Podcast : Tony Gillet, entre Agilité et Audace…
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Norman Deschauwer s’entretient, dans cette capsule podcast, avec Tony Gillet, fondateur de Gillet Automobile, sur son parcours fascinant et ses expériences extraordinaires.
Ce podcast ne se contente pas d’explorer le monde de l’agilité, mais vous emmène dans un voyage à travers les défis et les triomphes d’un esprit créatif et visionnaire.
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Tony Gillet partage des anecdotes incroyables, de la conception de voitures spéciales pour des mariages royaux à des exploits sur des circuits légendaires comme Pikes Peak. Vous entendrez comment une petite équipe a relevé des défis impossibles en un temps record et a attiré l’attention mondiale.
Au fil de la discussion, Tony révèle des moments marquants, de rencontres avec des personnalités comme Johnny Hallyday et le roi Albert à des incursions dans des événements automobiles de renommée mondiale.
Son approche audacieuse et déterminée face aux obstacles illustre parfaitement l’esprit agile : l’adaptabilité, la collaboration et la recherche de l’excellence.
Écoutez cet épisode pour découvrir les liens surprenants entre le parcours de Tony Gillet et les principes de l’agilité.
Quels aspects de son histoire ont résonné avec vous en tant que membre de la communauté agile ?
Laissez-vous inspirer et partagez vos réflexions sur la manière dont l’agilité trouve des échos dans les récits de réussite comme celui de Tony Gillet.
Séquençage du podcast :
- [00:00:17] Introduction au podcast
- [00:00:28] Qui est Tony Gillet ?
- [00:01:17] Pourquoi créer sa marque de voiture ?
- [00:01:58] Coût pour designer et démarrer une marque de voiture ?
- [00:02:41] Qu’est-ce qui fait le succès ?
- [00:05:27] Le prix d’une Gillet Vertigo ?
- [00:05:47] De plus en plus de ventes de voitures de luxe
- [00:06:36] La Zagato Mostro
- [00:07:30] La collaboration avec Zagato ?
- [00:08:43] Les ventes de voitures Vertigo Gillet Automobiles
- [00:08:52] Un véritable savoir-faire en matériaux composites
- [00:09:29] Une « A-Team » chez Gillet ?
- [00:10:44] Les anecdotes
- [00:13:22] Le Mans, le défilé unique !
- [00:14:39] L’avenir chez Gillet Automobile
- [00:15:41] Les futurs investissements
- [00:16:34] Une nouvelle voiture pour Monsieur Riva
- [00:17:22] Est-ce que Gillet va revenir au championnat ?
- [00:18:33] Voiture Gillet dans le jeu « Gran Turismo »
- [00:19:43] Si tu pouvais retourner dans le passé ?
- [00:20:31] Contacter Tony
- [00:21:26] Type de manager
- [00:25:07] Clôture du podcast
Transcription de l’épisode podcast :
Norman Deschauwer: [00:00:17] Bienvenue sur le podcast Pyxis. Tony, c’est un réel plaisir d’être chez toi, pour une fois on sort de notre studio.
Tony Gillet: [00:00:25] Bonjour
Norman Deschauwer: [00:00:25] Merci à toi. Est-ce que, Tony, tu peux te présenter en quelques mots?
Tony Gillet: [00:00:30] Ben c’est une longue histoire. En quelques mots ça va être long mais je suis né il y a 78 ans, c’était hier, j’ai d’abord fait des courses de moto, ensuite des courses de voitures, beaucoup de courses de côtes, plusieurs fois champion de Belgique, le Paris-Dakar en voiture. Et puis j’ai commencé dans l’automobile avec l’importation et l’assemblage des Donkervoort.
Norman Deschauwer: [00:01:02] On est à quelle époque-là?
Tony Gillet: [00:01:04] On est en 1980
Norman Deschauwer: [00:01:06] 80, Ok
Tony Gillet: [00:01:07] Quelques années plus tard, en 92, j’ai décidé de construire ma propre voiture, donc on a lancé la Vertigo.
