Suis-je un équipier idéal

PODCAST – Suis-je un équipier idéal ?

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Découvrez le nouvel épisode hors-série du podcast “Pyxis – Le Podcast” qui vous invite à explorer le thème de l’agilité !

Intitulé “Suis-je un équipier idéal ?“, cet atelier d’une journée est animé par Éric Decossaux, expert en agilité, et mélange l’observation et sa passion pour le jeu de société.

L’objectif est de stimuler chaque participant à prendre conscience que le changement commence avant tout par soi-même. Plutôt que d’attendre que les autres changent, il s’agit d’adopter une posture proactive pour initier les transformations nécessaires.

L’événement utilise des jeux grand public, accessibles à tous, pour créer un environnement de test dans lequel chacun peut expérimenter et prendre conscience de ses comportements.

Aucune compétence n’est requise, il s’agit simplement d’adopter une attitude ouverte et de se laisser guider par l’expérience. Les résultats sont étonnants et permettent de voir les choses sous un nouvel angle, loin des réflexes habituels de l’entreprise, et en fin de journée, vous vous poserez la question à vous-même : « suis-je un équipier idéal ? »

L’événement aura lieu à nouveau le 13 mars 2024 chez Cap Innove à Nivelles, ne manquez pas cette occasion de vous challenger et de vous améliorer !

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Séquençage du podcast :

  • [00:00:07] Introduction et présentation du concept
  • [00:01:40] Le changement commence surtout et avant tout par moi
  • [00:02:18] Comment ça se passe dans la pratique ?
  • [00:04:02] Une prise de conscience pour implémenter un changement suffisamment longtemps
  • [00:05:24] Quand, où et pour quel public ?
  • [00:06:49] Les contractuels
  • [00:07:49] Toutes les personnes dans l’entreprise sont concernées
  • [00:08:10] Et les CEO ?
  • [00:09:06] Le jeu est un accélérateur idéal de prises de conscience
  • [00:09:37] Et pour le travail hybride ?
  • [00:11:33] Compétences et comportements
  • [00:12:18] Le lien avec une littérature spécifique
  • [00:12:34] Un exemple
  • [00:13:23] La peur du jugement
  • [00:14:28] Élaborer de nouveaux comportements et pouvoir les tester
  • [00:15:43] Sommes-nous trop sévères avec nous-mêmes ?
  • [00:17:11] Clôture du podcast

Transcription :

Michel Godart: [00:00:07] Bienvenue pour un nouvel enregistrement de votre nouvel épisode podcast Pyxis Belgium. Alors l’animateur de ce podcast n’est autre que Norman, mais comme on vous l’a déjà dit, les épisodes hors-série tels que : les comptes-rendus d’événements, les annonces d’événements, peuvent être animés par moi, Michel, ou par Éric Decossaux mon collègue, ou tout autre collègue de Pyxis. Ne vous étonnez donc pas de la variabilité des intervenants. Alors maintenant que les choses sont situées, je retrouve mon grand ami et collègue maintenant, Éric Decossaux à mon micro. Bonjour Éric.

Eric Decossaux: [00:00:52] Bonjour Michel.

Michel Godart: [00:00:53] Et Éric, tu vas nous parler d’un événement que je connais déjà parce que j’y ai participé. Je l’ai vécu, je l’aime beaucoup. Je ne vais pas trop en dire, je vais te laisser l’honneur d’expliquer cet événement futur, en quoi il consiste et de quoi on parle. Il s’agit de « Suis-je un équipier idéal? »

Eric Decossaux: [00:01:08] Oui, c’est le titre d’un atelier d’une journée que j’ai mis en place à force d’observation et que j’ai mélangé avec une de mes passions que tu connais, qui est le jeu de société. Et on a mis longtemps à trouver un titre qui nous plaisait, le côté un petit peu provocateur et à la première personne du singulier, pour obliger chacun à se dire « Oui mais si on veut que les choses changent, peut-être qu’il faudrait que je commence par changer quelque chose moi-même… Plutôt que d’attendre que les autres fassent enfin ce que j’aurais bien envie qu’ils fassent ». Et donc on a mis ça à la première personne et ça a des résultats assez étonnants.

