Podcast : Agilité et Résilience, le parcours inspirant de Nigel Bailly, Pilote Automobile
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Dans ce nouvel épisode de « Pyxis – Le Podcast« , découvrez le parcours inspirant de Nigel Bailly, pilote automobile, qui nous transporte à travers une histoire marquée par la résilience et la détermination.
Après un grave accident à l’âge de 14 ans qui l’a laissé paralysé et en chaise roulante, Nigel a su surmonter les obstacles avec une force intérieure remarquable. Son voyage, depuis ses débuts dans le Super Trofeo Lamborghini jusqu’à sa participation aux prestigieuses 24 heures du Mans, illustre parfaitement sa capacité à rebondir face à l’adversité.
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À travers ses expériences, Nigel nous livre des enseignements précieux sur la gestion du changement, la réactivité et la passion qui animent ses actions. Son témoignage inspirant révèle comment la résilience peut être un moteur puissant pour réaliser ses rêves et atteindre ses objectifs, même dans les circonstances les plus difficiles.
Cet épisode regorge d’anecdotes, de réflexions profondes et aussi de conseils pratiques.
Ne manquez pas cette occasion de découvrir comment des principes agiles peuvent transcender les domaines et vous guider vers la réussite, portés par l’exemple de Nigel Bailly.
Écoutez dès maintenant cet épisode exclusif de « Pyxis – Le Podcast » et le parcours exceptionnel d’un homme qui a su transformer l’adversité en opportunité.
Séquençage du podcast :
- [00:00:07] Introduction au podcast
- [00:00:12] La « BeRoom » chez « BeOne »
- [00:00:44] Qui est Nigel Bailly ?
- [00:01:14] Le contexte
- [00:02:42] Rebondir à peine quatre mois après
- [00:05:22] Depuis 20 ans des changements ?
- [00:07:35] Des compétitions pour personnes à mobilité réduite
- [00:10:45] Comment se passe la conduite en pratique ?
- [00:15:01] Quand a commencé la carrière de pilote ?
- [00:18:18] Le contexte des débuts
- [00:20:10] 3 saisons et des voyages ?
- [00:22:07] LMP1 LMP2, LMP3 : les différences
- [00:24:09] Un entraînement particulier ?
- [00:25:43] Des anecdotes sur circuit ou dans les paddocks ?
- [00:28:32] Relations nourries avec des personnalités ?
- [00:29:06] De la peur sur circuit ?
- [00:30:22] Être conscient des risques
- [00:33:17] Lamborghini sur le championnat, les coûts
- [00:38:10] Après la saison Lamborghini
- [00:39:56] Le prochain rêve
- [00:45:39] Un conseil pour la peur face au changement ?
- [00:49:28] Être réactif
- [00:52:29] Comment contacter Nigel Bailly
- [00:53:48] Clôture du podcast
Transcription de l’épisode podcast :
Norman Deschauwer: [00:00:07] Bienvenue sur le podcast « Pyxis », j’ai comme invité aujourd’hui Nigel, Bienvenue à toi!
Nigel Bailly: [00:00:11] Bonjour! Merci, Merci Norman
Norman Deschauwer: [00:00:12] Nous sommes chez « BeOne », donc c’est toi en fait qui a trouvé le lieu, donc on peut voir le lieu assez sympa. Tu connais très bien « BeOne » je pense ?
Nigel Bailly: [00:00:20] Alors ouais, effectivement, « BeOne » a été l’un de mes partenaires privilégiés à l’occasion de mon ascension vers les 24h du Mans notamment. Et donc voilà, ils se sont installés il y a quelques mois dans ma région et donc forcément lorsqu’on a on a eu contact pour ce podcast, j’ai tout de suite pensé à eux pour le cadre assez sympathique que dégage la « BeOne », enfin la « BeRoom ».
Norman Deschauwer: [00:00:44] Merci pour avoir accepté mon invitation. On va vraiment parler de ton parcours, ton histoire qui est assez extraordinaire. Je vais te laisser la parole, t’introduire un petit peu, quelques mots sur toi.
Nigel Bailly: [00:00:55] Nigel Bailly, 34 ans, carolo dans l’âme si je puis dire, fervent de sport automobile et pratiquant par la même occasion. Et puis, et puis voilà il y a beaucoup de choses à dire, mais je pense que je vais te laisser la main sur le coup.
Norman Deschauwer: [00:01:14] Donc en gros, si ça te va, j’aimerais bien retourner vraiment dans le passé parce que, ce qui nous amène aujourd’hui, c’est ce qui t’es arrivé dans ton enfance. Si tu es à l’aise de parler avec ça, parce que c’est vraiment ce message que j’aimerais porter, je trouve que ça force le respect. Et moi, le mot qui me vient quand je pense à toi c’est, c’est résilience. Donc vraiment, j’aimerais bien que tu nous parles un petit peu de ce qui t’es arrivé
Nigel Bailly: [00:01:39] Alors oui, aucun problème pour aborder ces différents sujets. Alors très jeune j’ai commencé le motocross, j’avais environ six ans, sept ans, plus ou moins. Pendant toute cette période-là j’ai pratiqué le motocross jusqu’à l’âge, jusqu’à mes quatorze ans. L’âge qui, forcément on découvre un peu le monde, on découvre plein de choses, sauf que pour ma part ça s’est un petit peu arrêté du jour au lendemain puisque j’ai subi un grave accident qui est un accident de motocross. Et aujourd’hui je me retrouve en situation de handicap, donc je suis paraplégique, et donc dès ce jour-là, et bien forcément c’était une seconde naissance pour moi, et donc il a fallu apprendre à vivre différemment. Mais bon, encore une fois, à quatorze ans je pense que on reste un petit peu, on est un peu insouciant et donc on voit pas spécialement, je dirais les difficultés arriver, les années, les années, je dirais à dix ou quinze ans donc on pense pas à ça. Mais c’est clair que j’ai un peu vécu une jeunesse différente que les autres, il a fallu réapprendre beaucoup de choses.
Norman Deschauwer: [00:02:42] J’ai vu un petit reportage sur toi, justement qui mentionne cet accident à tes quatorze ans, ça m’a fait un peu sourire et justement c’est ce qui m’a donné l’espoir, je me dis « Quatre mois après, si je me trompe pas, tu es dans un kart à faire des compètes », c’est bien ça ?
Nigel Bailly: [00:02:57] Alors, même pas quatre mois, deux mois et demi après, deux mois et demi après. Alors ça a été, ça a été, je dirais, une aventure, une parenthèse de ma vie, puisque j’ai pratiqué le karting pendant trois quatre ans environ, c’était plus en guise de loisir. Il y avait pas spécialement d’objectif sportif à la clé, mais c’était le principe de pratiquer une discipline motorisée, donc c’était le karting qui était vachement plus adapté à ma situation à l’époque. Parce que bon, il est clair que le sport automobile n’était pas, je dirais à ce moment-là, dans ma tête. Mais, voilà, c’était une chouette expérience, j’ai participé à un championnat belge de karting indoor notamment à l’époque, mais c’était, voilà, c’était véritablement sans conviction aucune et puis j’ai suivi une scolarité traditionnelle aussi, donc allier les deux c’était pas véritablement possible. Donc c’était véritablement en guise de passion et en dilettante que je pratiquais le karting. Donc, deux mois et demi après mon accident, on rencontre des personnes, qui nous ont au final aidé à adapter un kart. Et donc voilà, je dirais, c’était au mois de juin juillet et j’avais eu mon accident au mois d’avril, donc c’était assez court en tout cas, le timing était assez, étaient assez rapprochés.
Norman Deschauwer: [00:04:16] Ça t’a aidé dans ton processus justement, d’appréhender justement cette vie après l’accident ?