Norman Deschauwer: [00:01:17] Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de créer une marque de voiture?
Tony Gillet: [00:01:20] Ben disons que chez Donkervoort nous innovions beaucoup, tous des détails, et j’essayais de m’associer à lui, mais bon je le comprends, il préférait garder son indépendance. Et un beau jour, mon beau-frère qui se trouve en Afrique est repassé en Belgique en me disant « Tiens, qu’est-ce qu’il y a de nouveau? » C’est marrant parce que le dessin là-derrière, « Je lui ai dit rien, puis ah ben si on m’a montré un dessin », « Oh, combien faut-il pour lancer ça? », « Ah ben je mets une somme », ah ben je dis « Si tu mets une somme, je mets une somme ». Et puis on a démarré la Vertigo, comme ça.
Norman Deschauwer: [00:01:58] Sans indiscrétion, pour démarrer ça, justement construire une voiture, parce que, bon là on est en 2024. On sait que pour démarrer, ne fusse qu’une start-up, il faut déjà un certain volume d’argent, mais à l’époque pour designer et démarrer une marque de voiture, c’était combien en fait?
Tony Gillet: [00:02:17] On avait fait ça avec 2 millions de francs belges, donc avec 50000 €, deux fois, donc il y avait 100000 €. On a eu une aide de la région, et puis on est parti et, petit à petit, évidemment, c’est la grosse difficulté c’est qu’on n’a jamais su vraiment mettre au niveau que ça méritait entre guillemets.
Norman Deschauwer: [00:02:41] Oui parce que moi j’ai vu les voitures, les différentes versions, moi je connais ça depuis que je suis gamin, mais parce que je suis belge, évidemment la presse belge nationale en a parlé. Mais, encore hier, en préparant l’interview, je suis tombé sur une vidéo, je pense que c’est un anglais, il a quoi, 20-25 ans maximum? Ben il présentait justement les automobiles Gillet, et très surpris justement du peu d’informations que le public peut avoir sur la marque, l’entreprise, les modèles. On peut comprendre, il y a eu 30 modèles (Tony Gillet: Oui), 30 modèles en 30 ans, je vais arrondir (Tony Gillet: Oui), donc forcément il y a peu de chance qu’on en rencontre une au coin de la rue. Moi, ce qui m’a intéressé justement, c’est le côté entreprise, c’est comment tu expliques justement que, malgré la qualité, le côté artisanal de la voiture, le côté emblématique du modèle, qu’est-ce qui a fait que ça n’a pas percé?
Tony Gillet: [00:03:41] Ben disons qu’on a peut être mal travaillé, mais surtout, on a su faire des événements, marquants, mais je suis un constructeur sans voiture. Vous allez dans la première agence, il y a une agence Harley-Davidson, il y a 50 motos dans le showroom. Ici, ben vous êtes là, vous ne pouvez rien filmer (Norman Deschauwer: Oui, il y a eu une), mais voilà, ce n’est même pas à nous. Donc c’est, il y a eu un problème de financement et, les banques sont toujours très frileuses, pourquoi, parce qu’elles travaillent par ratio. Mais comme on est les seuls, ben dans une balance il faut toujours deux plateaux pour comparer, etc. Chez nous, comme nous sommes seuls, on n’a pas de point de comparaison alors où on nous prend pour des cinglés, ou des rêveurs, mais c’est difficile de faire passer, où je n’ai pas réussi à faire passer le message!
Norman Deschauwer: [00:04:41] Pour toi il y a une partie aussi où on n’a pas su donner l’envie, la cabine d’essayage en fait, allez essayer la voiture vous tomberez amoureux.
Tony Gillet: [00:04:47] Ah ben bien sûr, ça c’est la base de tout, tant que vous n’avez pas roulé avec une, vous avez difficile à vous rendre compte des performances. Mais il est clair aussi que, c’est ça qui est quand même assez étrange, c’est qu’on en a un peu partout dans le monde, mais ce sont des points à chaque fois. Il n’y a pas un nid, de plusieurs voitures, c’est chaque fois une voiture. Il y en a au sultanat d’Oman, il y en a en Tchéquie, en Roumanie, aux États-Unis, au Canada. Mais c’est une voiture comme ça dans chaque endroit.