Michel Godart: [00:01:40] Si je l’entends bien, et si je lis entre les lignes, plutôt que d’attendre un changement par le haut d’une hiérarchie potentielle, on essaie ici de stimuler le public qui y participe à se dire : « Ben je fais partie de cette entreprise, de ce bateau qui navigue. Et le changement, ça commence non seulement par ce qu’on me donne comme informations sur un changement de culture nécessaire à l’entreprise, mais ça commence surtout et avant tout par moi ».

Eric Decossaux: [00:02:03] Exactement, qu’on soit membre d’une équipe en ayant l’habitude d’attendre que le chef donne la direction, ou qu’on soit le chef qui a envie de plus d’autonomie dans son équipe mais qui attend que l’équipe se mette en mode autonomie. Le problème, c’est quand tout le monde attend, et personne ne démarre.

Michel Godart: [00:02:18] Et maintenant, ce qu’il se passe aussi, c’est qu’on ne se limite plus qu’aux collègues. De plus en plus d’entreprises passent aussi par des consultants, des partenaires, des amis d’aventures professionnelles. On va le dire comme ça, pour bien symboliser tous ces échanges possibles entre les humains qui composent un projet de travail en fait, et produire quelque chose. Alors maintenant qu’on a dit de quoi on parle, comment ça se passe dans la pratique.

Eric Decossaux: [00:02:38] Dans la pratique, le jour de l’atelier, on va superposer deux couches. Un des points de départ de l’atelier, une des prises de conscience, puisque je viens du monde logiciel et l’agilité aussi, c’est que quand une équipe informatique veut changer le comportement d’un logiciel, elle commence d’abord par mettre la nouvelle version du comportement dans un environnement de test avant de le mettre en production. Oui, sauf que quand une équipe devient agile, ce n’est pas le logiciel qui change de comportement, c’est l’équipe. Et donc ma question, c’est « Il est où l’environnement de test? » Et donc l’idée c’est d’utiliser cette journée comme un environnement de test pour nos propres comportements. Et on utilise des jeux basiques qu’on trouve dans le commerce pour ne pas les soupçonner d’avoir été mis là avec un dessein bien particulier et que tout est déjà écrit à l’avance. C’est des jeux que n’importe qui peut trouver dans le commerce, et parce que surtout on ne demande aucune compétence. En général, les gens qui viennent ne connaissent pas ces jeux et donc quand ils se rendent compte qu’il y a quelque chose qui n’est pas optimal et que quelqu’un leur en fait le remarque, ou qu’ils en prennent la conscience eux-mêmes, ils se sentent non pas attaqués sur leurs compétences comme ils risqueraient de le faire en entreprise, mais ils prennent simplement une remarque sur leur comportement et de se dire « Ah, et si maintenant j’enlevais l’environnement de test? Si au lieu de continuer à jouer, je retournais dans mon environnement professionnel mais en tenant compte de ce que j’ai pu observer sur mon comportement, est-ce que j’essaierais des nouveaux comportements? Est-ce que j’oserais changer mon comportement? » Changer mon comportement, ça ne veut pas dire changer mon âme profonde ou renier mes idées, ça veut juste dire essayer la même chose autrement.

Michel Godart: [00:04:02] Moi ce que je lis surtout ici, qui est intéressant dans la démarche au niveau intellectuel, c’est qu’on dit toujours, et on le dit beaucoup dans les neurosciences, pour changer un comportement, il faut implémenter un changement pendant suffisamment longtemps pour qu’il s’ancre. Mais avant de faire tout ça, il faut d’abord prendre conscience de son comportement actuel et de ce qui est à changer. Parce que tu ne me feras pas dire qu’on peut changer si on n’a pas d’abord pris conscience de ce qu’il faut changer!

Eric Decossaux: [00:04:25] Exactement.

Michel Godart: [00:04:25] C’est le but du jeu.

