50 leaders

PODCAST – L’agilité par la pratique avec 50 leaders

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Lors de notre workshop sur la découverte de l’agilité, nous avons proposé à 50 leaders du secteur médical de comprendre par la pratique ce qu’implique de passer à l’agilité.
Olivier, Michel, Gilles, Eric et Norman ont facilité cette 1/2 journée.

Le retours des participants sont très parlant : on s’y prend mal pour l’instant et il est temps de considérer l’agilité au sein de notre entreprise.

Voici le feedback de nos facilitateurs.


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sans les times codes pour les assistants de lecture.

Michel : [00:00:00] Bienvenue mes chers collègues, coéquipiers de Pyxis Technology Belgique, à mon micro, avec le sourire tous « banane ». On ne le voit pas, au micro, mais ils ont tous le sourire banane! Nous sommes à Nivelles, un workshop, on peut l’appeler comme ça, pour un client qu’on ne va pas citer (Norman : Oui) parce qu’on ne l’a pas prévenu. On va garder la déontologie et l’éthique professionnelle jusqu’au bout (Norman : Exact), mais on va quand même parler de ce qui s’est passé avec ce client. Alors je vais commencer avec les « agressivités »… Personnellement, quand je suis rentré dans la salle, je suis arrivé un petit peu après, vous  étiez déjà occupé, j’ai ressenti quelque chose que je n’ai plus ressenti depuis très longtemps dans une société pour votre client, j’ai fréquenté plus de 168 entreprises pour diverses raisons et missions. C’est la première fois que je rentrais dans une salle où j’ai senti ce qu’on appelle la bienveillance quasi immédiatement, et ça m’a bluffé. Après, je suis resté silencieux, j’ai observé et c’est là qu’on va commencer. Alors on va commencer par Norman pour le tour de table : tu as organisé cette journée, tu as négocier cette journée avec ton client. Peux-tu d’abord, pour les auditeurs ou pour les personnes qui nous écoutent, nous dire quel était l’objectif, comment est-ce que ça a été préparé? Et puis qu’est-ce que les gens qui étaient dans la salle avaient comme informations avant de commencer? Pour moi, ça me paraît les bases à établir.

Norman: [00:01:08] Oui, merci Michel pour l’introduction. Donc en gros, notre client nous a contacté non pas justement pour organiser cette demi-journée, mais plutôt pour le… Allez je veux dire le sensibiliser à ce qui pourrait arriver s’il décidait de passer à un modèle agile. Et chemin faisant, en discutant avec eux, on a, ils nous ont dit en gros qu’ils avaient cette demi-journée ce matin et on a sauté sur l’occasion justement pour leur proposer une expérience. Moi je ne suis pas du style à venir expliquer c’est quoi l’agilité, les bénéfices, voilà, c’est bien un petit peu de temps mais je veux plutôt leur faire vivre une expérience. Et en gros, c’est là-dessus qu’on a construit la matinée. C’était quelle expérience pourraient-ils vivre pour justement s’imaginer « Et si on passait à un modèle agile, à quoi ça ressemblerait »? Donc

Michel : [00:01:59] Alors il faut dire que dans ton équipe, pardon t’interrompre Norman, tu as quand même un élément clé. Qui n’est autre qu’Éric Decosseaux, et quand on dit Éric Decosseaux, on dit jeu, gaming, gamification (Norman : Évidemment). Donc quand tu me dis j’ai pas l’habitude de présenter devant une audience une théorie de plomb, j’imagine qu’Éric n’est pas très loin. Alors on va peut-être lui passer la parole pour lancer le, ce qui le passionne le plus au monde, le jeu.

Éric: [00:02:22] Oui, et le fait d’arriver à faire jouer autant de personnes (Michel : Ils étaient combien Éric ?) en même temps dans un entreprise… Ils étaient une bonne cinquantaine (Michel : 56 j’ai entendu) et pas forcément juste des équipes sur le terrain, mais plutôt des gens qui ont des responsabilités d’équipe. Et donc on s’est dit si, si on arrive à leur faire vivre en même temps un moment où ils ont un petit, un petit froncement de sourcils tous ensemble, l’impact que ça pourrait avoir. Et donc on les a plongés dans un jeu pendant deux, deux bonnes heures, avec, j’ai repéré beaucoup d’interrogations, de… J’ai repéré des « à quoi ça sert? », j’ai repéré des « Est-ce que je fais bien? », « est-ce que j’ai bien compris? » Etc…

Michel : [00:03:06] J’ai repéré aussi une résistance au changement moi, à une table, un monsieur. J’ai vu son regard qui était vraiment inquisiteur.

Éric: [00:03:14] Ouais, je ne sais pas. Je ne sais pas si tu penses à la même personne que moi, mais (Michel : Si je pense) J’ai été rediscuter à la fin (Michel : Oui) et je lui avais dit, pendant l’atelier, je dis voilà, essayez de faire… Vous avez dit ce matin que dans vos dans vos plans, il y a expérimenter des choses et apprendre de vos erreurs. On est dans un contexte où on peut rater, ce n’est qu’un jeu. Donc en admettant même que ça ne vous conviennent pas, vous perdez une demi-journée mais vous avez essayé quelque-chose. Et donc je lui ai demandé de me faire confiance jusqu’à là, jusqu’à la fin de la partie. Et donc quand même, j’étais pas, j’étais un peu un peu inquiet, j’avais envie de savoir comment il avait vécu ça. Donc j’ai été le voir à la fin et il m’a dit clairement l’objectif était atteint donc c’était assez sympa.

Michel : [00:03:56] Il me l’a dit aussi, j’étais à table avec lui après, il est revenu… J’ai vu le faciès ça a complètement changé (Éric : Oui), il s’est modifié, il était radieux alors qu’au matin il était tendu. C’est impressionnant de voir comment on peut voir sur le visage des gens à quel point ça les touche, ce que vous faites ou pas. Et je crois que la gamification n’y est pas pour rien dans le jeu ici.

Norman: [00:04:13] Ben tout à fait, ici, pour moi le déclencheur c’est ça, c’est vivre une expérience. L’idée c’est pas de leur expliquer les bienfaits de l’agilité, ça ils peuvent le lire n’importe où, mais le vivre ça ancre et ça permet justement de raccrocher une émotion à, comment dire, à une théorie quelconque. Donc moi je préfère clairement ces interactions-là. Alors évidemment on a moins d’interactions comme ça que juste envoyer un petit mail ou une présentation PowerPoint, voilà. Mais pour moi, ça ne remplace pas l’expérimentation qui viennent de vivre. Et justement, en préparant cette demi-journée, je voulais vraiment qu’on mette tous les atouts de notre côté et du leur d’ailleurs. Donc j’ai invité en fait deux personnes, en plus, à participer à cette demi-journée. Éric Et moi je pense qu’on forme un binôme…

Michel : [00:04:57] Habituel.

Norman: [00:04:57] Habituel, voilà. On se connaît, on sait comment ça marche, on connaît bien les workshops. Et donc j’ai invité Gilles et Olivier. Donc Olivier vient de chez Elias, donc qui est un de nos partenaires aussi, un de nos clients. Parce que pour moi, c’est important justement qu’on n’ait pas qu’un rapport fournisseur-client, mais vraiment deux personnes qui pourraient faire partie de la même communauté et qui discutent de ce qui se passe dans leur société. Donc on pourrait dire voilà, il y a un biais dans la relation entre un client et un fournisseur. On pourrait dire qu’un client, a un fournisseur, essaye toujours de vendre son service. Alors là ce n’est pas le cas, c’est quelqu’un qui vient du terrain et qui a pu apporter justement une lumière différente. Et Gilles de son côté, est un petit peu plus novice dans le… Pour moi c’est un facilitateur, mais dans le côté agile il a beaucoup moins d’expérience et je trouve ça assez pertinent d’avoir justement des personnes qui ont des expériences différentes, et des rôles différents dans cette matinée. Donc, je vais peut-être laisser la parole à Olivier pour partager son retour d’expérience.