Norman Deschauwer: [00:05:19] Oui, et en plus j’imagine que les propriétaires ne sortent pas ça pour aller chercher le pain (Tony Gillet: Non, ça c’est clair), ils sortent ça quelques fois par an et… (Tony Gillet: Exactement). On peut parler chiffres? Qu’est-ce que ça vaut une Gillet Vertigo? Si aujourd’hui je viens chez toi, et je te dis j’en veux une, dans les standards, rien d’exceptionnel, je veux un modèle qui sort de chez toi.
Tony Gillet: [00:05:40] Il faut compter à peu près entre 300 et 400 000.
Norman Deschauwer: [00:05:44] Hors TVA, TVA comprise?
Tony Gillet: [00:05:45] Oui hors TVA.
Norman Deschauwer: [00:05:45] Hors TVA, ok. Moi, je t’ai dit j’ai fait mes petits devoirs (Tony Gillet: Oui), j’ai regardé un peu les chiffres de ventes des voitures de luxe. Donc heu, même « Supercar », il ne s’en est jamais autant vendu que dans cette période ci (Tony Gillet: Oui, tout à fait). Il y a de plus en plus d’extrêmement riches, donc des gens qui sont susceptibles de venir ici et même rigoler en disant « Quoi? Tu as une voiture artisanale à 500 000? »
Tony Gillet: [00:06:10] Mais, évidemment, la Belle Arriva va coûter plus d’un million (Norman Deschauwer: Oui). Mais, là on entre dans la vraie valeur, parce que quand je disais la Vertigo, ben forcément on était dans les anciennes versions et. (Norman Deschauwer: Oui). Une Zagato, Zagato on les vend à 1 million et demi, donc voilà. Mais évidemment, la signature Zagato vaut sûrement beaucoup d’argent.
Norman Deschauwer: [00:06:36] Oui, bien sûr. Et justement ça c’est un point que je voulais aborder avec toi, parce que je trouve ça très smart en fait de votre part, d’avoir su vous associer à un carrossier. Parce que finalement, quand on achète une Zagato Mostro, on achète une automobile Gillet avec une carrosserie de Zagato.
Tony Gillet: [00:06:51] Ah tout à fait, parce que les documents c’est automobile Gillet hein?
Norman Deschauwer: [00:06:54] Oui, j’ai vu ça sur Wikipedia.
Tony Gillet: [00:06:55] Zagato est carrossier donc heu…
Norman Deschauwer: [00:06:57] Ouais, ouais, ouais. On a une carte grise automobile gillet?
Tony Gillet: [00:07:01] Tout à fait (Norman Deschauwer: Ok). Ça aussi c’est un élément, les gens ne se rendent pas compte de la difficulté d’obtenir ce statut. Certains m’ont déjà dit « Ah ben c’est facile, il n’y a qu’à s’inscrire et tout ». « Oui, d’accord. On s’inscrit mais avant d’immatriculer une voiture, il y a quand même des petites manœuvres à effectuer »
Norman Deschauwer: [00:07:21] En termes de certification, d’homologation… (Tony Gillet: Rah ben c’est…) Ouais, ouais…
Tony Gillet: [00:07:25] Là il y en a pour parler pendant huit jours, tellement c’est complexe.
Norman Deschauwer: [00:07:30] On va pas faire un cours sur l’homologation, je te rassure. Oui, et donc du coup, elle s’est construite quand et comment cette collaboration avec Zagato?
Tony Gillet: [00:07:39] C’est très difficile de cerner, je sais que la première voiture on a discuté pendant huit ans, je crois, (Norman Deschauwer: Ok) avant de faire la première. Et en réalité c’était notre voiture de course qui la re carrossée. Je ne me souviens plus exactement de la période mais, nous ça fait quinze ans maintenant qu’on travaille avec lui.