Eric Decossaux: [00:04:26] Exactement, c’est le but du jeu, c’est le bon mot. C’est un des deux intérêts de la journée, donc tu as abordé les deux aspects. Un Il faut en prendre conscience, il y a différents ateliers et je vais expliquer tout de suite comment j’ai superposé les deux couches dont je parle. Et la deuxième, c’est une conclusion possible de la journée pour une entreprise, c’est de se dire « Mais quand on veut que nos gens s’améliore et progressent bien, on pourrait créer une bibliothèque et que les gens se disent ce bouquin-là, je l’ai lu, il était chouette, j’ai appris des chouettes choses ». Eh bien ma proposition, ça c’est pour le côté compétence, et pour le côté comportement, ma proposition c’est de créer des ludothèques d’entreprises. C’est de trouver des moments formelles ou informelles avec un objectif bien précis sur l’observation du comportement, ou pas. Parce qu’une habitude, ce n’est une habitude que quand on en a plus conscience, c’est à dire au début. Il faut savoir qu’il faut changer quelque chose, mais au bout d’un moment on l’habitude, on sait plus qu’on l’a, on le fait et donc il faut trouver des moments pour s’entraîner. Parfois le faire que dans le cadre professionnel ben ça prend longtemps, on se décourage, on oublie, on le refait plus. Ma proposition, c’est d’employer des petits jeux collaboratifs qui durent pas longtemps et qu’on peut continuer à jouer après l’atelier.

Michel Godart: [00:05:24] D’où la ludothèque et le terme ludothèque. Alors ce qui est intéressant aussi, il faut le savoir, c’est que la ludothèque permettrait en plus…. Parce que certains patrons pourraient se dire « ouais mais la rentabilité, il faut produire », oui. Alors moi ce qui m’intéresse dans l’approche aussi, c’est de se dire ben tiens finalement, en termes de prévention burnout notamment, en termes de prévention pour la santé mentale et la santé, le bien-être au travail et le bonheur au travail, ça me semble pertinent de – tous les coachs te le diront et tous les professionnels du métier te le diront – de prévoir des pauses, des micro-pauses. Et si maintenant ces pauses deviennent du gaming et du jeu, qui est en plus quelque chose de très constructif et comme on l’a dit, qui permet de faire des prises de conscience, moi je crois que c’est un win pour l’entreprise, un win pour les gens et un win pour tout le monde. Donc ça c’est ce que j’aime beaucoup dans cette approche. Alors avant de détailler les différentes couches que tu vas nous expliciter, on va quand même, maintenant qu’on a un peu titillé la curiosité de l’auditeur, mentionner quand aura lieu cet événement, où il aura lieu, et surtout quel public il vise.

Eric Decossaux: [00:06:15] Pour l’instant, on n’a pas reprogrammé de date précise pour des formations ou des ateliers publics.

Michel Godart: [00:06:21] On invite les auditeurs à suivre sur le site internet Pyxis .be.

Eric Decossaux: [00:06:24] Bien sûr, on va en reprogrammer encore avant les grandes vacances. Le lieu, c’est le plus souvent dans le coworking où on se trouve, à Charleroi, mais ça pourrait être ailleurs. Et puis cet atelier peut aussi se faire à l’intérieur des équipes , dans une entreprise. Ce sont des dynamiques assez différentes suivant que les gens se connaissent déjà, ou ne se connaissent pas encore. La même personne pourrait faire le même atelier deux fois et le vivre de manière très différente.

Michel Godart: [00:06:47] Parce que les intervenants sont différents.

Eric Decossaux: [00:06:49] Parce que les intervenants sont différents. Et tu disais, en préambule, que les entreprises fonctionnent de plus en plus avec des externes.

Michel Godart: [00:06:55] Je n’aime pas ce terme externe. On est dans le même bateau, ou on ne l’est pas, point. Le reste est contractuel.