Nigel Bailly: [00:04:22] Ben je dirais qu’à quatorze ans, encore une fois, c’était purement l’inconnu donc forcément j’avais pas spécialement de vue sur le futur, ni quelles étaient les possibilités à terme. Donc j’ai vécu les choses les unes après les autres, puis forcément j’étais encadré par pas mal de monde à l’époque. Donc forcément, puisque quand un accident de ce type survient, on est, on se serre les coudes, c’est clair. Et puis mes parents ont toujours été là pour moi, et ensuite ben je dirais que c’était une chose logique de suivre une scolarité traditionnelle. Maintenant. voilà, ça m’a aidé, oui et non, mais c’est clair que ça m’a permis aussi de de pratiquer un sport où la chaise n’était pas spécialement requise parce que mon but a toujours été de pratiquer un sport où la chaise n’était pas nécessaire à cette pratique. Donc j’ai toujours été un petit peu anticonformiste dans l’âme, donc forcément ça m’a, allez je dirais que la continuité du sport mécanique en tant que telle était toujours là et donc pour moi c’était assez plaisant.
Norman Deschauwer: [00:05:22] Tu as été, je veux dire « aidé » par un organisme particulier ? La question que j’ai derrière en fait c’est: c’était il y a 20 ans, est-ce que tu as vu une différence aujourd’hui, ou il y a 20 ans et aujourd’hui c’est plus ou moins la même chose ?
Nigel Bailly: [00:05:34] D’un point de vue, parce que voilà les disciplines sont différentes, il faut savoir que le karting c’est le karting, le sport automobile, c’est le sport automobile (Norman Deschauwer: Ok). Donc même si l’un dans l’autre, tout débute par le karting (Norman Deschauwer: Souvent les pilotes), souvent, très, très, souvent. Mais d’un côté pratico pratique, ce qui est dommage aujourd’hui, c’est que dans le fief du sport automobile c’est assez compliqué. Je peux pas dire qu’il y a 20 ans d’ici ça l’était davantage, puisque je n’étais (Norman Deschauwer: Oui, oui) pas dans le milieu, je suis dans le milieu depuis maintenant un peu plus de sept ans, donc c’est assez récent malgré tout, parce que j’ai commencé en 2017, j’avais 27 ans. Mais c’est vrai que, à mon humble avis, je dirais que les choses n’ont pas beaucoup évolué. Les infrastructures ne sont pas non plus exceptionnelles en ce qui nous concerne, donc il faut savoir aussi que, être à mobilité réduite et faire du sport automobile c’est assez, par moment c’est assez compliqué. Malgré tout, il n’y a que très peu d’investissement dans le milieu, en tout cas pour rendre accessible ce sport. Et le sport automobile est toujours considéré comme étant un sport de nantis. C’est vrai que le sport automobile coûte cher, à terme, mais bon après, encore une fois, il faut travailler pour pouvoir réaliser ses plus grands rêves. Je dirais que c’est le maître mot du système, il faut quand même travailler pour toute discipline, si on veut exceller dans le domaine dans lequel, dans lequel on est, dans lequel on exerce, ben forcément il faut travailler, c’est le maître mot, tout ne tombe pas du ciel. Et donc c’est vrai, malgré tout, je dirais que les instances, que ce soit la FIA ou les différentes fédérations, n’aident pas spécialement. Encore une fois, le sport automobile n’est pas un sport olympique, donc forcément ça désavantage pas mal de choses.
Norman Deschauwer: [00:07:35] Quel est ton regard justement là-dessus ? Parce que je me disais « Tiens, est ce qu’il existe des compétitions pour personnes à mobilité réduite? » Comme il y a les Paralympiques et, est-ce qu’il existe ça ?
Nigel Bailly: [00:07:46] Non. Alors ça toujours, et ça c’est pas plus mal en soit, puisque ça a toujours été, je dirais, le point très important du sport automobile, c’est qu’il n’y a jamais de différence. Donc on partage le même circuit, les mêmes infrastructures. Donc il n’y a pas de compétition dite « handicap » (Norman Deschauwer: Oui) comme on pourrait le retrouver dans la discipline de la moto, le karting, voilà. Le sport automobile n’est pas considéré comme un sport à part entière où il y a de l’inclusion, voilà, donc ça reste du cas par cas. Et c’est ce qui a toujours été un petit peu la problématique, même pour les fédérations, même pour les ligues handisport où tout ce qui est, je dirais, subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles et autres… C’est que le sport automobile n’est pas un sport olympique et il est pratiqué à certains niveaux, par des personnes en situation de handicap, avec des valides. Donc au final, ce sont parfois je dirais que ce sont des cas d’école, puisque c’est très compliqué de statuer sur « Ok, qui fait quoi et comment y parvenir? ». Mais il faut arriver avec des solutions et proposer des solutions pour pouvoir pallier à certains soucis.
Norman Deschauwer: [00:09:00] Et toi, tu trouves que c’est bien justement qu’il n’y ait pas de ligues différentes ou… Et que tout le monde soit sur le même circuit au même moment ? Où tu voudrais, allez, qu’on donne accès justement à 20 pilotes qui ont ce même genre de handicap ?
Nigel Bailly: [00:09:15] Alors oui et non. Moi je trouve que justement le côté où chacun se bat à son niveau avec des pilotes valides, je trouve que c’est très bien. Parce que justement ça permet de garder un œil général et de se dire finalement tout le monde peut y arriver, tout le monde peut y parvenir, que de pointer du doigt un championnat qui serait, je sais pas moi, l’handicup, je prends le super trophée par exemple Lamborghini, super Trofeo Lamborghini, Handicap Cup, des choses ainsi donc… Je pense que ce serait pointer du doigt le fait qu’un pilote soit en situation de handicap. Là l’avantage c’est justement c’est de se dire « On est tous ensemble, sur le même circuit, on partage le même terrain de jeu, et c’est ça qui est important ». Donc c’est ce côté de pouvoir se dire « Bah voilà, on est au même niveau que les valides » (Norman Deschauwer: C’est ça) et c’est ça qui est important aussi, c’est de se dire qu’on peut y parvenir. Alors maintenant, c’est vrai que s’il y avait un championnat dit spécifique, ça permettrait d’en avoir, d’avoir, je dirais, d’autres personnes en situation de handicap et de connaître la possibilité de concourir dans un dans un certain championnat. Maintenant voilà, moi, honnêtement je préfère qu’il en soit ainsi où on est tous ensemble et c’est parfait quoi!
Norman Deschauwer: [00:10:30] Oui, oui, c’est ça où je dis « Ça force le respect » parce que, en gros, tu n’as pas l’usage de tes jambes. Donc évidemment tout le monde conduit sa voiture avec embrayage, frein, accélérateur, avec ses pieds, toi tu fais tout en main.
Nigel Bailly: [00:10:44] Oui, tout à fait.
Norman Deschauwer: [00:10:45] Donc j’ai alors, par hasard, donc c’est une petite anecdote, hier je regarde sur YouTube et je tombe sur une vidéo de Micha, celui qui est proche du Nurburgring, il fait beaucoup de tests sur le NURBS. Et je tombe sur un belge, en M2, qui a une voiture et équipée justement pour le handicap, exactement le même que toi. Et donc j’ai vu un peu comment ça fonctionne avec une espèce de manette sur la main droite qui permet d’accélérer, freiner, enfin, j’ai pas tout compris je dois avouer, parce qu’on ne filme pas que ça. Mais un, je trouvais le hasard un peu fort, je me dis « Tiens demain je vois Nigel et aujourd’hui je vois cette vidéo-là », ça me permettait de comprendre un peu mieux ce que tu fais. Et je me dis « Mais en gros, ce gars il joue au coude à coude, avec des pilotes chevronnés, qui ont tous leurs membres, et lui fait tout en main ». Enfin, c’est là où je dis « respect », parce que c’est pas intuitif pour quelqu’un qui a eu le volant. Toi peut-être que justement tu n’as pas conduit, à l’époque, de voiture avec tes pieds, je vais le dire comme ça.