Michel : [00:05:58] Alors Olivier, courage, la voix est à toi.

Olivier: [00:06:00] Merci beaucoup. Moi le retour d’expérience c’est assez simple, c’est que c’est des choses, c’est des choses que j’adore parce que justement on fait un échange d’expérience. Et donc chez Elia, on invite parfois des personnes à venir nous inspirer. Et ici moi quelque part, premièrement, le fait de pouvoir venir parler à d’autres personnes, d’avoir une différente audience, d’avoir du feedback différent aussi. Pouvoir d’une certaine façon regarder, observer ce qui se passe ailleurs par rapport à chez nous et regarder ce que je pourrais attirer là-bas. Pour moi, ici, c’était super-riche au niveau du partage, mais c’était aussi super-riche au niveau simplement de ma propre formation. Pourquoi? Parce que : par exemple ce jeu, je l’ai expérimenté plusieurs fois, je sais les bienfaits que ça fait, je l’ai ressenti, mais par exemple je n’ai jamais facilité. Donc le fait de pouvoir le faire ici. Pour moi, c’était une super opportunité d’apprendre à discuter.

Michel : [00:06:49] Tu es de l’autre côté du rideau.

Norman: [00:06:50] Exactement. C’était, parce que j’ai déjà facilité beaucoup de jeu, mais celui-là je ne l’avais jamais fait, donc je trouvais ça hyper chouette.

Michel : [00:06:57] J’ai une question pour toi alors (Olivier : Oui), parce que, ici je comprends que tu le connais, tu l’as expérimenté des deux côtés. Alors moi ce que j’ai remarqué aussi en tant qu’externe, c’est que ce qui était très présent aujourd’hui, c’est qu’il y a différents départements et on a vraiment ressenti ces différences de département. Et j’ai senti la facilité de communication et le langage commun qui s’installe par le biais de la gamification et de l’agilité qu’on leur présente. C’est aussi quelque chose que t’avais connu avec des relations interdépartementale de ton côté ou pas. C’est important parce que ce n’est pas pareil pour moi de faire un travail sur ce sujet dans une équipe dans le même département, ou de mélanger plusieurs départements parce qu’alors on a une dimension supérieure. On permet à des équipes de différents départements de mieux communiquer, d’avoir une pensée commune, unies sur une stratégie, une optique identique à tous.

Olivier: [00:07:42] Alors selon moi, ce n’est pas quelque chose qui va vraiment freiner le jeu et l’expérience du jeu, pour la bonne et simple raison que c’est tellement simple. Parce qu’on est dans la simplification aussi quelque part. Donc on peut vraiment apporter une expérience en 1 h et demie à des personnes. Et donc quelque part, peu importe ce qu’on fait dans la vie, on sait se retrouver dans le jeu et on sait l’utiliser, si tu veux, sans, sans, enfin voilà, sans être un expert en quelque chose ou ailleurs. Et donc tout cet aspect silo qu’on peut avoir justement entre les départements va tomber dans ce jeu-là. Et donc on peut avoir l’opportunité de mettre ensemble des personnes qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble ou qui ont l’habitude. Ici il y a vraiment une culture d’entreprise où les gens se parlent (Michel : Et ça s’y prête, oui) où ils sont vraiment les uns avec les autres, ils s’entraident déjà et tout ça. Et c’est vrai que dans d’autres entreprises c’est beaucoup plus siloté. Je trouve que ce n’est pas quelque chose qui va pénaliser l’utilisation ou le retour d’expérience du jeu. En tout cas de, les plusieurs endroits où je l’ai vu, l’effet Wow était le même. Quelque part l’effet, un peu, j’ouvre les yeux. « Oh là, là, c’est tellement simple! Pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas chez nous? Qu’est ce qui nous empêche à y aller? » Et le jeu ne donne pas toutes les réponses mais ça donne envie de tester du coup, et ça donne envie de se dire « tiens, c’est quoi la prochaine étape qu’on va faire là-dessus? »

Michel : [00:09:02] Merci. Merci pour ton témoignage. Alors je vais prendre le deuxième facilitateur et lui demander aussi quel est, quel est son avis, quel est son sentiment par rapport à ce qui vient de se passer. Comment tu as vécu cette expérience, de primo expérience dans le contexte?

Gilles: [00:09:16] Tout à fait, c’est vraiment une première expérience pour moi. J’ai déjà participé à quelques jeux Agile, beaucoup plus court, beaucoup plus rapide dans d’autres contextes. Et ici, c’était vraiment une immersion totale pour moi, un grand plongeon, pas dans le vide, parce que j’étais avec des personnes de confiance et qui m’ont bien briefé pour la facilitation du jeu. Et quelque part je l’ai facilité tout en le vivant en même temps, à la fois je le découvrais et je le facilité. Et j’avais le soutien de mes collègues, notamment d’Éric début à la fin, donc ça c’était très chouette. J’étais très enthousiasmé même, même ému positivement à plusieurs reprises, de voir ces différents niveaux hiérarchiques, tous assis au même niveau, à la même table, et collaborer ensemble en fait, vraiment travailler ensemble, on s’assied et ont réfléchi ensemble. Puis il y a des choses qui ont pris au niveau de l’agilité aussi : quand Éric propose tout à l’heure, pour avoir le silence de, lever la main plutôt que d’appeler le silence par du, par du bruit supplémentaire en tapant dans les mains ou quoi. Et puis de voir, 1 h ou deux plus tard, qui refont la même chose, ça c’est wow, wow aussi. Et là, il y a de l’agilité qui prend. Et il y a eu plusieurs moments comme ça après chaque exercice, de les voir entre eux, discuter de ce qui vient de se passer et de comment est-ce qu’ils pourraient intégrer, de qu’est-ce qu’ils pourraient faire au sein de leur département dès la semaine prochaine. Ça c’est beau aussi.

Michel : [00:10:39] Oui ça je l’ai entendu, c’était marquant.

Gilles: [00:10:40] Il y a la mayonnaise qui prend, il y a, quelque part ils sont déjà dans l’agilité sans vraiment le savoir, il y a déjà un esprit qui est présent et… Un peu d’accompagnement et ce sera parti.

Michel : [00:10:51] Ce qui m’a marqué, si tu me permets hein, je vais un peu dévoiler nos conversations off. C’est marrant parce qu’on ne se connaissait pas, on a échangé au moment du repas et tu as dit, à un moment on est à table, la même chose que moi j’avais dit avec les deux témoignages précédemment au micro sans qu’on soit concertés, et qu’on a dit tout à l’heure. La première chose qui t’a marqué, c’était la bienveillance dans la salle. C’est propre à l’ADN de la culture de l’entreprise en question. Et c’est justement ce que j’avais sorti au micro parce que sincèrement je le pensais quoi. C’était vraiment ce ressenti de bienveillance et d’accueil qui était énorme. Je crois qu’avoir des clients comme ça, c’est de l’or. Il faut les garder à tout prix quoi. Alors je vais revenir vers Éric, on va partir, partir un peu plus sur le côté pratico-pratique. J’entendais parfois des gens qui disaient « ouais mais il vient que des règles après ». Éric, dit Nous en plus.

Éric: [00:11:33] Ah oui

Michel : [00:11:34] T’as triché!