Eric Decossaux: [00:06:59] Effectivement, ce mot est souvent employé dans les entreprises. Moi, ce que j’entends par là, j’aurais envie de dire, en mode informatique, c’est un couplage moins fort. Mais ça ne veut pas dire que le couplage ne doit pas être efficace. Et donc si les gens viennent de manière plus épisodique qu’avant, ils doivent encore plus être prêts à rentrer facilement dans une équipe. Et donc c’est toute la différence. Comme on pourrait l’avoir dans un club sportif, on a grandi dans une équipe avec le même pote depuis huit ans et puis on va boire des coups avec eux jusqu’il y a 25, 35 et même plus. Au bout d’un moment, on ne sait plus si l’équipe est efficace parce que les gens se connaissent depuis quinze ans et point, ou si l’équipe est efficace parce que chacun a la capacité de sentir où est la place où il est le plus efficace dans l’équipe. Et moi c’est ça qui me titille de faire. Et c’est pour ça que j’aime beaucoup les séances quand les gens ne se connaissent pas à l’avance. Parce qu’il y a ça qui se met en place aussi, qu’on se rend compte que finalement ça s’apprend, ça s’entraîne et c’est pas si compliqué que ça de rentrer dans un groupe qu’on ne connaît pas.

Michel Godart: [00:07:49] Initialement ça s’adresse à toute personne dans l’entreprise, peu importe sa fonction, son statut ou son grade.

Eric Decossaux: [00:07:54] Exactement. Il n’y a pas de position hiérarchique préférée, il n’y a pas de domaine d’activité préféré. J’ai envie de dire, à partir du moment où on sait qu’on travaille en équipe ou qu’on est responsable d’une équipe, en admettant même qu’on soit le responsable de l’équipe et qu’on ne la voit jamais, si on veut comprendre ce qui se passe à l’intérieur de son équipe, c’est intéressant de venir voir.

Michel Godart: [00:08:10] Je serais très curieux d’avoir le feedback d’un CEO qui prendrait le temps de jouer dans une ludothèque d’entreprise avec ses employés et de voir quel impact ça aurait sur lui, ses collaborateurs, et sur la perception de la direction auprès des collaborateurs. Ça, c’est un truc qu’il faudrait une fois dont on discute.

Eric Decossaux: [00:08:26] En 30 secondes, je peux te faire un des derniers retours que j’ai eu. C’était un atelier interne à une entreprise et il y a un des associés de l’entreprise qui étaient là, un des fondateurs de l’entreprise, et ils ont fait le premier jeu du matin et où chacun doit se positionner lui-même sur une grille, sur comment il se perçoit. Et puis les autres font la même chose, ils vont nous positionner sur la grille, et on compare. Il y a vraiment pas de jugement, on ne sait pas qui vient d’où. Et il était complètement abasourdi de se rendre compte qu’il se mettait dans une case et que tous les autres participants l’ont tous mis dans une autre case, mais la même, en cinq secondes il s’est dit « Mais ça veut dire que c’est moi qui amène le stress dans les réunions alors? ».

Michel Godart: [00:09:01] Évidemment, le but n’est pas d’amener de la critique, mais en tout cas l’autocritique est constructive et intelligente.

Eric Decossaux: [00:09:06] Mais tu parlais de la prise de conscience tout à l’heure et on y était. Ce ne serait pas facile si, comme consultant externe, si je devais arriver chez un chef d’entreprise en lui disant « Mais en fait monsieur, vous vous rendez bien compte que c’est vous qui mettez le stress dans une réunion ». Il me faudra du temps pour m’en apercevoir, pour le dire, comment est-ce que je vais le dire avec tact. Alors que là, on avait démarré l’atelier depuis 1 h et la personne s’en rend compte elle-même. Ça ne m’était jamais apparu de manière évidente, c’est lui qui l’a perçu comme ça ce jour-là, dans un contexte un peu particulier. C’est juste pour illustrer le fait que le jeu est un accélérateur phénoménal, et que la personne s’en est rendu compte elle-même.