Norman Deschauwer: [00:07:57] Quinze ans. C’est une belle collaboration, dans le monde de l’automobile!
Tony Gillet: [00:08:00] C’est une belle collaboration, c’est compliqué avec eux mais enfin bon, c’est prestigieux, etc. (Norman Deschauwer: C’est ça, ouais, ouais). Alors heureusement, on ne fait pas que ça. On a un département au fonds, R&D, Recherche et développement, multidisciplinaire, donc là on a fait un peu de tout. C’est parti de tondeuse à gazon prototype, des radars pour Taïwan, des petits cubes pour une centrale nucléaire, voilà, c’est un respirateur, donc on a fait énormément de choses, et bien sûr la restauration de voitures anciennes.
Norman Deschauwer: [00:08:42] Oui, oui. Oui, justement, je t’avais posé la question tout à l’heure, c’est quoi la proportion de la vente de voitures Vertigo Gillet automobiles?
Tony Gillet: [00:08:50] Plus ou moins la moitié!
Norman Deschauwer: [00:08:51] La moitié, ok. Parce que vous avez un vrai savoir-faire en termes de matériaux composites.
Tony Gillet: [00:08:55] Ben on a été des pionniers, et on a travaillé pour les grandes marques, pour Nissan, pour Mercedes, pour le Paris-Dakar, on a travaillé pour la Sonaca. C’est vrai qu’on a été des pionniers dans beaucoup de choses, parce que je suis curieux de tout, mes gars doivent suivre, ils ne sont pas toujours d’accord.
Norman Deschauwer: [00:09:23] Ils ont le choix?
Tony Gillet: [00:09:24] Oui mais, je leur laisse difficilement le choix.
Norman Deschauwer: [00:09:28] Ok, donc ils remontent des défis. J’ai l’impression que vous êtes l’agence tous risques, tu vois « La A-Team », quand il y a quelque chose de pas possible chez les autres, on vient chez toi.
Tony Gillet: [00:09:36] Ah ben c’est ce qu’on a fait avec le toit du mariage de Philippe et Mathilde, ils avaient sollicité Du Châtelet, ils avaient dit « Écoute, nous on ne pourra pas le faire. Il y a qu’un fou pour le faire, c’est Gillet », et on l’a fait, on l’a réussi, donc oui…
Norman Deschauwer: [00:09:52] C’était quoi la complexité?
Tony Gillet: [00:09:54] Disons que c’était d’abord le timing, on a eu dix jours pour le faire (Norman Deschauwer: Ok), Il fallait faire des moules, donc il fallait trouver une voiture… Au départ, ils voulaient un genre de papamobile, moi j’ai dit « Écoutez, où je vous fait une belle voiture, où ça n’ira pas, allez voir quelqu’un d’autre ». Et on nous a donné l’ancienne voiture de Baudouin, on a pu mouler dessus, on a même manqué d’y mettre le feu, mais on a pu la mouler et on a fait ce toit, comme je disais en dix jours. Et en plus, on ne pouvait faire de trous nulle part et (Norman Deschauwer: Ok, c’est collé alors?). On a attaché avec des petits fils derrière les fleurs etc., et la veille il y avait une tempête, donc un peu de panique (Norman Deschauwer: Ouais). Mais ce jour-là il faisait calme et tout s’est bien passé.
Norman Deschauwer: [00:10:43] Oui, on n’a rien vu. Tu as une longue carrière et la marque, voilà elle est là depuis plus de 30 ans. Est-ce que tu as des anecdotes à nous partager?