Éric: [00:11:35] Non, non, j’ai pas… (Michel : Tu leur a tendus des pièges?) j’ai, j’ai pas triché mais… Alors si je dois, si je dois simplifier, on en a déjà parlé, il y a deux grandes catégories de joueurs. (Michel : Oui, mais maintenant il faut le dire au micro), il y a, il y a les, il y a les insupportables. Et alors je ne sais pas quel autre mot poli je vais essayer de… De trouver. (Michel : Lâche-toi Éric, lâche-toi !) Et les emmerdeurs par exemple, voilà je me lâche. Il y a ceux qui (Michel : Avec bienveillance hein?) ont besoin de connaître toutes les règles avant de commencer. Sinon, quand on ajoute une règle, ben ils ont l’impression qu’on l’ajoute et qu’on et qu’on triche et qu’on essaye de les prendre en défaut.

Michel : [00:12:17] C’est une frustration qui s’installe quoi!

Éric: [00:12:19] Et puis il y a ceux qui veulent commencer à agir tout de suite et on verra bien au fur et à mesure. Et donc systématiquement dans le jeu, on sait qu’il va y avoir le choc entre ces deux, ces deux approches différentes au début. Et parfois, en fonction du jeu, c’est plutôt mieux une catégorie que l’autre mais de toute façon on sait qu’on va, on sait qu’on va avoir les deux.

Michel : [00:12:41] Ceci dit, tu es venu ajouter des choses. À un moment donné, il y a un moment pivot où tu dis voilà, ici on va vous donner un challenge supplémentaire par rapport à ce qui a été fait, à ce qui était fait. Donc par exemple, moi je pense que c’est le moment opportun de passer à la vitesse supérieure et c’est comme ça que tu l’as marqué. Donc là, ça fait sens.

Éric: [00:12:57] Oui, oui. Et puis on est là pour essayer avec quelque chose d’extrêmement abstrait. Donc c’est un jeu où il y a strictement aucun contexte lié à l’entreprise dans laquelle on se trouve, ça fait sa force et sa faiblesse. La faiblesse, c’est que ça demande un effort pour arriver à faire le lien. La force, c’est qu’on ne tape pas à côté, si pour, sur chaque client on essayait d’inventer avec notre imagination un contexte et qu’on tape à côté, ça fait flop tout de suite. Personne ne joue ou personne, personne n’accepte de démarrer le truc et ça, et ça fait flop. Donc ça, c’était intéressant, mais c’est pas des règles qui s’ajoutent, c’est la simulation de la réalité (Michel : Exact). L’agilité, c’est fait pour les environnements qui ne sont pas stables, qui sont complexes, donc forcément (Michel : Et l’entreprise est soumise à des perturbateurs externes donc heu…). Si l’entreprise considère que son environnement est suffisamment complexe que pour avoir besoin de passer à l’agilité, alors c’est normal que dans un jeu bienveillant qui simule ça, (Michel : On les secoues) on les secoue de la même manière. Alors on les secoue gentiment hein !

Michel : [00:13:58] Ne faisons pas peur aux autres hein. Alors moi j’ai encore une autre, une autre chose dont je voulais parler avec vous quatre et vous pouvez intervenir dans l’ordre où vous le sentez. Ce que j’ai observé, c’est qu’après ce jeu, il y a eu un moment de débrief avec le public, et ce qui m’a marqué c’est qu’il y a vraiment aucun complexe d’une entreprise de dire à des gens qui finalement sont externes « Ah ouais, nous on a un backlog. Oh, on a vu qu’on a fait qu’un tiers sur une période, ouie, ouie, ouie,… Là, On est en train de se réveiller, de se dire comment on va gérer ça ? On se questionne… » Et là, allez habituellement ce genre de choses on tue en interne, on en discute après, mais pas dans l’évènement et pas devant les gens. Tu vois, c’est un peu la culture qui se met souvent en place dans les entreprises… Ici, pas du tout quoi, donc décomplexé direct, boom. Ben tiens, voilà. Et alors ils commencent à échanger entre eux devant nous, limite on pouvait partir, on les laissé, et c’était bon quoi, Comment, comment vous les réagir par rapport à ça?

Norman: [00:14:44] Bah moi je pense que tu as déjà donné la réponse, c’est la bienveillance. Je pense qu’on est venu avec ça. Ils sont je pense automatiquement venus aussi avec. Il n’y a pas d’agenda caché, il n’y a pas de surprise, il y a, voilà nous on est là pour les aider. Et c’est en ça où justement on a réfléchi la collaboration plutôt, non pas un one-shot de ce matin mais, il y a ce matin, et dans six semaines on les revoit.

Michel : [00:15:11] Un Ça, ça m’intéresse, Tu peux pas m’en dire plus un peu sur le plan, sans tout dévoiler, on ne va pas raconter les secrets de maison, mais…

Norman: [00:15:17] L’idée c’était d’ancrer sur une période courte, mais pas trop non plus. Donc ce n’est pas la semaine prochaine, c’est dans six semaines. Ils ont l’opportunité de s’approprier une partie du contenu qu’on leur a donné ce matin et voir ce qui bouge. Donc simplement ici, c’est de créer des liens dans l’entreprise, parce qu’il y en a, en effet ce n’est pas une société qui est pas du tout agile, c’est une société qui a déjà fait un parcours, qui a déjà pas mal d’ingrédients en interne pour réussir quelque chose seul.

Michel : [00:15:48] Et ils m’ont fait plaisir, ils ont même un podcast en interne (Norman : Oui tout à fait), tu imagines ça c’est incroyable! En général on cherche des fournisseurs pour faire ça, on vient frapper à ma porte, là non ils ont tout en interne, ils gèrent de A à Z quoi, chapeau quoi.

Norman: [00:15:58] Mais c’est ça qui est bien. Nous, on n’est pas là pour durer avec eux et de créer une dépendance avec eux. Nous, en tout cas chez Pyxis, nous ce qu’on veut c’est que le client soit assez vite autonome. Et là je pense qu’il n’y aura pas besoin de les pousser trop fort, (Michel : Ah non) ils sont déjà… Et donc, pour revenir à la question de base, c’est « pourquoi dans six semaines? », c’est parce que voilà, le délai est assez long que pour commencer quelque chose, mais assez court aussi pour ne pas le perdre de vue. Donc, on reparlera aussi des enregistrements de ce matin, c’était l’idée d’ancrer ça, qu’ils aient un témoignage d’eux-mêmes, comme une capsule que tu t’envoies dans le futur. Et ils ont déjà une partie de management visuel, donc : ils ont un certain nombre d’éléments sur lesquels ils peuvent déjà agir. C’est parfois des idées, des « hein, on ferait bien ça ». Ok, allez-y, donc dans six semaines, nous on sera là pour dire qu’est-ce que vous avez fait?

Michel : [00:16:50] Tout vos clients en sont à ce stade-là (Norman : Non). Parce qu’on sent franchement que dès le départ, il y avait déjà deux pas d’avance.

Norman: [00:16:55] Très clairement, non, pas du tout. Je pense que c’est un des clients qui est le plus avancé et comme je le disais, on n’aura pas besoin de les pousser trop fort. Ils sont déjà bien, ils ont l’envie. Donc nous ce qu’on, au matin ce qu’on a fait c’est un peu de « ouverture d’esprit » et stimuler un peu le désir chez ceux qui étaient un peu, comme la personne que vous citiez tout à l’heure. Un peu de « oui, mais » ok, maintenant c’est « oui et » et on avance. Donc là ils ont les cartes en main.

Michel : [00:17:23] Parfait! Parfait. Un témoignage encore, une remarque encore d’observation de votre côté?

Olivier: [00:17:28] Par rapport à ce que tu disais sur le côté « Tiens, ils osent se lâcher un peu devant tout le monde comme ça » (Michel : Ben oui c’était assez surprenant, moi je…). Moi quelque part je me dis : en fait chez eux ils ont un niveau de confiance, qui est un peu la base d’une bonne équipe qui va pouvoir aller loin et tout ça. S’il n’y a pas la confiance, on va nulle part.

Michel : [00:17:44] Le DRH m’a dit que c’est dans leur valeurs, ouais !

Olivier: [00:17:46] Ca m’étonne pas. Mais, des fois, quand c’est dans les valeurs, quand c’est écrit sur les murs, c’est ce qu’on a pas et c’est ce qu’on essaie de viser.

Michel : [00:17:52] On essaie d’éviter value washing là, oui.

Olivier: [00:17:54] Ici pour moi ils n’auraient pas besoin de même de le noter parce que j’ai vraiment l’impression qu’il y a ça (Michel : C’est vécu). Et dans les premiers échanges, quand on a préparé l’intervention, il y a eu justement un échange là-dessus parce que : il m’expliquait, voilà que, il avait des échanges avec la direction. Entre la direction et les employés, et ce qui était marquant pour moi ce n’est pas qu’il y ait des échanges avec eux, c’est que par exemple vous avez des moments, vraiment, qui étaient vrais, qui étaient transparents, qui étaient authentiques, un peu comme ici. Pourquoi? Parce qu’ils disaient « On vient avec nos questions et il n’y a rien de préparé ». Et honnêtement, souvent en entreprise, ils ont les questions avant, « Ah oui, qu’est-ce qu’on va répondre » pour paraître bien et tout ça? Ici c’est pas ce qu’ils cherchent, ils cherchent juste à avoir un échange vrai. Et je pense qu’aujourd’hui, on a eu ça aujourd’hui, (Michel : De l’authenticité). Et je crois que, d’une certaine façon, il y a beaucoup de gens aussi, il faut gagner leur confiance. Et ici j’ai l’impression qu’ils l’ont donnée dès le départ. À nous de pas la perdre du coup. Mais, mais j’ai envie de dire, ils l’ont donnée dès le départ et donc le fait qu’ils se lâchent comme ça devant nous, pour moi c’était juste nous montrer aussi que les gars c’est bon, vous êtes à la maison, vous avez le droit, vous avez le droit de savoir aussi et on vous fait confiance que vous n’avez pas à aller dire à l’extérieur.

Michel : [00:19:02] C’est un beau compliment (Olivier : Ce qui se passe), c’est un beau compliment. Clairement oui, pas mal. Et toi, pour ton côté, qu’est ce qui t’a frappé d’autre? Dans les échanges et surtout dans le débriefing notamment.

Gilles: [00:19:12] Norman parlait d’équipe bienveillante, Olivier de confiance au sein des équipes, de rencontres dans l’authenticité. Moi j’ai vu beaucoup de, j’ai vu beaucoup de passions au sein des personnes de cette équipe. Et des personnes engagées au service de leur entreprise, et qui ont envie de satisfaire le client. Et ils sont vraiment engagés dans cette dynamique-là. Et cette passion elle se ressent dans la manière dont ils ont joué, dans la manière dont ils échangent, la manière où ils viennent nous rencontrer aussi et dans leur curiosité à continuer à se développer et à poursuivre leurs efforts pour toujours s’améliorer (Michel : Ok super). Ça, c’est vraiment intéressant.

Eric: [00:19:48] Je suis plein d’admiration aujourd’hui. Tu as fait quelque chose aujourd’hui que je n’oserais pas faire. Je n’oserais pas aider à faciliter un jeu auquel je n’ai pas une fois joué et une fois aidé à le faciliter. Je n’oserais pas faire ça, malgré l’expérience que j’ai dans les jeux. Et donc vraiment, je suis paf.

Michel : [00:20:09] Hum. Je suis assez d’accord avec ça. De mon œil observateur externe, je suis assez d’accord. Et je l’ai vu parfois avoir des petites gouttes de sueur, mais il était souriant et à l’aise au final, je dis « wow qu’il maîtrise » moi, si je pouvais avoir cette telle maîtrise je serais fier.

Norman: [00:20:23] Mais en fait c’est récursif. C’est, ce qu’on, ce qu’on vient de dire sur le jeu, pour les, l’entreprise en question, c’est aussi valable pour nous (Michel : Exact). On apprend à apprendre ce jeu et à apprendre à faciliter le jeu.

Michel : [00:20:36] Un dernier mot de conclusion Normand? Si ce n’est que j’ai retenu, moi : bienveillance, confiance, authenticité. Trois mots-clés quand même assez important. J’ai envie de dire Est ce que les valeurs à un moment ne rejoignent pas l’agilité en condition sine qua non?

Norman: [00:20:48] Ouais, je pense, en effet, mais… Conclure : ben en tout cas, c’était une super expérience.

Michel : [00:20:55] Clairement. Merci, (Norman : On pourrait) je me suis bien s’amusé.

Norman: [00:20:59] Merci à vous, on l’a fait en équipe. C’est une bonne équipe, donc on a intérêt à continuer. Et j’invite vraiment tous ceux qui pourraient entendre ce podcast à se lancer. Mais comme je le disais : par l’expérimentation. Et vous n’avez pas forcément besoin de nous, mais peut-être un cadre dans lequel explorer. Et donc je rejoins Éric quand il martèle souvent. On est souvent appelé dans les dans les secteurs IT où ils développent des logiciels et ils ont un environnement de test. Mais il n’y a pas d’environnement test pour tester le comportement. Si ce n’est, ce qu’Éric apporte dans les workshops, c’est l’environnement de tests par le jeu. (Michel : Oui) Donc on joue une simulation et il n’y a pas d’erreur, on apprend. Alors évidemment, dans les feedback qu’on peut entendre aussi, c’est par rapport à moi, je veux dire, chaque facilitateur a probablement eu ce feedback. J’ai l’impression qu’il y a des gens qui voulaient jouer pour gagner, gagner le jeu, et pas vivre une expérience d’apprentissage de « Ah oui, tiens, si je change ce comportement-là, il se passe ceci ». Le but c’était « il faut finir le jeu, le plus vite possible, avec le maximum de points ». Et voilà, ça c’est un des travers du jeu. Donc nous en tant que facilitateur, doivent faire vraiment attention à ça.

Michel : [00:22:15] Est-ce que quelque part, ce n’est pas, pour conclure, aussi une erreur, un échec, qui permet d’apprendre de son échec et de rebondir après la deuxième fois?

Norman: [00:22:22] Oui, bien sûr.

Michel : [00:22:23] Je pense qu’il faut laisser la place aussi aux erreurs d’interprétation de la part du public de temps en temps. Éric, dernier mot de toute la fin, tout dernier mot du gamers que tu es? Une belle métaphore, je sais que tu es friand de métaphores et que tu les fais bien en général.

Eric: [00:22:35] Norman, Norman vient de le dire. C’est la difficulté dans les ateliers entre jouer aux jeux ou utiliser le jeu comme moyen de transport pour aller quelque part. Et c’est ça le plus dur, ça demande du temps. Et on a, on a d’autres ateliers, tu as déjà vu le : « suis-je un équipier idéal? » où là on prend vraiment le temps à la fois de de creuser sur les comportements, mais aussi de comprendre comment la mécanique peut se mette en place et peut être reproduite. Toi tu disais, tu disais tout à l’heure, ils n’ont pas, ils n’ont pas besoin de nous… Mais une fois qu’ils ont compris ça, ils peuvent monter, comme on monte des bibliothèques pour les entreprises apprenantes dans les entreprises, on peut monter des ludothèques en entreprise pour essayer de comprendre comment utiliser les jeux de manière informelle et quand même en retirer quelque chose de bénéfique.

Michel : [00:23:22] En tout cas ils ont joué le jeu jusqu’au bout et ça on leur tire le coup de chapeau, et un grand merci pour ça. Merci à tous pour votre partage d’expérience (Norman : Merci) et on se retrouve dans un prochain épisode pour (Norman : Merci) en dire plus.

Norman: [00:23:32] Oui, à bientôt!

 

Via Blubrry :

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