Michel Godart: [00:09:37] Il y a eu un gros changement de paradigme depuis la pandémie, les entreprises ont commencé à accepter plus de télétravail et de présence d’équipes moins fréquentes dans leurs bureaux. Alors toutes ne sont pas logés à la même enseigne et à la même équivalence de disponibilité. La culture tend à aller vers du trois jours semaines au bureau dans le meilleur cas, rarement ou plus rarement un full time, mais ça existe… Il y a des boites qui l’acceptent et qui le font. Dans un cas comme celui-là, installer une ludothèque physique dans l’entreprise, c’est peut-être plus compliqué. Mais je te connais et je sais que tu es doué, que t’as plein d’imagination, et que tu es très créatif. Et je sais que tu es aussi orienté digital. On a des solutions digitales pour organiser ce genre d’événement?

Eric Decossaux: [00:10:13] Pour le moment, on ne peut pas faire tout l’atelier à distance. Il y a un jeu qu’on emploie qui a quelque chose d’assez particulier. Que je ne dévoilerai pas, il n’y a rien de méchant par rapport à ça, mais c’est un jeu qui est à la fois très, très, simple, mais qui est une mécanique qu’on ne retrouve pas dans les autres jeux. Et donc tous les moteurs de jeu en ligne que je connais, il n’y en a aucun pour l’instant qui permet de le faire. Mais il y a une partie de l’atelier, si on veut donner le goût, qui peut être facilement faite en ligne. C’est même à tel point que l’idée de cet atelier est arrivée pendant la pandémie et que les premiers tests ont été faits à distance. Et puis c’est seulement après, quand on a pu ressortir, qu’on s’y est remis. Donc oui, les deux sont possibles. Mais clairement, tout le côté langage corporel pendant qu’on joue est quand même plus facile à capter. Et au final, je pense qu’on gagne du temps à remettre les gens ensemble. Et maintenant que tout le monde n’est plus ensemble, c’est même une occasion ou un prétexte supplémentaire pour se dire que les moments qu’on est ensemble, on va en faire quelque chose de particulier.

Michel Godart: [00:11:06] Je t’ai lancé volontairement sur cette voie. Je savais un peu quelle réponse tu allais me donner, je commence à te connaître.

Eric Decossaux: [00:11:11] C’est ce que j’entends dans les entreprises où je le fais en fait. Ce n’est pas moi qui me suis dit c’est une bonne opportunité, c’est eux qui se disent « Non, les jours où on est au bureau, il faut vraiment qu’il y ait plus de liens entre nous », et ce genre d’atelier là est interpellant. Et je vois des entreprises où, après coup, j’entends que le discours a changé. Il y a des choses que les gens se disent de manière naturelle, qu’avant ils n’osaient pas forcément se dire après une journée d’atelier.

Michel Godart: [00:11:33] On retient le mot clé important ici, c’est l’opportunité, c’est vraiment : le mot a tout son poids et tout son sens. Alors vas-y, explique-moi un peu. C’est quoi cette histoire de couches? Raconte un peu. Dis-moi en plus, suis curieux, Tu as titillé ma curiosité?

Eric Decossaux: [00:11:45] J’ai déjà utilisé les deux couches en disant il y a la couche avec le jeu où on utilise nos compétences. Et dans l’environnement de test, c’est à dire l’atelier, ben on a zéro compétence pour le jeu parce qu’on ne les connaît pas. Et puis il y a la couche au-dessus à propos des comportements. Alors moi je ne suis pas psychologue, moi je suis juste un développeur qui a pratiqué l’agilité longtemps. Et donc l’idée m’est venue de coupler des livres qui parlent d’agilité, de management, de développement personnel, avec les jeux. Quand on débriefe les jeux, je les débriefe, j’oriente le débriefing du jeu, en partant sur le premier jeu – un premier livre qui m’a plu, un deuxième jeu…

Michel Godart: [00:12:18] Ah oui, donc tu fais le lien entre la littérature, le jeu que tu as utilisé qui a inspiré. Ca veut dire Éric, si je t’ai bien écouté, que l’atelier « Suis-je un équipier idéal? » n’est pas forcément lié à un jeu spécifique.

Eric Decossaux: [00:12:30] Absolument pas. Pour le moment, j’emploie des jeux avec lesquels ça marche bien.

Michel Godart: [00:12:34] Tu peux donner un exemple.

Eric Decossaux: [00:12:35] Je prends un petit jeu qui s’appelle Panic Island, un petit mémory collaboratif et on le débriefe avec un ou plusieurs livres. Et l’intérêt c’est justement de ne pas ressortir qu’avec le souvenir du jeu. Parce que ça ce n’est pas… L’émotion qu’on a vécue, elle est suffisante pour déclencher quelque chose, mais le contenu du jeu n’est pas suffisant pour qu’on revienne en se disant « Oui mais quand je suis dans la vraie vie, qu’est-ce que je fais? » Et donc c’est là l’idée d’utiliser le contenu des différents livres : à la fois pour se questionner, il y a quelques petits questionnaires individuels, chacun partage ou ne partage pas le résultat de son questionnaire, je ne suis pas là pour juger qui est un bon équipier idéal et qui ne l’est pas. Je pose la question à chacun, c’est à chacun de prendre la réponse pour lui-même. Et donc il y a des contenus de livre, il y a des techniques par exemple de « Comment est-ce que je peux analyser une conversation? » Il y a des outils d’analyse de conversation qui existent et qu’on entraîne à travers le jeu de manière informelle, mais qu’on entraîne quand même.

Michel Godart: [00:13:23] L’humain est une machine formidable et complexe au niveau physique mais aussi mentale. Il y a des gens extravertis, il a des gens introvertis, il y a des gens qui aiment bien s’exposer, d’autres moins. Il y a des gens qui n’aiment pas du tout s’exposer, pas du tout où se sentir pointé. Est-ce qu’on doit rassurer ces personnes? Parce qu’en fait quand tu dis « Voilà, on va se rendre compte de nos petits défauts », je peux me mettre à la place de certaines personnes qui pourraient se dire « Mais moi j’ai pas envie qu’on se rende compte de mes petits défauts, j’ai envie de m’en rendre compte seul, dans mon coin, et pas forcément que mes collègues le remarquent en même temps que moi! ». Qu’est-ce qu’on pourrait dire à ce genre de réflexion?

Eric Decossaux: [00:13:51] Que le mot « on » est difficile à employer. Quand tu dis on va se rendre compte de nos petits défauts, « on » c’est chacun pour soi. C’est pas que les petits défauts de chacun vont être mis en évidence devant les groupes, c’est que chacun qui va participer à l’opportunité de se rendre compte que « Et tiens, si on change ça, que si je change ce comportement-là, les autres réagissent autrement ». Et ça c’est très, très, très, bizarre pour certains participants. Souvent les introvertis d’ailleurs se rendent compte qu’ils ont tellement peu de choses à changer pour avoir l’impression que les autres se mettent à les écouter, les entendre, les suivre, alors qu’ils ont l’impression d’avoir rien fait : ils croient que ce sont les autres qui ont changé, c’est juste eux qui ont légèrement changé leur point de vue et leur manière de faire.

Michel Godart: [00:14:28] Alors je t’ai un peu provoqué volontairement, mais l’idée ici, c’est bien entendu d’insister sur le fait que, dans ces jeux, l’idée n’est pas de se dire « Oh, j’ai tel défaut, oh ça ne va pas », on ne va pas se focaliser sur le négatif de ce qui ne va pas. En fait, l’idée c’est de se dire « Tiens, intérieurement, je constate que mon comportement ne donne pas le résultat escompté » et là, l’opportunité – on revient sur ce mot clé qui est important – que le jeu me donne, c’est de me dire « je peux » et tu l’as dit aussi : un autre mot clé important, le tester. Le test :  « Je peux tester un autre comportement et voir si celui-là donne de meilleurs résultats ». Donc en fait on est sur un comportement constructif, qui élabore de nouveaux comportements et qui permet de les tester.

Eric Decossaux: [00:15:01] