Pierre-Emmanuel Dautreppe

PODCAST: Histoire de la Journée Agile

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Dans cet épisode, Norman Deschauwer et Pierre-Emmanuel Dautreppe discutent de l’évolution de l’agilité au fil du temps et de son importance continue dans le monde professionnel. Ils partagent également leurs expériences sur l’apprentissage de l’agilité, tant à l’université qu’en entreprise, et soulignent l’importance de l’expérimentation et des erreurs pour progresser.

Mais ce n’est pas tout ! Ils dévoilent également leurs rêves pour l’avenir de la Journée Agile.
Pierre-Emmanuel évoque notamment l’idée d’intégrer un open space participatif à l’événement, permettant aux participants de co-créer le programme.
Une évolution passionnante à envisager pour les prochaines éditions !

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’agilité et être inspiré par des témoignages concrets, ne manquez pas cet épisode.
Vous y découvrirez également comment vous tenir informé de la Journée Agile, notamment via le site web, la chaîne YouTube et les réseaux sociaux.

La cerise sur le gâteau : la prochaine édition de la Journée Agile aura lieu le 2 juin 2023!
Les dernières places seront très prisées, alors ne tardez pas à réserver la vôtre.
C’est une occasion unique d’approfondir vos connaissances, d’échanger avec des experts et de rencontrer une communauté passionnée d’agilité.

Écoutez dès maintenant cet épisode du podcast « Pyxis – Le podcast » et rejoignez-nous le 2 juin pour une expérience riche en enseignements et en partage. Soyez agile, soyez au rendez-vous !

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Séquençage du podcast :

(En format vidéo, les hyperliens vous dirigent sur notre chaîne Youtube)

  • 00:24 Introduction
  • 00:47 Présentation de Pierre-Emmanuel
  • 01:31 Les origines de la Journée Agile
  • 05:56 L’envie d’apprendre et de partager
  • 07:37 Est-ce que ça a été un succès immédiat ?
  • 11:29 On remercie les 32 personnes qui sont venues à la première édition
  • 12:07 À quelle édition sommes-nous ?
  • 13:26 À quel moment tu t’es dit « Je suis quand même fier de ce qu’on a fait » ?
  • 15:34 Et pour Norman, ce serait quoi ce moment ?
  • 19:20 De l’artisanat, pas de l’amateurisme
  • 21:00 Est-ce la même audience qu’au début ?
  • 23:39 Parler de bonheur au travail, s’intéresser davantage au développement personnel
  • 25:14 Pourquoi avons-nous encore besoin de sensibiliser à l’agilité à ce jour ?
  • 27:09 Est-ce que tu penses qu’on peut apprendre l’agilité sur les bancs de l’école en fait?
  • 29:50 Comment tu verrais la Journée Agile évoluer dans les prochaines années ?
  • 31:31 Si on veut trouver plus d’informations sur la Journée Agile, on fait comment ?
  • 32:26 Clôture du podcast

Transcription du podcast sur l’histoire de la journée agile :

(En format vidéo, les hyperliens vous dirigent sur notre chaîne Youtube)

Norman Deschauwer: [00:00:18] Bonjour Pierre-Emmanuel.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:00:20] Bonjour Normand.

Norman Deschauwer: [00:00:21] Comment vas-tu?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:00:22] Mais fort bien, ma foi !

Norman Deschauwer: [00:00:24] C’est tant mieux. C’est parti! Aujourd’hui, je te propose qu’on discute de la Journée Agile (Pierre-Emmanuel Dautreppe : Oui). Alors pas la Journée Agile de cette année, mais vraiment dans l’ensemble, la Journée Agile! On va brosser un peu l’historique, donc les origines, le pourquoi, le comment et ainsi de suite…

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:00:43] Avec plaisir. C’est plein de bons souvenirs.