Tony Gillet: [00:10:52] Oui, y a moyen de faire 2 livres, pas un, mais deux (Norman Deschauwer: Ouais). Des anecdotes: il y a notre record du monde de 0 à 100 kilomètres h et l’arrivée à Détroit, au salon de Détroit, quelques jours après. D’ailleurs la voiture partait à Detroit, et on était certains de battre le record, mais on ne l’avait pas encore battu (Norman Deschauwer: Ok). On l’a battu deux ou trois jours avant d’arriver au salon, et ça a fait un foin, on a passé sur CNN, sur NHK, on nous a mis une place centrale dans le salon. Ils ne comprenaient pas qu’une petite marque de dix personnes battent les grands constructeurs. Où nous nous trouvions, Détroit c’est quand même la Mecque de l’automobile, ils se posaient beaucoup de questions. Après, ben il y a eu notre visite chez Johnny Hallyday, quand il a acheté la bagnole. Après, il y a eu l’invitation du prince Albert de Monaco pour le Grand Prix de Formule un (Norman Deschauwer: Tu as pu rouler?), il a roulé, lui, avec la voiture et puis il m’a dit « Tu veux rouler? ». « Ben Oui », et rouler tout seul devant un public comme celui-là, 1 h avant le Grand Prix, il n’y a pas beaucoup de monde qui l’a fait, hein? Puisque les pilotes de F1 eux-mêmes ne peuvent pas entrer en ville avec leur voiture, et moi (Norman Deschauwer: Ouais, ouais) les motards étaient devant moi, donc ce sont des bons souvenirs. Il y a bien sûr le dernier, actuellement, c’est la course de Vanina Ickx, à Pikes Peak, où elle a d’abord fait un excellent temps, et ensuite, deux ans plus tard, on me disait que c’était elle qui avait le meilleur temps des 100 ans de la course.
Norman Deschauwer: [00:12:40] Ok, en tant que femme, c’est ça?
Tony Gillet: [00:12:41] En tant que femme bien sûr
Norman Deschauwer: [00:12:43] Ouais c’est impressionnant quoi!
Tony Gillet: [00:12:44] Dans les grands moments encore, la visite du roi Albert. Il ne faisait plus à l’époque que deux ou trois visites par an, officielles, et il est venu chez nous ici, il est resté très longtemps, il s’est intéressé, et c’est un vrai connaisseur. Et puis, lorsqu’on a accompagné Philippe et Mathilde au Japon, en Corée, avec la voiture dans l’avion royale, j’ai eu la chance de rencontrer l’empereur du Japon, tout ça sont, ben voilà, c’est des grands moments, mais ça ne change pas le quotidien.
Norman Deschauwer: [00:13:19] Non, les problèmes restent et les challenges sont là. J’ai ce souvenir que, alors je pense que je suis venue ici une dizaine de fois en tout, mais à chaque fois j’étais émerveillée des histoires que tu me racontais, justement sur… La dernière que tu m’avais raconté, je pense, concerner Le Mans, où tu avais été invitée pour faire la cérémonie, le défilé…
Tony Gillet: [00:13:44] Ah oui, quand on est allé au Mans pour la parade des pilotes (Norman Deschauwer: C’est ça) avec la voiture. Alors ce qu’il y a de drôle au Mans c’est que, tout au début de la Vertigo, on a été présélectionné pour les 24 h. Et c’était le père de André Lotterer, qui était notre préparateur moteur, donc André était gamin, il avait douze-treize ans, et j’ai des photos de lui dans la voiture. Comme un gamin, il avait mis des gants, il était tout fier, et quelques années après, c’est lui qui gagnait Le Mans (Norman Deschauwer: Ouais, ouais), voilà, c’était des souvenirs incroyables. C’est vrai que quand on est arrivé la première fois au Mans, et maintenant on est invité, dès qu’on a une voiture à montrer on est d’office invités.
Norman Deschauwer: [00:14:28] Donc bientôt.
Tony Gillet: [00:14:29] Ah! Voilà. Et c’est quand même valorisant de savoir que dans des grandes compétitions comme ça, on ne passe pas inaperçu.
Norman Deschauwer: [00:14:37] Ouais, ouais, exact. C’est quoi l’avenir, chez Gillet Automobile?
Tony Gillet: [00:14:41] Alors, l’avenir, tout doucement je suis en train d’essayer de prendre, essayer, de prendre un peu de recul. Nous constituons tout doucement une équipe, une nouvelle équipe, qui est en train de se former. Mais je ne voudrais pas que cette équipe vive la même expérience que moi. Donc la première chose que nous cherchons, forcément, c’est des capitaux pour qu’elle puisse mettre réellement les Vertigo, enfin, du moins, les automobiles Gillet sur le niveau qu’elles méritent (Norman Deschauwer: Ouais). Et, parallèlement à ça, nous développons un camion, électrique lui, destiné à la Poste, DHL, etc. Pour le dernier kilomètre.
Norman Deschauwer: [00:15:28] Dans le centre-ville.
Tony Gillet: [00:15:29] Des centre-ville, qui est maintenant, la seule solution c’est une solution électrique puisque les véhicules thermiques n’auront bientôt plus accès au centre-ville.
Norman Deschauwer: [00:15:40] Ouais, ouais, justement par rapport à ces capitaux, c’est quoi les postes sur lesquels, en gros, il va falloir vraiment investir?
Tony Gillet: [00:15:48] C’est tellement basique que c’est trop simple. Sur des protos, il faut développer un proto, surtout que le marché est là, on a même des intentions, des lettres d’intention, etc., donc le marché est là. Et surtout qu’en plus les ingénieurs de la Poste nous ont conseillé, eux, on a eu les ergonomistes, les ingénieurs, etc. Ils nous ont vraiment traduit leurs besoins. Et comme nous partions de zéro, c’était beaucoup plus simple, c’est ce que nous leur avons dit: « On préfère partir de zéro, nous c’est notre métier » (Norman Deschauwer: Ouais). « Même pas peur » comme dirait l’autre, et on a lancé le projet comme ça.
Norman Deschauwer: [00:16:34] Ouais, ouais. Donc ça c’est pour le camion, la voiture?
Tony Gillet: [00:16:36] Alors la voiture, maintenant, on est en train de faire donc une nouvelle voiture pour Monsieur Riva, qu’il destine à une commercialisation plus large. Alors, est-ce qu’on restera sur ce modèle uniquement, comme on fait, ou faire comme on fait pour Zagato, faire du one-off? Nous allons à Monaco au mois de juin, pour le top des marques, et là nous allons présenter notre châssis roulant en le proposant à d’autres carrossiers (Norman Deschauwer: Ok) que Zagato, pour faire un peu le même boulot. Parce que, quelque part c’est le retour aux sources (Norman Deschauwer: Ouais). Au début de l’automobile, La FN fabriquait des châssis roulants et Dieteren les carrossaient.
Norman Deschauwer: [00:17:19] Oui, ils faisaient des carrosseries
Tony Gillet: [00:17:20] Entre-autres
Norman Deschauwer: [00:17:22] Ouais, ouais. Est-ce qu’il y a une ambition de revenir en compétition? Parce que je sais que la plupart des marques, premium ou sportives, en gros, ce qui fait vendre les voitures, c’est des résultats en championnat. Est-ce que Gillet va revenir au championnat?
Tony Gillet: [00:17:35] Je laisse ça à l’équipe des jeunes hein? Ils choisiront leur voie. Moi, je crois que j’ai donné suffisamment, mais les jeunes à eux de voir si ça les intéresse. Et effectivement, nous, on avait lancé la marque en faisant le record du monde. De l’autre côté, il y a la course de côte de Vanina, peut-être au milieu on a eu, aussi, quasiment tous les pilotes belges de renom ont roulé sur notre voiture à un moment ou à un autre. Donc, comme je dis, moi j’ai donné mais (Norman Deschauwer: Oui), il ne faut jamais dire jamais, on ne sait pas comment, peut-être que quelqu’un sera très sensible et voudra remettre une voiture en course.
Norman Deschauwer: [00:18:33] Ouais, ouais, je sais aussi qu’elle est passée dans un jeu vidéo très célèbre: Gran Turismo.
Tony Gillet: [00:18:37] Gran Turismo, on a quand même eu aussi une particularité, c’est qu’on a été dans le jeu de Gran Turismo à l’époque où il y avait 30 voitures, la Gillet était dedans. Alors je crois qu’il existait trois voitures, on a eu la chance qu’à l’époque un des directeurs soit belge, et quand (Norman Deschauwer: Chez Sony), il l’a vue, on nous a mis dans le jeu. Et puis par tradition, ils l’ont mis dans le trois, le quatre. Moi je ne suis pas un grand fan des jeux vidéo, mais c’était…, il y a même des courses de Vertigo (Norman Deschauwer: Oui, oui, oui), il n’y a que des Vertigo. Il y a d’autres jeux maintenant qui ont repris les images, et qui font courir les voitures, ce sont des beaux souvenirs.
Norman Deschauwer: [00:19:22] Oui, puis ça donne la passion aux enfants, aux jeunes, qui sont passionnés de jeu vidéo.
Tony Gillet: [00:19:26] Les grandes marques, on a eu Pionnier qui avait fait son film publicitaire sur nous.
Norman Deschauwer: [00:19:30] Dans le désert hein, c’est ça?
Tony Gillet: [00:19:31] Ouais, dans le sud de l’Espagne. On n’a pas eu de bol parce que, six mois après ils changeaient leur logo, donc la pub n’a été valable que six mois, enfin voilà.
Norman Deschauwer: [00:19:43] Tony, imagine, tu peux retourner dans le passé, te dire quelque chose il y a 30 ans, qu’est-ce que tu te dirais?
Tony Gillet: [00:20:00] J’ai l’impression que je recommencerais la même chose, même en sachant toutes les difficultés. Mais non, non, je ne me permettrai pas de donner des conseils parce que c’est tellement, ce sont des décisions tellement individuelles, et il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu que c’est difficile de donner un conseil à l’un à l’autre.
Norman Deschauwer: [00:20:24] Ouais, ouais, ben là je parle de toi hein? Tu peux revenir dans le passé!
Tony Gillet: [00:20:26] Ben moi je vais pas me donner des conseils non plus parce que comme je le disais je crois que je recommencerais la même chose.
Norman Deschauwer: [00:20:31] Tony si on veut rentrer en contact avec toi, on fait comment? Site web, page Facebook? On mettra les infos!
Tony Gillet: [00:20:38] Je ne suis pas très réseaux sociaux etc. Mais j’ai mon petit fils qui commence sur TikTok à faire une page, ou je ne sais pas comment on appelle ça.
Norman Deschauwer: [00:20:52] Pour la marque.
Tony Gillet: [00:20:52] Pour la marque, c’est D8music76. C’est mon petit-fils Léon qui a lancé ça, et je trouve ça très sympa de la part d’un gamin (Norman Deschauwer: Ouais, ouais), d’un petit jeune homme de se consacrer à ça. Mais les autres réseaux, ben il y a des adresses, il y a… On sait nous retrouver, on est partout (Norman Deschauwer: Oui). Sur YouTube, il y a quand même pas mal…
Norman Deschauwer: [00:21:24] Pas mal de vidéos qui parlent de vous.
Tony Gillet: [00:21:25] De vidéos, etc.
Norman Deschauwer: [00:21:26] Tony j’ai une question aussi, par rapport à tes équipes, tu mentionnais tout à l’heure que parfois tu ne leur laisse pas beaucoup le choix sur les directions à prendre. Comment tu recrutes? C’est quoi ta ligne de conduite? Tu es quel type de manager en fait?
Tony Gillet: [00:21:41] Ah, un mauvais, mais comment dirais-je? Moi, mon critère c’est toujours: le gars polyvalent, quel que soit le niveau intellectuel de formation, des Mac Gyver. On a travaillé sur tellement de sujets différents, qu’il faut, on est encore en train de le faire, on travaille sur un prototype pour une grande marque, on fait des phares LED avec 130 lettres pour deux phares (Norman Deschauwer: À la main) à la main. Donc des trucs de fou, donc il faut que, comme je le disais, je leur laisse pas le choix. Et ce sont des opportunités qui nous arrivent, qui ne sont pas prévues, qui…, c’est très difficile d’anticiper. Alors c’est comme l’histoire des petits cubes, en quatre mois on a engagé 25 personnes.
Norman Deschauwer: [00:22:38] Tu en as un là il me semble?
Tony Gillet: [00:22:40] Ah ben voilà, et le moule est là. On a fait 500 moules comme ça (Norman Deschauwer: Waw), donc un peu comme des moules à gaufres. C’est peut-être aussi une de mes faiblesses, c’est que ma cervelle va toujours sur cinq directions à la fois (Norman Deschauwer: Ouais). Je suis en train de vous parler, je suis déjà sur un autre sujet, donc, il y a rien à faire, ils suivent mais parfois ils ont difficile à me suivre. Et ça a sûrement pénalisé, également dans l’organisation, il aurait fallu me mettre dans un coin et avoir une structure. Je suis certain que j’aurais été très performant dans une grande boîte, dans un petit bureau, et sortir des idées, et d’avoir une petite équipe en R et D, « Allez fait ça, sans les problèmes financiers » (Norman Deschauwer: Ouais, ouais). On aurait, les armoires ici sont, mais bourrées de projets, parce qu’il y a quand même une originalité, c’est quand même un élément important aussi à souligner, c’est qu’ici il y a plus de 250 ingénieurs qui sont passés (Norman Deschauwer: Ouais). Des grandes écoles, pour des stages de 4 à 6 mois, et ces jeunes, c’est les deux grandes écoles européennes, c’est L’Estaca et l’ISAE qui sont: on prend le plus bel exemple, c’est Fred Vasseur qui sort de L’Estaca. Mais quand on regarde en F1, dans les grands groupes, etc. Le nombre de ses élèves, et même d’étudiants qui sont passés par chez nous, c’est impressionnant. Et donc je vois que pour cette année, on aura à peu près dix jeunes ingénieurs, donc un: ça leur a donné, à eux, une expérience du terrain (Norman Deschauwer: Oui) et, pour eux aussi c’est du Mac Gyver (Norman Deschauwer: Oui). Il y en a un qu’on met sur une vitre qui doit remonter, le suivant on le met sur un phare, l’autre (Norman Deschauwer: Une boîte de vitesses) sur un système de changement de vitesse, etc etc. Donc d’une part c’est pour eux, et pour nous, c’est aussi très enrichissant parce que ce sont des gens hyper performants, ce sont des pointures. Et qu’on met à, vraiment à la sauce du terrain (Norman Deschauwer: Ouais). Et donc pour eux c’est, je crois que pour tout le monde c’est vraiment du win-win (Norman Deschauwer: C’est du win-win), et ça a l’air d’être valable pour tout le monde puisqu’on, depuis 30 ans, je vous dis (Norman Deschauwer: ils re postulent) on en a eu 250.
Norman Deschauwer: [00:25:07] Tony, un grand merci, je te salue.
Tony Gillet: [00:25:11] Voilà
Norman Deschauwer: [00:25:12] Ravi d’avoir passé ce moment avec toi et d’avoir appris autant de choses en si peu de temps.
Tony Gillet: [00:25:16] Merci aussi
Norman Deschauwer: [00:25:17] Merci!
Tony Gillet: [00:25:18] J’espère que ça va avoir une diffusion mondiale.
Norman Deschauwer: [00:25:22] Mondiale.
Tony Gillet: [00:25:23] Qu’on va sortir, comment appelle-t-on ça: des followers ou?
Norman Deschauwer: [00:25:29] Oui, oui, oui. Des followers, oui. Des fans!
Tony Gillet: [00:25:32] On verra.
Norman Deschauwer: [00:25:33] Merci. Je rappelle pour nos auditeurs que vous pouvez laisser un message à Tony sur le répondeur. On mettra le lien juste en dessous de la vidéo, et du podcast. Donc si quelqu’un veut te donner, t’envoyer un petit message, il passe par notre répondeur et nous on t’enverra le lien, comme ça tu pourras écouter le message des personnes.
Tony Gillet: [00:25:51] Ok, parfait!
Norman Deschauwer: [00:25:53] Merci, à bientôt.
Tony Gillet: [00:25:55] Merci.
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