Nigel Bailly: [00:11:48] Officiellement non, officieusement oui.
Norman Deschauwer: [00:11:52] Shuut! On n’a rien dit. Mais donc du coup tu n’as pas eu ces réflexes ? Parce que j’imagine que quelqu’un qui a tous ces réflexes, réapprendre à conduire comme toi tu le fais, la courbe d’apprentissage est peut-être plus longue, je sais pas hein ?
Nigel Bailly: [00:12:02] C’est surtout que, à un moment donné, on est confronté à une situation qui est la nôtre et qu’il faut de toute façon accepter. Et qu’il faut de toute façon prendre en considération que ça ne va pas être facile, ça c’est certain. Maintenant, c’est sûr qu’à partir du moment où on n’a pas spécialement le choix, le côté intuitif de la chose prend le dessus. Donc on va pas chercher les pédales avec nos pieds puisque ça va pas trop fonctionner. Et donc je dirais qu’à terme c’est une habitude (Norman Deschauwer: Ouais), voilà, on sait comment ça fonctionne. Maintenant, il est clair que, tout ce qui est conduite quotidienne ou conduite avec sa voiture personnelle sur un circuit, ça n’a strictement rien à voir avec le Racing, ça n’a strictement rien à voir. Déjà au niveau des techniques de développement, recherche et développement, pour équiper une voiture de course (Norman Deschauwer: Oui), c’est totalement différent d’une voiture de tous les jours ou une voiture à laquelle on va s’amuser sur circuit, ça n’a rien à voir (Norman Deschauwer: Oui, oui). Les techniques sont différentes, la rapidité est différente, je dirais le développement au sens large du terme est totalement différent donc, il est clair que c’est important de scinder les deux. Donc le Racing, il faut toujours des adaptations qui soient beaucoup plus résistantes, c’est hyper important (Norman Deschauwer: Oui) parce que sinon, à un moment donné, on peut s’exposer à des risques. Parce qu’il faut que ce soit relativement solide, il y a une technologie qui est développée autour de cela donc, c’est, il faut vraiment bien comprendre les différents aspects du sport automobile (Norman Deschauwer: Oui). Et donc, moi j’utilise des équipements qui n’ont rien à voir avec les équipements dits traditionnels pour moi rouler sur route quotidienne, donc (Norman Deschauwer: Ok) voilà, ce sont deux aspects.
Norman Deschauwer: [00:13:44] Tu roules avec quoi, aujourd’hui, pas en circuit mais je veux dire au jour le jour ?
Nigel Bailly: [00:13:48] Au jour le jour j’ai une Smart Fortwo et une BMW break, très facile pour caser la chaise dedans quand je suis accompagné ou des choses ainsi, donc c’est vachement plus facile. Et puis c’est très pratique.
Norman Deschauwer: [00:14:03] Et donc du coup elle a été équipée, c’est le constructeur qui fait ça ou alors il y a une société qui est spécialisée là-dedans ?
Nigel Bailly: [00:14:08] Alors ce sont des sociétés, je sais qu’il y a pas mal d’associations qui essayent de rendre le principe d’adaptation, dès la sortie d’usine, dès la conception de la voiture, sauf que c’est très compliqué. Maintenant, il y a des organismes et des gens qui sont spécialisés dans le domaine, qui adaptent des véhicules pour les personnes en situation de handicap. Donc il y a différents niveaux de handicap bien entendu, pour ma part c’est une simple demi-lune avec un frein sur le côté, c’est 100 % mécanique, donc ça vient repiquer sur les pédales, et le travail est fait. Mais bon, tout est sur mesure, donc une adaptation n’ira pas dans un autre véhicule, à moins que ce soit le même véhicule (Norman Deschauwer: Oui, oui. Ok). Mais sinon ce sont des organismes et des personnes, et des garages, qui adaptent spécifiquement les véhicules pour les personnes en situation de handicap, donc heu.
Norman Deschauwer: [00:15:01] On va revenir un petit peu sur ton parcours plus pro, quand est-ce que ça a commencé ? Donc tu m’as dit il y a sept ans ? Ça vient comment en fait de se dire « Je vais rouler en course ? »
Nigel Bailly: [00:15:14] Et bien en fait, tout bêtement, après mes deux bacheliers, je n’ai pas trouvé de travail (Norman Deschauwer: Ok). Et pourtant j’avais postulé à pas mal d’endroits, répondu à pas mal d’annonces également, j’ai malheureusement pas trouvé de travail. Et j’avais toujours eu en moi ce grand rêve, après coup, de faire, de pratiquer le sport automobile, de faire du sport automobile. Et à l’âge de 27 ans, je me suis dit « Je pense que c’est le moment, c’est l’instant, j’ai pas trouvé de travail, je vais me consacrer à 100 % à la réalisation, à la concrétisation du plus grand rêve ». Et voilà, de fil en aiguille j’ai rencontré des personnes, qui m’ont ensuite introduit dans le milieu, et c’est ainsi que tout a commencé en fait. Ça a commencé en 2016 et puis véritablement en 2017 quand j’ai commencé le sport automobile sur le Joyau, enfin sur le circuit de Spa-Francorchamps, le plus beau circuit du monde. Qui est notre joyau de la Wallonie, et donc, donc voilà c’est comme ça que tout a commencé. Et c’était, ça a été une belle, une belle réussite malgré tout !
Norman Deschauwer: [00:16:25] Il y a 7 ans, tu démarres sur quoi en fait ? C’est quoi le championnat, la voiture ?
Nigel Bailly: [00:16:29] Alors c’était le championnat BGDC, donc c’est un championnat belge qui évolue principalement en Belgique, il y a quelques manches qui s’effectuent à l’étranger, comme aux Pays-Bas et en France. Et donc j’ai commencé par une endurance de 6h40 avec un coéquipier, donc c’était 6h40 à 2 pilotes, pour une première course c’était pas mal. Et au final on termine, on termine deuxième de classe, donc c’était une classe, la classe deux litres, donc nous c’est avec des Clio Cup à l’époque et on termine deuxième et 14ᵉ au général sur 60 voitures. Donc c’était assez sympathique de voir que au final (Norman Deschauwer: Ça booste ça!). Ben oui clairement, parce que on ne s’attendait pas à un tel résultat et puis, je me souviendrai toujours que pendant mon premier relais sur une piste assez grasse, parce que évidemment à Francorchamps il pleut, comme cinq minutes après c’est grand soleil, donc forcément c’est toujours un peu plus délicat. Et je me souviens que j’ai contenu derrière moi le spécialiste de la de la Clio Cup hollandais, qui est multiple champion des Pays-Bas de la compétition Clio Cup, et pendant 45 minutes j’ai les contenus derrière. Et en fait il est venu me saluer sur le podium en disant « C’était qui lors du premier relais etc. ? (Norman Deschauwer: C’était moi) c’était moi, il m’a félicité donc c’était assez marrant. Et puis, sans prétention aucune on s’entend bien (Norman Deschauwer: Oui). Mais voilà, ce sont des souvenirs qui restent, gravés malgré tout et puis quelques courses après j’ai pris connaissance d’un projet qui allait m’emmener beaucoup plus haut, mais on y reviendra un peu plus tard. Et donc voilà, 2017, j’ai fait trois courses, ce qui est pas beaucoup non plus. Et puis septembre 2017, ben c’est là que je dirais que les choses ont un peu évolué par la suite
Norman Deschauwer: [00:18:18] Ok, ben je t’en prie!