Norman Deschauwer: [00:00:47] Par contre, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:00:52] Alors en quelques mots donc: je suis Pierre-Emmanuel, Dautreppe. Je suis le co-fondateur de Pyxis Belgique, le co-fondateur de la Journée Agile. Et en deux mots très rapide de ce que je fais aujourd’hui. Je travaille à la fois comme coach agile, technique d’un côté et comme coach professionnel. Donc d’un côté, j’accompagne les logiciels et les équipes techniques et de l’autre, j’accompagne les humains dans leur développement personnel ou professionnel.

Norman Deschauwer: [00:01:19] Sûr, c’est très complémentaire.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:01:22] C’est très. J’aurais tendance à dire opposés, mais voilà, j’aime bien. J’aime bien ce grand écart entre les deux.

Norman Deschauwer: [00:01:31] Alors ce qu’il a de bien, c’est que en fait, je peux dire la même chose que toi, si ce n’est la partie coaching. Donc je suis aussi co-fondateur de Pyxis et co-fondateur de la Journée Agile. Donc aujourd’hui, au micro, vous avez donc les deux parents de la Journée Agile et de Pyxis Belgique. Écoute, je te propose qu’on démarre directement sur les origines, donc qu’est-ce que tu pourrais m’en dire des origines de la Journée Agile?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:01:57] Alors je dirais que la façon dont la journée agile a démarré, pour moi, c’est, le premier mot qui me venait c’était un aveu d’échec. Alors je vais le formuler autrement c’était une prise de conscience de mais qu’est-ce qu’on fait bordel? En fait, on s’est rencontré en 2007, on a été propulsé dans un projet agile à l’époque, dans une équipe agile, ou plus exactement dans une aventure de « On va apprendre l’agile ensemble dans une équipe, chez un client » et on apprenait tous l’agile ensemble, donc c’était effectivement très intéressant. Et en fait, on a, je dirais, assez rapidement vécu le syndrome de « Ben ça va on a tous compris ». On se faisait accompagner de façon ponctuelle par un coach au demeurant assez intéressant mais on ce qu’on n’a pas vu tout de suite, parce qu’effectivement on avait tout compris. Et puis un beau jour, je ne sais pas pourquoi en fait, on a commencé à sortir, on a commencé à aller dans des conférences. A ce moment-là, on s’est rendu compte qu’on avait rien compris et que ce que l’agilité qu’on mettait en place chez nous, ah je ne me souviens plus bien, ça date de 2007, je ne sais plus bien ce que c’était, mais ce n’était pas de l’agilité en tout cas. Et donc ça nous a amené, ce déclic là, ça nous a amené à partir en Suisse dans un voyage assez plein de souvenirs je dirais, pour parler en fait de notre expérience pendant les « XP Days » en Suisse. Notre objectif à ce moment-là c’était, je ne sais plus comment on avait intitulé nos sessions, on avait deux sessions ce jour-là, mais en gros notre idée c’était de partager tous nos foirage de l’agilité, de notre apprentissage de l’agilité. Donc voilà, on était, je pense que je peux parler pour nous deux. On était assez mort de trouille de faire ça, une première expérience en public et on est sorti de là en fait, avec une je dirais avec une pêche assez incroyable de se dire mais on doit parler de ce qu’on a réussi parce qu’on avait quand même réussi des choses, et puis de ce qu’on avait appris par nos erreurs, par nos échecs, par nos chemins de traverse etc. Et donc c’est en revenant de ce voyage-là où on s’est dit « oui, on doit partager là-dessus ». De ça est née une a.s.b.l pour organiser des conférences, des conférences techniques parce que c’était quand même mon gros dada et c’est toujours mon gros dada et des conférences sur l’agilité. Et c’est comme ça qu’est venue effectivement l’idée de créer la journée Agile pour partager en Belgique, en français, des connaissances, des retours d’expériences, des points de vue autour de l’agilité.

Norman Deschauwer: [00:05:21] Je m’en rappelle très bien, mais je me rappelle même des noms des sessions. Donc la première, c’était l’agilité à dimension industrielle.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:05:29] C’est vrai.

