverture d’esprit.
Alain Vanderbeke: [00:13:55] Ouais, accepter que même son expertise soit parfois remise en question, ou qu’elle soit redistribuée. Pour éviter de créer des îlots, des silos, mais plutôt accepter, avoir envie de faire, de travailler en équipe. Et à certains moments, parce que le leadership c’est une question de confiance et des fois parce qu’on n’aime pas forcément la personne, on n’arrive pas à lui faire confiance.
Michel Godart: [00:14:17] C’est une problématique sérieuse que tu soulèves-là, c’est presque un podcast en soi qu’on doit faire.
Alain Vanderbeke: [00:14:22] Et bien je pense, qu’à un certain moment, on peut prendre le risque (Michel Godart: Oui, c’est vrai), se dire (Michel Godart: On investit), voilà. On se dit « Ben, ok, je ne suis pas 100 % convaincu mais je sens que ça vaut la peine de tenter la chose, de tenter l’aventure avec ce leader. Et puis on verra et on s’adaptera ».
Michel Godart: [00:14:38] On sent ta passion, on a envie de t’écouter, et j’ai envie de dire aux gens, aux auditeurs et auditrices, ben on va donner l’adresse d’un site web ou un moyen de te contacter.
Alain Vanderbeke: [00:14:45] Sur Motive At work .com.
Michel Godart: [00:14:47] Voilà. Et on peut te contacter, j’imagine, sur LinkedIn.
Alain Vanderbeke: [00:14:49] Sur LinkedIn.
Michel Godart: [00:14:49] Voilà, tout simplement. Alors Alain, tu sais il y a un chouette truc qu’on fait dans ce podcast, il y a un petit texte qui présente ton interview et il y a un lien, je le répète à chaque fois mais c’est tellement difficile de motiver les gens à prendre leur courage à deux mains et se lancer. Ce lien, il fait quoi? Il mène vers un Voice mail vocal. Où tu vas parler, tu t’enregistres, tu écoutes, et si c’est de bonne qualité, tu envoies, tu mets ton email, moi je le reçois. Questions, commentaires, remarques, que les gens ont en t’écoutant aujourd’hui, ils peuvent le faire de cette manière, ils réagissent avec ce lien et moi je te le fais suivre. Et si en plus dans leur enregistrement ils me disent « On peut utiliser ma voix sur les réseaux sociaux », eh bien la cerise sur le gâteau, c’est quand on postera ce podcast sur les réseaux sociaux, dans les commentaires je posterais le lien direct vers le Voice mail et donc tu pourras directement, à ce moment-là, entendre et répondre dans les commentaires sur les réseaux sociaux, sur l’interaction que tu auras avec le public qui nous écoute. Et je te souhaite d’avoir ce type de feedback de tout cœur. En tout cas, nous et toute l’équipe de la journée Agile et de Pyxis te remercient pour ton implication, ton intervention. On a de riches échanges avec Elias, et on veut chérir ça, et le faire fructifier encore. Et je crois qu’on va se revoir fréquemment (Alain Vanderbeke: C’est certain). Je vous invite tous à vous abonner à cet excellent podcast. A très bientôt!
Alain Vanderbeke: [00:15:50] Un tout grand merci à toi.
Michel Godart: [00:15:50] Merci, au revoir.
Alain Vanderbeke: [00:15:51] À très bientôt.
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