Nigel Bailly: [00:18:22] En fait, j’ai pris connaissance d’un projet qui allait un peu changer, je dirais, le cours de ma carrière puisque en juin 2017 j’apprends que Monsieur Frédéric Sausset allait lancer une filière et recruter un des pilotes en situation de handicap pour les amener aux 24 h du Mans. J’apprends ça et forcément je me dis « J’ai rien à perdre », donc forcément je me suis inscrit pour participer à des tests qui se déroulaient en septembre 2017 et dont les résultats étaient annoncés début 2018, janvier 2018, pour pour lancer une filière qui s’appelait « La filière Frédéric Sausset, un volant pour tous ». Et à ma grande surprise, j’avais été sélectionné parmi trois pilotes en situation de handicap, et donc pour moi c’était l’aventure qui était lancée quoi! Donc une belle aventure avec trois saisons devant moi et en point d’orgue, je dirais, les 24 h du Mans qui est quand même la plus grande course (Norman Deschauwer: Ouais) au monde. Et donc pour moi, c’était insensé parce que jamais j’aurais pu m’imaginer être pris dans une telle filière pour potentiellement, parce que c’est sûr que trois ans avant, on s’imagine pas pouvoir faire les 24 h du Mans, donc on y va… Et moi j’y allais, en tout cas à l’occasion de ces tests, mais sans conviction aucune donc je me dis « Je passe une bonne journée, on passe un bon moment. J’aurais visité le musée des 24 h du Mans et… ». Parce que moi c’est une course qui que j’ai eu l’occasion de regarder à multiples reprises à travers mon écran de télévision (Norman Deschauwer: Oui), je veux passer des nuits blanches complètes à regarder les 24 h du Mans et de pouvoir se dire qu’on y sera un jour c’était totalement inouï et impensable (Norman Deschauwer: Oui), rétrospectivement parlant quoi!
Norman Deschauwer: [00:20:10] Oui. Et donc, trois saisons, comment ça se passe ? Tu voyages dans le monde ? Tu…
Nigel Bailly: [00:20:14] Alors trois saisons, je dirais plutôt même quatre, puisqu’il y a eu une année « sans » puisque 2020 on a eu le covid et donc c’est clair que ça n’a pas été de tout repos malgré tout. Et de se dire que, au final, c’était mieux de postposer le projet de 2020, l’année 2 1020 à 2021, était tout à fait légitime parce que c’est clair qu’on ne joue pas avec la santé des gens. Et puis 2018, 2019, on fait deux saisons en Lmp3, donc ce sont des prototypes de catégorie trois comme on l’appelle, donc « Le Mans Prototype trois ». On fait deux saisons, ça se passe super bien, on commence les tests en 2020 avec la LMP2, donc Oreca zéro sept LMP2. Ensuite, forcément, on était à la porte du Covid donc Frédéric Sausset avait pris l’excellente décision de postposer le programme à 2021, ce qui était tout à fait légitime. Et puis 2021, on retombe dans, je dirais dans une, dans un fonctionnement un peu plus normal, et donc on peut relancer le programme et le, donc notre ascension vers les 24 h du Mans. Donc ça s’est super bien passé, donc 2022, enfin plutôt 2021, tout se termine en juin 2021 le 22 août à 16h01. Finalement on passe la ligne d’arrivée et on (Norman Deschauwer: C’est toi qui était au volant?), non c’était pas moi au volant, j’aurais bien aimé, mais c’était pas moi (Norman Deschauwer: Ok) donc… Mais bon, le plaisir y était, on a vécu une belle aventure, on a fait le travail et voilà c’était, c’était vraiment que du positif et puis ben en espérant qu’il y en ait d’autres dans le futur. Mais bon, c’est sûr que participer, au moins le faire une fois, le terminer c’est exceptionnel. Pouvoir le faire une seconde fois, c’est une autre paire de manches quoi.
Norman Deschauwer: [00:22:07] Juste pour les auditeurs et ceux qui voient pas ce que c’est une LMP1, LMP2 ou… Donc passer d’une Clio deux litres à ça, c’est quoi les chiffres d’une Lmp3 ? Par exemple…
Nigel Bailly: [00:22:23] Une Lmp3 à l’époque c’était 420 chevaux pour 800, heu non attendez, 900, 950 kilos, quelque chose comme ça (Norman Deschauwer: Près d’une tonne) avec, un peu moins d’une tonne, avec une charge Aero assez importante. Lmp2 à l’époque, c’était 605 chevaux, mais ils ont réduit la puissance à 535 ou 540 chevaux, quelque chose comme ça, pour 950 kilos.
Norman Deschauwer: [00:22:55] La vitesse de pointe c’est quoi ?
Nigel Bailly: [00:22:57] A l’époque, j’ai vu certaines vidéos, avant notre participation au Mans, il y avait des LMP2 qui allaient jusqu’à 345 km/h dans les Hunaudières, donc ça allait très vite. Maintenant, nous qu’on a eu la réduction de puissance, c’était 300, maximum 320, ce qui est déjà pas mal hein? (Norman Deschauwer: Oui, oui). Après 20 km/h de différence on ne le sent, de toute façon (Norman Deschauwer: À cette vitesse là on ne le sent plus), on ne le sent pas spécialement dans la voiture, les voitures sont développées de sorte que la vitesse on la ressent pas spécialement quoi! Ce qui est le plus impressionnant ça reste les freinages de toute façon (Norman Deschauwer: Oui) mais. Et puis ouais c’est vrai que de passer de la Clio Cup, qui développe 200 chevaux pour une tonne 200 pour, enfin une tonne 150 (Norman Deschauwer: Une petite brique quoi, qui roule…) oui, une petite brique qui roule c’est ça. Un proto qui génère énormément d’Aero (Norman Deschauwer: Oui, oui), qu’il faut également comprendre le fonctionnement de la voiture pour aller vite, donc ce sont deux pôles totalement opposés. Mais voilà, ça a été, il faut toujours un début à tout et le début était pour moi, je dirais, une belle aventure et au final arriver au Mans c’est exceptionnel.
Norman Deschauwer: [00:24:09] Ouais, ouais. Mais du coup, j’imagine aussi faire trois courses en Clio et puis faire trois saisons plus Le Mans en formule, en proto, ça demande aussi une condition physique. Donc j’imagine que tu as dû suivre des entraînements, autre chose que ce que tu faisais avant peut-être ?
Nigel Bailly: [00:24:28] Oui, parce que malgré tout, pour tenir la longueur, il fallait quand même être, il fallait quand même être prêt à, je dirais, à monter dans une voiture où forcément le côté Aero a son importance. Donc qui dit Aero dit force G, donc il fallait un entraînement physique derrière pour pouvoir arriver à tenir la longueur dans certaines courses. Donc oui, j’ai eu un entraînement physique assez poussé, même si en soi, je dirais que faire du sport automobile, d’un point de vue global, ben ça reste un peu moins éprouvant qu’utiliser sa chaise au quotidien parce que, voilà, il y a un moment donné, quand on doit faire des transferts de la chaise à la voiture, de la voiture à la chaise etc. plusieurs fois par jour, sur 20 ans… Ça use beaucoup le corps, ça c’est clair, donc les problèmes d’articulations sont là et autres… Mais il est vrai que le fait de faire de la préparation physique et du sport 2 à 3 fois semaine, ça aide, ça aide quand même à limiter les risques de blessures, je dirais, au quotidien. Parce que c’est sûr que pousser une chaise et pousser son poids, soulever son poids etc., mine de rien ça requiert une certaine forme physique.
Norman Deschauwer: [00:25:43] J’ai envie de te poser des questions un peu plus légères, genre des anecdotes que tu as sur circuit ou dans les paddocks
Nigel Bailly: [00:25:51] Il y en a plein, il y en a plein. Le 24 h du Mans, il y a la rencontre avec Patrick Dempsey (Norman Deschauwer: Oui), que beaucoup de gens connaissent sous le, sous le pseudonyme (Norman Deschauwer: Urgence) de Dr Mamour, Grey’s Anatomy. Donc il s’est prêté au jeu lors du reportage qui avait été créé par Christophe Hanquet, et donc c’était assez marrant. Et puis chaque année, lorsqu’on va au Mans, ben on se revoit (Norman Deschauwer: Ok) et en fait chaque année on fait une photo ensemble, et en fait on avait fait un petit deal je lui dis « Jusqu’au jour où je roulerai chez Proton DMC ben on fera chaque année une photo ensemble lorsqu’on se croisera » et on tape un peu la discussion donc, voilà, ce sont des anecdotes assez incroyables. Et puis ben avoir le respect de, notamment des, comme je dirais, des pilotes de Formule un tels que Kevin Magnussen, avec lesquels on a pu discuter lors des 24 h du Mans des choses ainsi, ce sont des anecdotes qui sont toujours amusantes à mettre sur la table. Et puis aussi la rencontre avec Valentino Rossi en 2022 à Imola, où il y a un briefing pilote qui se fait dans une salle qui est uniquement desservie par des escaliers. Donc là vous arrivez (Norman Deschauwer: Oui), on arrive face aux escaliers (Norman Deschauwer: Ok), on se dit bon (Norman Deschauwer: Wow) bah là il y a un petit souci hein! Et là on appelle le team pour qu’il vienne m’aider, le staff se déplace pour venir me soulever et monter les volets d’escaliers, et donc on arrive là et l’organisatrice elle s’excuse parce que (Norman Deschauwer: Oui) elle avait, elle n’avait pas pris conscience que finalement il n’y avait pas d’ascenseur, que c’était pas possible d’y accéder différemment que par les escaliers et donc c’est assez marrant, c’est l’occase, c’est… Bon elle était dans ses petits souliers mais je l’ai rassurée, c’est pas grave, par contre je suis cinq minutes en retard pour le briefing, veuillez m’excuser quoi. Donc c’était assez marrant parce que Valentino Rossi, après coup, attendait que tout le monde s’en aille pour éviter d’être accaparé à gauche et à droite etc. donc… Ben Moi j’attendais avec Valentino Rossi, on attendait que tout le monde s’en aille et bon, ça a été la première rencontre avec Valentino Rossi, on a discuté pendant cinq minutes et puis ben, voilà, tout le long de la saison après, en GT World Challenge, on s’est croisés, on s’est salués. Donc c’est toujours chouette de pouvoir croiser des personnes et des champions de réelle, réelle, réelle champions, mais qui ont aussi un côté hyper attachant parce que ce sont des personnes très humaines et qui ne se prennent pas la tête. Et c’est ça qui est chouette aussi, c’est de pouvoir échanger avec de telles personnes et de véritables passionnés, et de véritables champions.
Norman Deschauwer: [00:28:32] Et tu as, tu as gardé, nourrit justement des relations comme ça avec d’autres personnalités, que ce soit du showbiz ou des pilotes ?
Nigel Bailly: [00:28:41] C’est vraiment au cas par cas. Encore une fois, lorsqu’on va se rencontrer des choses ainsi, voilà, après ils ont tellement, ils sont tellement occupés que… Et puis on vit parfois sur, Patrick Dempsey il vit aux États-Unis (Norman Deschauwer: Oui), il vient en Europe uniquement que pour Le Mans à proprement parler, aussi il a des obligations. Mais sinon, en dehors de ces éléments-là, on ne se rencontre pas spécialement quoi!
Norman Deschauwer: [00:29:06] Est ce qu’il t’est arrivé d’avoir peur sur circuit?
Nigel Bailly: [00:29:10] Non, enfin non, je dirais que non. Il y a toujours une, c’est vrai qu’il y a toujours une petite appréhension lorsqu’on monte dans la voiture, c’est: on se refait le film, on se refait le circuit dans la tête, les différents points de freinage, les différents repères. Avoir peur ? Non, je dirais que non mais c’est sûr qu’il y a toujours une certaine appréhension, ça c’est clair. C’est toujours un petit stress négatif avant de monter dans la voiture. Maintenant, une fois qu’on est sanglé, qu’on est dans la voiture et qu’on est dans le vif du sujet, on oublie tout. Alors c’est vrai qu’au départ, quand on a commencé à rouler avec une lmp3 où j’avais aucune expérience avec ce style de véhicule-là, ben forcément quand on passe une Clio Cup à une Lmp3, on est sur une autre planète, ça c’est certain. Donc il y avait, oui, une appréhension, un stress qui était palpable. Mais après coup, une fois que l’expérience commence à se faire ressentir, ben on oublie, on fait abstraction à ce stress. Je dirais un petit peu négatif, mais c’est sûr que c’est plus de l’appréhension de savoir bon ben voilà comment ça va se passer. Et une fois qu’on est dans la voiture et qu’on est prêt à y aller, ce sont des choses qui s’oublient vite quoi.
Norman Deschauwer: [00:30:22] Ouais, ouais. J’imagine que tu es très conscient des risques, et c’est justement ça que tu fais attention ?
Nigel Bailly: [00:30:27] Bah en fait les risques (Norman Deschauwer: Vous anticipez pas mal) les risques on sait qu’il y en a, on sait qu’ils sont présents, on sait que dans la vie quotidienne il y a des risques, je dirais, qui sont encore plus incontrôlés puisque… Moi j’ai toujours dit que la route ouverte était beaucoup plus dangereuse que le circuit. Sur circuit on tourne dans le même sens, on est épaulé par les commissaires sans qui ce serait impossible d’évoluer en toute sécurité. Il y a également les staffs médicaux qui sont présents sur le circuit, donc tout est mis en œuvre pour que le risque zéro, on s’entend bien le risque zéro n’existe pas, mais pour qu’on puisse évoluer de manière un peu plus safe (Norman Deschauwer: Oui). Sur la route ouverte, ben on peut traverser la route, glisser sur une plaque de verglas ou j’en sais rien, et on peut se faire très mal. Et donc, encore une fois, le sport automobile restera… A été, l’est, et le sera, ce sera toujours une pratique dangereuse, mais grâce aux différents aspects, au final, on peut réduire certains risques. Et puis il y a aussi le côté sécuritaire de la chose: les voitures sont de plus en plus résistantes, beaucoup plus pensée aux risques inhérents du sport automobile
Norman Deschauwer: [00:31:44] Le circuit aussi
Nigel Bailly: [00:31:45] Le circuit aussi. Voilà, il y a toujours la FIA qui est derrière pour donner, je dirais une homologation du circuit donc voilà, l’un dans l’autre tous ces risques existent oui, mais ont tendance à se réduire au fur et à mesure avec les différents développements, différents développements qui sont proposés dans tous les domaines qui sont, je dirais, dans le domaine du sport automobile, c’est important aussi de le souligner. Maintenant il est clair aussi que le fait de faire attention à soi-même et aussi le fait de faire attention à la voiture, parce que évidemment ça coûte beaucoup d’argent lorsqu’on casse une voiture. Toutes les carrosseries en général sont en carbone, donc on sait très bien que le carbone, dès que ça casse, ça coûte très cher. Et puis ben chaque année, le sport automobile est une discipline qui est, je dirais, de plus en plus exponentielle en terme de coût donc au final, on pense à deux fois avant d’aller au contact où… Voilà, on pourrait ruiner notre course comme on pourrait ruiner celle d’un concurrent qui n’a rien demandé, donc au final, il y a tout de même une protection naturelle de soi, parce que on n’a pas non plus des portefeuilles et des comptes bancaires sans fond. Et donc forcément, il faut quand même y aller avec un peu plus de de réflexion!
Norman Deschauwer: [00:33:17] Justement, donc moi il me semble qu’on s’est rencontré, virtuellement je veux dire, sur LinkedIn, il y a un peu plus d’un an, je dirais quasi deux ans. En fait, c’est mon voisin qui m’avait parlé de toi, donc il est commissaire de piste au karting dans la région et il m’a dit « Il y a un gars, il est venu, exceptionnellement hein! Chaise roulante mais pilote et tout ça, il roule pour » à l’époque je pense que c’était Bentley, donc je me suis dit: il y avait déjà quelque chose en moi qui me disait « Ce type, il est bien ». Et donc cette année tu roules chez Lamborghini, enfin, sur le championnat Lamborghini si j’ai bien compris, ça coûte combien justement une Lamborghini de course ?
Nigel Bailly: [00:33:54] C’est pas spécialement l’achat de la voiture qui coûte cher en fait, (Norman Deschauwer: C’est tout le staff) c’est tout ce qui tourne autour, voilà c’est ça, c’est tout ce qui tourne autour. C’est la logistique, le développement, la mécanique, les hommes, les ingénieurs, les consommables (Norman Deschauwer: Oui), les pneus, les plaquettes de freins, les disques de freins, la révision moteur, la révision des boîtes de vitesses, etc. etc. donc… L’achat d’une voiture de course, en soi c’est pas spécialement cher, ça paraît utopique quand je dis ça, mais c’est tout ce qui tourne autour de la voiture, donc…
Norman Deschauwer: [00:34:26] C’est plutôt le coût de la saison ?
Nigel Bailly: [00:34:28] C’est ça (Norman Deschauwer: Ouais, ok). Parce que une voiture peut être amortie sur 3 à 4 saisons, voilà. Bon une super Trofeo, par exemple avec laquelle je roule, c’est 259.000 € précisément (Norman Deschauwer: Ok), à l’achat, prête à rouler, prête à l’emploi. Sauf que ben derrière une saison il faut malheureusement beaucoup plus (Norman Deschauwer: Oui) par rapport au coût de la voiture parce qu’il y a l’amortissement, etc. etc. donc… Mais ça, le pilote doit quand même le payer, donc forcément, aujourd’hui une saison en super Trofeo, avec les six courses comprises, avec le staff complet où on arrive, c’est du « arrive and drive », comme on dit dans le jargon, ben c’est 300.000 € donc.
Norman Deschauwer: [00:35:16] C’est plus que la voiture
Nigel Bailly: [00:35:17] C’est plus que la voiture seule et uniquement donc heu…(Norman Deschauwer: Oui). Et là-dedans, on compte un amortissement de 50.000€ la saison, par exemple. Donc au final, tout le reste derrière c’est, ce sont les inscriptions, les pneus, les ingénieurs (Norman Deschauwer: Transport?), le transport, la maintenance du véhicule, le stockage, enfin tout, tout, tout, tout, tout, tout confondu (Norman Deschauwer: Ok), donc oui, ça coûte beaucoup d’argent. Maintenant, c’est pas la série qui coûte, c’est pas la série la plus onéreuse dans le marché. Parce que on peut prendre, je dirais, l’extrême de l’endurance, ça reste le championnat du monde, le WEC. Et là, on est à, on est à vachement plus (Norman Deschauwer: C’est des millions?). Ce sont des millions, ouais, ce sont des millions, donc pour une GT3 aujourd’hui on est à 3 millions et demi, 4 millions d’euros la saison. Et ensuite, si on va plus haut dans la sphère, dans les différentes catégories hyper car, on est au bas mot 10 millions d’euros la saison, donc on n’est pas du tout sur les mêmes, sur les mêmes tarifs donc (Norman Deschauwer: Ok), voilà, ça reste la catégorie la plus importante du championnat du monde d’endurance (Norman Deschauwer: Oui). À l’époque, quand moi j’ai fait Le Mans en 2021, pour faire uniquement les 24 h du Mans en LMP2, on était à 900.000€ la course donc heu…
Norman Deschauwer: [00:36:36] Pour une voiture ça ?
Nigel Bailly: [00:36:37] Pour une voiture, voilà c’est ça (Norman Deschauwer: Ok) pour une voiture.
Norman Deschauwer: [00:36:39] Donc il faut pas la casser
Nigel Bailly: [00:36:40] Et il faut pas la casser, et quand on la casse ça revient, ça revient, la note est vite salée (Norman Deschauwer: Ok), donc vaut mieux pas, il vaut mieux pas parce qu’encore une fois tout est en carbone et. Et donc il y a les différents intervenants également qui prennent leurs petites commissions par ci par là, donc forcément ça fait gonfler la note. Donc, puisque tout est régi par une fédération, et qui développe les voitures etc. Donc forcément c’est, ça prend, ça prend vite de l’ampleur (Norman Deschauwer: Oui) si on vient à casser donc il faut rester malgré tout assez conscients des risques. C’est ce que je disais juste avant, parce que rouler en mode off tout le temps, cerveau en mode off, c’est sûr qu’à un moment donné ça paye pas quoi. Donc heu…
Norman Deschauwer: [00:37:20] Ouais, puis tu n’es plus reconduit en tant que pilote ?
Nigel Bailly: [00:37:23] Oui et puis ben, encore une fois ce sont, encore une fois tout est lié à l’argent, tout est lié au budget et… Vous savez, il y a des pilotes qui ont un talent exceptionnel, mais au final ils n’ont pas spécialement de budget et donc clairement, ils ne peuvent pas accéder à certains, à certaines compétitions parce que tout est régi par l’argent, tout est régi par le budget. Et oui, donc forcément, il y a des gens qui, il y a des pilotes qui parviennent à faire carrière dès le départ parce que ben ils ont, ils ont quelqu’un derrière qui finance tout cela et de manière plus évidente pour eux, ils accèdent, ils accèdent peut-être pas la Formule 1 mais, déjà si on a la possibilité de faire des doubles programmes en prototypes, c’est que forcément il y a un peu de budget derrière donc (Norman Deschauwer: Oui) ça aide.
Norman Deschauwer: [00:38:10] Lamborghini. Donc ça, c’est 2024 ?
Nigel Bailly: [00:38:13] Alors, j’ai fait une première saison en 2023 en Super Trofeo Lamborghini, cette saison ce sera également le super Trofeo Lamborghini. Par contre, cette année, j’ai décidé d’évoluer seul, donc (Norman Deschauwer: Ok) on peut participer à cette à ce championnat là en étant deux pilotes, on se partage évidemment le volant mais ici, cette saison, j’ai décidé de rouler seul. D’un point de vue, je dirais challenge, c’est un peu ma devise, c’est de se renouveler un petit peu chaque année et là on est en plein dedans. Puis ben voilà, je pense que c’est un très beau championnat, il y a du niveau, c’est vraiment, c’est bien ficelé, c’est vraiment bien développé par la marque Lamborghini, donc c’est un beau produit et qui séduit pas mal de pilotes puisque en Europe on est quand même 50 voitures engagées (Norman Deschauwer: Ouais). Donc ça, ça pèse quand même assez bien, et puis le grand avantage cette année c’est qu’on va rouler à l’occasion de trois courses d’ouverture du WEC, donc du championnat du monde d’endurance, et on fera également la course d’ouverture des 24 h du Mans, (Norman Deschauwer: Ok) donc ça c’est exceptionnel. Donc, voilà, pour moi 2024, c’était obligé d’en être puisque il n’y a que très peu de séries qui permettent aujourd’hui de rouler sur le sur le grand circuit des 24h du Mans, à savoir les treize kilomètres et non pas le Bugatti (Norman Deschauwer: Ok). Donc voilà, je l’ai fait en 2019, en 2021 et on remet le couvert en 2024 donc j’aurai le grand plaisir et la grande joie de pouvoir rouler sur le circuit des 24h du Mans, donc ça me permettra de me remémorer de belles histoires, de belles expériences.
Norman Deschauwer: [00:39:49] Et tu as déjà la date ? (Nigel Bailly: Oui hein) Si quelqu’un veut la suivre…
Nigel Bailly: [00:39:51] C’est le Week-end du 15 et 16 juin 2024
Norman Deschauwer: [00:39:56] Ok, c’est quoi le prochain rêve ?
Nigel Bailly: [00:39:59] Oh il y en a beaucoup hein? Il y en a beaucoup parce que je pense que le rêve de participer aux 24h du Mans a été tellement vite, entre guillemets, parce que quand on regarde ce que j’ai commencé en 2017 et qu’on a, on a fait cela en 2021, c’est après trois saisons donc je pense que c’est hyper difficile, je pense que ce serait très difficile de faire mieux (Norman Deschauwer: Oui). Maintenant, mon plus grand rêve serait de réaliser une seconde fois les 24h du Mans, de participer à nouveau aux 24h de SPA, (Norman Deschauwer: Oui) de belle façon. Et surtout de les terminer parce qu’on les a fait, on a participé aux 24h de SPA en 2022, avec la Bentley justement (Norman Deschauwer: Ok), malheureusement ça s’est soldé par un abandon sur les coups de 3h30 du matin donc, voilà (Norman Deschauwer: Il manquait quoi ?) Oh il manquait, pour atteindre l’arrivée, il manquait la moitié du temps quoi. Parce que ça commençait à 16h et on a abandonné à 3h 30 donc… On avait fait la moitié de la course mais, voilà, c’était une belle expérience, j’ai pris le départ, c’était grisant malgré tout avec 62 voitures sur la grille de départ, avec autant de monde, voilà c’est juste extraordinaire, parce qu’il faut savoir que quand on a fait Le Mans, il y avait une jauge de 50.000 spectateurs qui était acceptée (Norman Deschauwer: Ok), donc… À contrario de l’année passée où c’était plus de 325.000 spectateurs donc heu…
Norman Deschauwer: [00:41:31] L’ambiance n’est pas la même
Nigel Bailly: [00:41:31] La balance, la balance et l’ambiance ne sont pas du tout les mêmes au final donc, là il y avait beaucoup de monde malgré tout à SPA, c’était comble et c’était génial quoi (Norman Deschauwer: Oui, oui). Et puis belle aventure mais remettre le couvert est quand même dans le tiroir au final et on verra ce que l’avenir va me réserver, mais on y travaille, c’est certain, le fait de pouvoir y retourner. Après, évidemment, il y a des courses, pourquoi pas un jour rouler aux États-Unis ? Ça, ça me plairait davantage parce que c’est un pays qui m’attire énormément. Et puis continuer et continuer mon petit bonhomme de chemin. Susciter des vocations aussi (Norman Deschauwer: Oui) parce que malheureusement il y en a que trop peu. Il y en a beaucoup qui se demandent mais comment y parvenir ? Mais je trouve que c’est aussi mon rôle aujourd’hui de dire « Bien ok, n’hésitez pas à me contacter, si je peux vous aider à ouvrir les voies d’une manière ou d’une autre, par des relations, des contacts, etc. Allez-y, venez vers moi, je serai vraiment très, très, content de pouvoir aider les personnes à se lancer d’une manière ou d’une autre ». Parce qu’au final, c’est aussi ça mon rôle, c’est aussi ça: de susciter des vocations, d’aider d’autres personnes qui rêvent d’accéder à cette discipline, en toute humilité. Moi c’est ça aussi mon plus grand rêve, c’est de pouvoir voir qu’il y ait d’autres personnes dans la même situation que moi qui passent ces étapes pour pouvoir réaliser et concrétiser leurs plus grands rêves. Parce que c’est vrai qu’il y en a pas beaucoup, en Europe il y en a peut-être trois ou quatre, aux États-Unis il y en a quelques-uns mais je ne les connais pas tous et en Asie il y en a peut-être un ou deux, donc il y en a vraiment que très, très, peu. Après, il y en a d’autres qui le font, mais qui sont peut-être moins connus, ou reconnus, parce que il est clair qu’on est moins reconnu qu’un pilote, je dirais, un pilote valide va être plus vite mis en avant qu’un pilote en situation de handicap donc… C’est assez compliqué malgré tout de faire son trou (Norman Deschauwer: Oui, oui), dans le domaine, parce que c’est pas spécialement un sport qui est dédié aux personnes en situation de handicap. Donc c’est pour ça qu’il faut, je dirais, pousser les portes et se dire, être convaincu qu’on va y arriver quoi, c’est ça qui est le plus important. Donc, voilà, après si les performances suivent c’est génial quoi. À travers, à travers le sport automobile, ben je suis le seul pilote en situation de handicap à avoir fait les 24h du Mans, à avoir fait les 24h de SPA et avoir pu réaliser quelque quelques résultats en GT3. Donc je suis le seul au monde, mais ça fait pas tout, ça fait, c’est presque rien, c’est une goutte d’eau dans un océan. Donc il faut toujours se réinventer, il faut toujours penser au lendemain, et aller de l’avant. Et donc c’est ça qui est aussi le plus important, c’est de pouvoir, c’est de pouvoir montrer aux personnes qui sont dans la même situation que c’est possible (Norman Deschauwer: Oui). Mais malgré tout il faut, il faut travailler, il faut, voilà, il faut se lever le matin et mettre tout en place pour pouvoir concrétiser ses plus grands rêves, si les rêves se réalisent c’est un franc succès. Maintenant dans différents domaines, tout le monde a ses rêves, tout le monde a envie de d’aller dans, je dirais, de prendre part à des compétitions, que ce soit du tennis, du basket, du ping-pong, des sports qui sont, je dirais, encadré par une ligue. Et si c’est ça, et si ce sont les plus grands rêves d’autres personnes en situation de handicap, qu’il aille, qu’ils prennent la voie que leur cœur on ont envie de prendre en fait, c’est ça qui est le plus important, c’est de se faire confiance et d’avancer avec un bon encadrement, avec de bonnes personnes et d’avancer du mieux que ces personnes le peuvent en fait.
Norman Deschauwer: [00:45:39] J’ai envie de te poser une dernière question, donc nous le podcast s’adresse essentiellement aux personnes dans l’entreprise, et nous sommes un acteur de changement, donc on amène du changement dans l’entreprise. Moi j’entends toute ta vie c’est ça en fait, c’est: il t’arrive des choses tu rebondis, tu as des opportunités tu les saisis, c’est qu’est-ce que tu aurais envie de dire à justement des gens qui ont peur du changement, parce que ça existe !
Nigel Bailly: [00:46:06] Alors avoir peur du changement c’est toute une, je pense, c’est tout le monde en fait. Je pense que ça arrive à tout le monde, on est toujours en position de questionnement (Norman Deschauwer: De doute), de doute, on se demande est ce qu’on va y arriver ? Est-ce que c’est une bonne décision ? Mais, voilà, à un moment donné, si on est lancé dans une voie, et qu’on apprécie le domaine dans lequel on évolue, je pense que la passion prend le dessus. Et donc forcément, on peut à un moment donné subir des échecs, j’en ai eu, j’en ai connu, voilà, quand on participe aux 24h de SPA et qu’on se dit « Bah ouais, si au moins on pouvait terminer, ce serait génial », après on a abandonné malheureusement, mais c’est comme ça. Mais si on reprend la performance sur papier, à un moment donné de la course, on était devant un équipage qui finit deuxième de catégorie en Gold Cup, potentiellement on aurait pu être deuxième (Norman Deschauwer: Ouais), mais ce ne sont que des suppositions, et c’est théorique, encore une fois donc voilà. Mais c’est comme ça, ça fait partie du sport automobile, c’est un échec, mais il faut l’accepter et il faut pouvoir rebondir. Et c’est partout pareil, dans toute discipline, il peut y avoir des moments de doute. Le tout c’est de se positionner, de se dire « Ok, il s’est passé ça, il y a eu ça, il y a eu ça comme investissement. Et bien comment je vais faire aujourd’hui pour, je dirais, contrecarrer et court circuiter ces éléments-là? ». Donc c’est là qu’à un moment donné on se réunit avec le team, on discute, voilà, est-ce que on prendrait pas cette voie si, est-ce qu’on prendrait pas cette voie-là ? Et c’est, le tout aussi c’est d’être encadré, d’être avec son équipe et de s’imaginer le futur. Et c’est exactement ce que je fais chaque année, c’est comme ça que je fonctionne depuis pas mal de temps également, c’est de se dire « Bon ben voilà, il y a eu ça, mais que dois-je mettre en œuvre pour pouvoir, je dirais évoluer, me sentir mieux, tant sur le plan physique que mental ». Mais c’est sûr que c’est pas tous les jours évident, ça demande beaucoup, beaucoup, d’investissement personnel. Mais encore une fois, si la passion est derrière et si l’envie y est, on peut facilement soulever des montagnes. Donc forcément c’est, voilà, il faut à un moment donné se surpasser et ne plus spécialement faire les mêmes erreurs, apprendre de ses erreurs pour grandir. Et une fois qu’on a l’expérience, ben ça permet également d’aller de l’avant, ça c’est, je pense que c’est important aussi et la réactivité. Pour moi, la réactivité, ça a toujours été le maître mot dans ce que je fais, la réactivité. Parce que on peut susciter un sentiment auprès d’un éventuel partenaire, mais il faut prendre la balle au bond et ne pas laisser estomper ce sentiment (Norman Deschauwer: Oui). Donc c’est un peu comme on dit, le coup de foudre « love at the first », voilà. Et donc il faut saisir cette opportunité et ensuite proposer des alternatives, voilà ce qu’on fait de mieux, etc. Et puis, et puis c’est la même chose dans le cadre de l’entreprise, c’est: il faut, il faut toujours être réactif lorsque vous recevez un email ou une demande, une offre ou que sais-je, il faut pas attendre une semaine pour répondre.
Norman Deschauwer: [00:49:28] Moi j’ai vu ça hein ? Donc pour te donner le contexte, j’étais chez au garage, il remplaçait la clim de ma voiture, j’ai passé 6 h sur place. Et je regardais LinkedIn, et je vois que tu montres une vidéo de ton volant, justement, je pense qu’il était en train de faire une, ils filmaient le volant que tu vas utiliser pour la saison, et puis je me dis « Je vais l’appeler », enfin « Je vais le contacter ». Donc je t’ai envoyé un petit message, puis je vois que tu réponds immédiatement, on a échangé le numéro de téléphone, on s’est appelé, direct quoi!
Nigel Bailly: [00:49:55] Ouais, parce que moi j’ai toujours fonctionné avec réactivité, parce que je pense que ça, 1: ça amène aussi le côté sérieux de la chose. Si quelqu’un laisse le temps, un temps de latence avant de répondre etc. ben forcément « Ah oui mais entre-temps j’ai, j’ai autre chose qui c’est programmé ». Donc forcément on perd une branche, on perd une possibilité de s’exprimer, d’échanger, d’avoir un certain relationnel. Et ensuite ben c’est, je dirais que c’est ces relations qui m’ont amené aujourd’hui où j’en suis, et bien en fait les personnes qui m’entourent sont devenues des amis, donc à terme c’est que du positif au final. Donc, l’un dans l’autre, le côté réactif de la chose, ça aide mais dans tous les domaines je pense, dans tous les domaines, on entend bien souvent « Oui, je trouve pas spécialement de corps de métier pour tel ou tel travaux parce que j’ai pas de devis, parce que si, parce que là », mais parce que ces personnes-là n’ont pas spécialement, je dirais, les personnes pour les encadrer, pour remettre des devis et autres, et donc peut être qu’ils passent à côté de quelque chose qui va peut-être ensuite générer sur autre chose (Norman Deschauwer: Oui, oui), voilà (Norman Deschauwer: Oui je suis d’accord), et puis le côté sérieux de la chose aussi ça aide. Parce que si on propose des programmes de course où il n’y a pas un petit peu un côté sexy, voilà par exemple ben cette année on retourne au Mans, ben tous mes partenaires qui ont vécu Le Mans en 2021, mais ils n’attendent qu’une chose c’est d’y retourner (Norman Deschauwer: Oui, oui). Et donc cette année: « Ben voilà les gars, attention, on fait pas, on ne fait pas les 24h du Mans, mais par contre on fait une course d’ouverture » (Norman Deschauwer: Oui). Mais, si vous êtes là, sachez que, ben forcément vous allez pouvoir vivre les 24h du Mans comme il y a trois ans d’ici (Norman Deschauwer: C’est ça). Voilà donc c’est: et directement « Ah ouais, c’est génial, on y retourne, on a passé un super moment », il y a certaines personnes qui ont tissé des liens avec d’autres sociétés donc forcément, il y a eu des échanges commerciaux donc, voilà, c’est tout bénéfique. À un moment donné, ils sont retrouvés, ils ont passé un bon moment ensemble, ils sont peut être pris quelques coups dans l’aile aussi lors des 24h (Norman Deschauwer: Ils ont profité, oui), ils ont bien profité, et donc voilà, c’est, tout est réuni, on passe de bons moments heu… Les personnes qui me suivent, ben en fait c’est un peu leur propre team building (Norman Deschauwer: Oui) si je puis dire, puisque les patrons se rendent sur les courses, ils suivent avec intérêt et donc c’est aussi une petite partie off du travail (Norman Deschauwer: Oui) pour eux. Et on se retrouve tous ensemble et on passe de bons moment, donc c’est toujours: on joint l’utile à l’agréable et ensuite ben j’espère que ça continuera encore.
Norman Deschauwer: [00:52:29] Écoute, je vais rebondir là-dessus, moi j’ai passé un excellent moment en ta compagnie, ton histoire est quand même incroyable. Je voudrais juste, pour nos auditeurs, donner un petit mot où est-ce qu’on peut te joindre ? Est-ce qu’on te suit sur Insta, Twitter ? C’est quoi tes réseaux ?
Nigel Bailly: [00:52:45] J’ai Instagram, j’ai Twitter, j’ai LinkedIn qui pour moi, je dirais, ben voilà c’est sur ce réseau social professionnel qu’on s’est rencontré, qu’on a pu échanger de prime abord. Donc pour moi, LinkedIn reste un très, très, bon moyen de communication, en tout cas un peu plus professionnel (Norman Deschauwer: Oui), contenu un peu plus professionnel, où j’essaie de partager mes aventures sportives et automobiles du mieux que je peux. Et surtout, ben oui il y a aussi Facebook et bon il y a aussi pas mal de revues de presse qui circulent malgré tout. Donc (Norman Deschauwer: Tu as un site aussi ?) pour moi, j’ai un site internet oui, qui est en cours de de mise à jour, c’est pas toujours évident de pouvoir concilier le tout. Mais LinkedIn pour moi est un très, très bon, un très bon moyen de communication et, voilà, c’est toujours plus agréable qu’une invitation Facebook ou Instagram, voilà. Donc pour moi LinkedIn reste un très bon vecteur de communication.
Norman Deschauwer: [00:53:48] Je vais rappeler à nos auditeurs que nous avons un répondeur, donc sur « Vodio », sur le podcast « Pyxis ». Donc vous pouvez enregistrer un petit message à destination de Nigel, vous pouvez aussi dans le message préciser que vous acceptez que votre message soit publié. Si c’est le cas ben volontiers on le mettra en public sur notre podcast, et quoi qu’il en soit, Nigel recevra le message. Donc tu pourras aussi répondre à la personne.
Nigel Bailly: [00:54:11] Bah écoutez, avec grand plaisir.
Norman Deschauwer: [00:54:13] On va se quitter là-dessus. Je te remercie beaucoup (Nigel Bailly: Merci Norman) et bonne saison.
Nigel Bailly: [00:54:18] Merci pour tout en tout cas.
Norman Deschauwer: [00:54:19] Merci.
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