Norman Deschauwer: [00:05:30] On était très, peut-être un peu pompeux là-dessus, mais faut se remettre dans l’époque, c’était 2009 je pense. (Pierre-Emmanuel Dautreppe: Oui), et un projet avec quinze développeurs qui travaillent au quotidien en pair programming, donc en binômage et on parle de milliers de jours-homme sur le projet.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:05:51] Donc c’était de l’extrême programming (Norman Deschauwer:Exactement) ce qui n’était effectivement pas forcément très, très courant à l’époque..

Norman Deschauwer: [00:05:56] Exact et qui pour moi aujourd’hui, toutes les équipes Scrum qui pratiquent l’agilité, je veux dire assez poussées, font de l’extrême programming. Si on automatise des tests et ainsi de suite, on ne va pas rentrer dans les détails techniques, mais pour moi, on était déjà un peu plus à l’avance à ce niveau-là. Les puristes reviennent un petit peu au goût du jour avec « Mais pourquoi on reviendrait pas à XP plutôt que Scrum? ». C’est ce voyage en fait qui a vraiment déclenché. C’est le fait de se rendre compte qu’on ne connaissait pas et mais qu’on avait une envie d’apprendre et de partager.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:06:32] Et je dirais un cran plus loin, c’est la découverte qu’on avait envie de partager nos expériences positives et négatives. Et puis de se rendre compte que ce déclic qu’on avait eu, c’est parce qu’on était parti en conférences à Lille, à Paris, à Amsterdam, en Suisse et que finalement, quand on parlé de ça à nos collègues, le retour qu’on avait c’était : « ben oui mais c’est loin, c’est parfois en anglais, c’est rarement en français. Moi ça, j’ai du mal en fait là-dedans ». Et on s’est dit « Ben ok, challenge accepted », on va faire ça, à côté de chez vous, et on va faire ça en français. Donc c’était vraiment ça le mot d’ordre, c’était de dire « On veut permettre à tout le monde, à un maximum de personnes d’apprendre et pour ça on va faire ça en français et à côté de chez eux ». Et donc notre objectif premier, c’était on va se lancer dans une journée agile, itinérante, au plus proche des gens.

Norman Deschauwer: [00:07:37] Ouais donc on voulait enlever la friction entre l’événement et les personnes parce que je me rappelle des débuts où on était très liés aux users group à l’époque, on appelait ça les User group Microsoft. Où on se retrouvait à des Tech-days, ou des groupes néerlandophones où il fallait aller à Malines, Anvers, Bruges. Parfois évidemment, se poser la question du « Est-ce qu’il y a des francophones dans la salle ». Et force est de constater qu’on était une dizaine sur une centaine de personnes et donc l’ensemble switchait en anglais, ce qui était un peu désolant parce que un ça se passait en semaine à plus de 100 kilomètres de la maison, donc il y a encore le chemin à faire en sens inverse, parfois en soirée. Et avec la barrière de la langue bah voilà, ça bloquait un peu les francophones d’y aller. Donc désolé pour l’auditeur, mais en effet, je vais faire les questions et parfois même les réponses parce qu’évidemment on a vécu l’histoire ensemble. Mais est-ce que tu trouves que ça a été la bonne solution ou je vais le dire autrement? Est-ce que ça t’a découragé à un moment? Est-ce que ça a été un succès immédiat? Comment ça s’est passé?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:08:53] Alors, est-ce que ça m’a découragé à un moment? Je me souviens de la première journée agile, donc quand même, pour le citer en fait, on a été poussé et motivé par Pascal Van Cauwenberghe qui était le père ou un des pères des XP-Days Benelux qui nous a en fait motivé pour pousser cet événement en français. Donc lui n’y voyait que du positif en fait d’amener une journée agile francophone en marge des XP-Days qui existaient à l’époque en anglais. Et comme tu le disais effectivement en Belgique et aux Pays-Bas. Et effectivement, on a cette première journée agile, on l’a monté en un mois et demi. Voilà, un petit peu de façon précipitée et on s’est retrouvé la veille avec, si je ne dis pas de bêtises, 32 personnes, organisateur, organisateur ben nous deux et speaker inclus. Donc on devait avoir six sessions, c’était une après-midi, donc ce n’était pas une journée complète et je me souviens qu’on a fait un call avec Pascal ce soir-là et de dire « Mais c’est un échec en fait, est-ce qu’il faut vraiment y aller? » Et lui nous a vraiment boosté là-dessus et de dire « Non, non, il faut y aller, C’est la première fois, c’est comme ça que ça commence » et voilà, on connaît l’histoire. C’était en 2010, on est en 2023, il y a eu un paquet d’autres éditions depuis. Donc voilà, on a eu effectivement ce gros moment de doute. Est-ce qu’on a eu d’autres échecs ou d’autres moments de doutes? Je pense que chaque journée agile s’est toujours soldé en disant « Mais fatigant, on va arrêter hein ». Je pense qu’on a d’ailleurs eu, à la troisième édition, on a eu un an et demi entre l’édition précédente et l’édition suivant, donc on a mis un peu de temps à démarrer. Mais on est toujours sorti avec une satisfaction en fait de voir ce que ça pouvait provoquer chez les gens qui étaient là, donc de l’ambiance qui se dégageait finalement naturellement de l’événement, de la satisfaction des gens, de ce que les gens pouvaient y apprendre. Et je pense que ça a vraiment été toujours le moteur finalement, de continuer à partager, de continuer à organiser, sentir les participants et comment ils vivaient la journée.

Norman Deschauwer: [00:11:29] Mais oui, tout à fait. Donc moi j’en profite pour remercier les 32 personnes qui sont venues à la première, parce que sans vous, je ne sais pas si on a encore les noms des personnes, je ne sais pas si on pourrait les retrouver.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:11:41] Alors on a encore les noms des personnes et j’en ai quelques-unes. J’en ai deux que j’ai spécifiquement en tête, qui nous ont fait effectivement des retours à l’oral de la journée, enfin vraiment sur le côté motivation et allez-y. Et c’est vrai que ça vaudrait tout à fait la peine de faire un retour vers eux treize ans après.

Norman Deschauwer: [00:12:07] Oui, oui. Parce qu’en fait on est treize ans après c’est la 14ᵉ édition ou…? Comment ça se passe? On est à quelles éditions là? Parce que la difficulté c’est…

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:12:15] Ca c’est une vrai question piège.

Norman Deschauwer: [00:12:17] La difficulté c’est qu’on s’est adapté au covid et on a fait des studios agiles qui sont en fait les journées agiles en ligne. Donc là, en fait, je pense qu’on a dépassé les quinze, seize éditions parce qu’on en a fait plusieurs par an… Mais je dirais allez, si on compte par année, l’année prochaine serait normalement la 15ᵉ édition. Je pense qu’on devrait inviter ces personnes-là, les mettre à l’honneur. En tout cas, Pascale, si tu nous écoute. Pascale Van Cauwenberghe donc allez le taguer sur LinkedIn et dites-lui revient à la journée agile! En tout cas, il est dans nos souvenirs et dans nos cœurs à jamais.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:12:58] C’est aussi grâce à lui qu’on était partis en Suisse. C’est lui qui nous avait poussé effectivement à aller là. Donc oui, il a clairement un rôle important dans la naissance de cette journée.

Norman Deschauwer: [00:13:09] Il est très discret. Donc on parlait la question posée sur le succès: à quel moment tu t’es dit « Je suis quand même fier de ce qu’on a fait », C’est peut-être pas encore arrivé ? (Rires communs)

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:13:26] En fait, c’est très compliqué de répondre, et je serais curieux de t’entendre toi en retour. Des moments de fierté, je dirais qu’il y en a eu plein en fait, en fonction des édition. Alors pour moi, clairement, il n’y a pas un moment, un événement, une édition ou…. Un qui m’a rendu particulièrement fier. C’est vraiment des successions de moments qui se sont produits. Pour en citer quelques-uns, je dirais les, finalement en 2010, voilà la première édition et de se dire « B oui, on l’a fait, il n’y a pas grand monde, mais finalement c’est un beau succès ». Les éditions vers 2014, 2015, 2016, avec des voitures qui débordent de matériels, de bouteilles d’eau, de sandwiches parce qu’on faisait tout nous-même en fait. On allait chercher les pains au chocolat le matin pour le déjeuner et on allait chercher les bouteilles d’eau, on a transporté des milliers de bouteilles d’eau sur dix ans. Et je me souviens de la keynote qui était animée par François Beauregard et Eric Séguier qui a amené, je ne sais pas combien il y avait de personnes, il y avait 250 personnes dans la salle avec une émotion et des gens en pleurs à les écouter, c’était, c’était absolument incroyable. La première venue de Jurgen Appelo de se dire « On a une personne connue, réputée, qui vient effectivement dans l’événement ». 2019 et les trois minutes de méditation de pleine conscience animée par ce lama tibétain pour démarrer la journée et un silence absolu dans l’auditoire. Claude Aubry qui vient à l’événement, enfin voilà, c’est vraiment des petites touches comme ça, à droite à gauche, on se dit mais ouais, c’est quand même pas mal ce qu’on a fait. Et pour toi alors, ça serait quoi le moment?

Norman Deschauwer: [00:15:34] Moi je suis assez d’accord avec tous les moments que tu as cités. Et en effet, plus particulièrement le premier où en effet on était au téléphone avec Pascal en se demandant « Mais est ce qu’on le fait vraiment ou pas? » Vraiment je le remercie parce que c’est lui qui nous a dit « Non, non, en fait il y a des il y a des gens qui se sont inscrits, donc il y a vraiment un intérêt. Et puis bon, voilà, tout était organisé ». On avait la chance aussi que c’était organisé dans les locaux de Technofutur à Gosselies, donc on avait l’accord, on ne payait rien en fait. Bon, il y avait des frais engagés comme tu dis, sur (Pierre-Emmanuel Dautreppe: Des sandwichs) un peu de catering, du, des boissons et des sandwiches mais…. Mais on l’a fait et c’est surtout, la valeur est venue des feedback et des discussions qu’on a eues avec les participants. Ouais, je trouve que ça, ça a été vraiment le point de départ. Après, c’est vrai que l’organisation a été chaotique les premières années, parce que on faisait, c’est un peu comme on dit « Ere la soupe et les patates » et donc ça se reflétait à certains moments dans l’amateurisme de l’événement. Et en même temps je sais que c’est revenu aussi comme un élément positif qui était « Ben on voit que vous faites ça avec le cœur, on voit que vous faites ça on top of », on va le dire comme ça parce que clairement la journée agit en quasi quinze ans maintenant, c’est pas un truc hyper rentable et même si les gens s’imaginent que je fais 300 fois le prix d’entrée ou ah mais vous ne voyez pas tout ce qu’il y a derrière. Et surtout le temps qu’on passe à préparer cette journée. Moi je pense que, aujourd’hui on a la chance, donc ça c’est un autre élément très positif, c’est qu’on a une équipe derrière de bénévoles qui s’impliquent à l’année en fait. On est parti d’un sujet en 2019 où là c’était aussi une consécration, avoir 500 personnes dans la salle on n’avait pas prévu ça en fait. Nous, on venait d’une édition précédente où il y avait, je pense, 300, 320 personnes, et là au final on se retrouvait avec un soldout à 450 personnes, sans compter le staff et les speakers. Et du coup, oui, 500 personnes dans la salle, c’était wow! Et je me rappelle en fait que, pour reparler de lui, François Beauregard m’avait dit ça je pense deux ou trois ans avant parce que je lui demandais « Tiens, ça fait quoi en fait d’avoir créé l’Agile Tour Montréal » qui est, je pense sans nul doute le plus grand agile tour francophone du monde? J’ai plus les chiffres en tête, je pense qu’on parle de 1500 personnes, trois jours, c’est un truc de dingue. Et il avait cette phrase, Il dit « En gros à un moment, tu t’es assis au fond de la salle, tu contemples et t’es juste heureux en fait d’avoir contribué à créer ça ». Et je me suis mis dans cette position-là en fait, c’était l’année passée, j’ai fait l’exercice où après avoir fait l’introduction pendant la keynote, je suis allé m’installer tranquillement, au fond de la salle, et j’avais je pense ce même sentiment de me dire « Allez, ça fait plus de dix ans qu’on fait ça, on a vécu des tempêtes, on a vécu des trucs assez incroyables et formidables. Et là, après une longue période de covid, les gens reviennent, ils sont contents » et on avait de nouveaux Jurgen Appello en Keynote speaker, donc c’était pas mal.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:19:20] Mais il y a un mot que tu disais où finalement je ne suis pas du tout d’accord avec toi. Tu parlais d’amateurisme et en fait tu as corrigé ou tu as complété en disant après que c’était quelque chose de fait avec le cœur en fait. Et pour moi c’est plus parlant, c’est se dire que ce que vous voyez finalement c’est plus de l’artisanat en fait, c’est pas de l’amateurisme, mais il y a vraiment ce côté d’artisanat de « fait main » et je pense que c’est vraiment quelque chose qui se ressent. C’est pas une grosse machine, ce n’est pas une grosse boite qui va monter un événement énorme, c’est une petite équipe de passionnés. Tu parlais effectivement des bénévoles, mais c’est aussi l’occasion, les cinq ou six premières éditions, on a eu la chance de se faire inviter à droite à gauche dans des universités. Tu parlais du Technofutur effectivement, et donc beaucoup de personnes finalement qui nous ont fait confiance, qui nous ont aidés de près ou de loin à monter l’événement. Et voilà, tout ça a fait qu’on a pu arriver à ce à quoi on est aujourd’hui. Et puis tu parlais de l’Agile Tour Montréal, cette année on va recevoir Couthaïer qui est à la tête d’Agile en Seine à Paris. Donc ce sera intéressant aussi d’échanger avec lui, de comment l’événement est né, de ce qu’il ressent aussi. Parce que c’est aussi un grand évènement à Paris, un grand évènement agile à Paris. Donc voilà, une belle occasion de comparer les expériences et les vécu.

Norman Deschauwer: [00:21:00] Oui, justement, ici, il y a quelques semaines, c’était le Dev Day de l’équipe de Renault. Je serai très, très intéressé en fait de discuter aussi avec lui parce que c’est des événements comparables en termes de taille, d’historique. Et pour avoir brièvement discuté avec lui, je sais qu’il traverse les mêmes galères que nous en termes d’organisation et donc je mets un « plus un » sur ton commentaire. En effet, ce serait intéressant de discuter avec d’autres organisateurs d’événements. Je lance la balle, l’Agile tour et voilà, ça c’est très… Pour moi, ça a beaucoup de valeur justement de voir un peu ce qui fait notre différence où il n’y en a pas. On fait peut être juste les mêmes erreurs et c’est un chemin obligatoire quand on organise des événements. J’aimerais bien te poser une question sur le programme et l’audience de la journée agile. Est-ce que c’est la même qu’au début? Est ce qu’il y a eu une évolution et vers quoi ça a tendu en fait?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:22:02] Alors clairement, ce n’est pas la même qu’au début et je pense que c’est lié à notre parcours, à nous individuels, à nous en tant que société. Très clairement, quand on a lancé la journée Agile en 2010, on avait déjà des rôles différents à l’époque. Et moi là, moi j’étais plutôt dans le côté développement logiciel. Toi t’étais plutôt dans l’analyse, la gestion de projet, mais t’avais aussi un vécu, un passé de développeur, de techniciens. Et donc on a amené finalement l’agilité par la voix des développeurs et on a commencé très orienté autour de l’équipe de développement. On parlait, on parlait de guide, on parlait de testing, d’intégration continue et donc très clairement, notre programme et les participants qui étaient là étaient beaucoup, beaucoup des développeurs. Et puis on est resté finalement dans les premières années très concentrées en fait, au niveau de l’équipe, de l’équipe de développement, même au sens large, même si on ne parlait plus que de techniques mais très focalisées autour des méthodologies agiles: Scrum, extrême programming, les bonnes pratiques, le Scrum by the book, la théorie, etc. Et puis on a commencé à faire un shift, je dirais en 2015 avec la venue de Laurence Vanhee, je pense que c’était 2015 Laurence Vanhee, pour parler de bonheur au travail. Et donc je pense que ça a suivi notre, notre parcours à nous où finalement on était toujours dans l’agilité, dans la mise en place de l’agilité dans les équipes. Mais nous on a commencé à s’intéresser davantage au développement personnel, on a commencé à s’intéresser à la transformation d’entreprise, à la libération des entreprises, à la notion de management et donc au fil des années, en fait, le programme s’est enrichi. C’est à dire qu’on va continuer à aborder des sujets techniques, On va continuer à aborder des thématiques autour de la théorie de l’agilité, comment faire des retours d’expériences, des ateliers sur le entre guillemets, bien faire de l’agilité. Et puis ça s’est ouvert effectivement sur du développement personnel, sur vraiment l’état d’esprit agile. C’est bien de faire de l’agile, c’est encore mieux d’être agile, d’être agile soi-même, d’être agile avec ses équipes. Et donc on a vraiment ce chemin qui s’est fait et ce parcours qui s’est agrandi au niveau de la journée agile où on retrouve aujourd’hui des personnes qui ne finalement ne connaissent pas l’agilité mais qui mettent beaucoup plus sensibles sur ces aspects humains d’accompagnement, de recrutement, de développement personnel, etc.

Norman Deschauwer: [00:25:14] Hum. Ok, est-ce que tu te poses pas la question de savoir puisque la journée agile et les conférences Agiles ont quand même un certain succès, comment ça se fait qu’elles existent encore après autant de temps? Parce que si je reprends juste Scrum, je pense que les premières versions de Scrum datent de 95, donc nonante cinq, ça fait pas mal de temps. Donc comment ça se fait qu’en 30 ans il faut encore des conférences qui parlent de, même de basiques de l’agilité? Est-ce que tu as une vue là-dessus? Est-ce que tu as un avis là-dessus ?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:25:52] Alors je pense qu’il y a plusieurs éléments. Un des éléments, c’est que je discutais hier avec Stacey Buys, qui est un des organisateurs de l’Agile Tour Bruxelles et qui, pour la petite histoire, donne des cours de gestion de projet dans les universités. Et il me partager que aujourd’hui le cours de gestion de projet c’est 12 h par an, et dans ces douze heurtes à 1 h sur l’agilité, voilà. Évidemment c’est une université en particulier, mais je pense qu’on peut assez facilement étendre ça. Et donc la notion d’agilité aujourd’hui, certes, elle est présente dans les universités, dans les écoles, mais pas de façon assez massive encore aujourd’hui. Donc effectivement, on continue à rencontrer des personnes qui intègrent le marché du travail aujourd’hui avec une vision beaucoup plus. Du classique, parce que c’est finalement ce qui ce qu’ils apprennent et ce qu’ils mettent en avant. Et ces personnes-là sont confrontées au monde du travail qui est encore, pour beaucoup, encore assez traditionnel.

Norman Deschauwer: [00:27:09] Mais j’ai aussi eu l’occasion de donner de mini-conférences ou des cours à des étudiants de hautes écoles, ou d’universités. Est-ce que tu penses qu’on peut apprendre l’agilité parce que tu parlais de savoir-faire et savoir être sur les bancs de l’école en fait?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:27:31] Alors je me souviens aussi de workshop, d’ateliers qu’on a pu faire dans des universités et où le feedback qu’on avait en fait des étudiants, c’était « Hein? Ben, c’est pas comme ça? ». Et il y a un peu une, je vais dire un peu un gros mot, mais finalement l’agilité c’est du gros bon sens aussi. Et donc les étudiants se heurtaient avec des choses, où on leur enseigner des choses qui leur paraissaient finalement assez évidentes. Et puis il se rendait compte que ben non, en fait, c’était pas forcément comme ça que ça, que ça se déroulait en vrai, dans la vraie vie. Mais je ne réponds pas à ta question en disant ça. Je pense que l’agilité, ça n’a pas de recette de cuisine, t’as pas de recette de cuisine, t’as pas d’éléments à suivre. C’est quelque chose que tu crées, que tu cocrée avec ton équipe au sein de tes projets. Et donc je pense que tu peux effectivement apprendre des notions, mais avant tout il faut le vivre en fait. Et ça oui, tu vas pouvoir le vivre dans des universités, dans des programmes d’étudiants entrepreneurs qui vont lancer des projets. Mais purement sur les bancs de l’école tu vas rester dans des notions qui vont être assez théoriques finalement, et je pense que tu ne l’as pas, dans le monde académique, la possibilité de suivre des projets sur le long terme avec des équipes qui soient suffisamment grande pour te planter. Parce que finalement, pour pouvoir expérimenter et apprendre, ben t’as besoin de te planter aussi. Et donc voilà, je pense que ces éléments-là, tu dois effectivement les découvrir en entreprise. Et on pourrait à un moment donné, je digresse, mais parler à nous deux de nos erreurs d’entrepreneur, voilà, je pense que c’est la même chose finalement c’est, c’est le fait de te planter plus ou moins méchamment qui te permet de tirer des enseignements, des leçons et de corriger le tir.

Norman Deschauwer: [00:29:50] Dans un prochain podcast heu (Pierre-Emmanuel Dautreppe: Avec plaisir), pourquoi pas? Ok, donc moi je dis donc du coup, longue vie à la journée agile. On voit que tant que les écoles ne changeront pas la façon d’apprendre justement la gestion de projet ou les interactions entre les humains, mais on aura notre place donc heu, voilà. Qu’est-ce que…. Question peut-être pour finir, comment tu verrais la journée agile évoluer dans les prochaines années? Qu’est-ce qui te, ce serait quoi le succès d’une prochaine journée agile? C’est une personne, c’est un sujet, c’est une forme, c’est, c’est quoi ?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:30:30] Alors, on a un rêve depuis longtemps, qu’on a encore jamais vraiment mis en place, mais c’est d’ouvrir en fait la journée, la journée agile ou une partie de la journée agile, à ce qu’on appelle de l’open space. Et mon rêve, effectivement, un de mes rêves, il y en a, il y en a plusieurs, mais ce serait d’agrandir effectivement la journée agile avec, comme on l’a aujourd’hui, des conférences, des retours d’expériences, des ateliers, etc. Mais aussi une partie beaucoup plus participative avec un programme qui se crée avec les participants le jour-même ou la veille de la journée agile, comme on peut retrouver dans des conférences type keepcon, qui avait été aussi de grandes inspiration pour nous quand on a découvert l’agilité, ça serait pour moi une très, très belle évolution à mettre en place dans les prochaines années.

Norman Deschauwer: [00:31:31] Et bien, je te remercie. Si on veut trouver plus d’informations sur la journée agile, on fait comment?

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:31:37] Eh bien c’est très simple, le premier point d’entrée ça va être notre site web : donc trois fois W point journée agile point Be et nous retrouver sur les réseaux sociaux, donc LinkedIn entre-autres avec les newsletters, les informations sur le programme, les speakers qui arrivent.

Norman Deschauwer: [00:31:56] Ok, n’oubliez pas: on a aussi une chaîne YouTube du même nom.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:32:03] Et bien sûr le podcast aussi, dans lequel on va continuer à parler de la journée agile. On prévoit d’avoir toute une série de sujets aussi avec des speakers de la journée. Donc ce sera, la journée agile sera aussi l’occasion de faire parler d’autres que nous sur l’agilité, leur vécu, leur histoire.

Norman Deschauwer: [00:32:26] Super, je te remercie Pierre-Emmanuel. Et pour les auditeurs, rendez-vous prochainement, soit à la journée Agile, soit aux prochains épisodes du podcast.

Pierre-Emmanuel Dautreppe: [00:32:36] Merci Norman, à bientôt!

Norman Deschauwer: [00:32:37] Merci à toi, oui.

 

Via Blubrry :
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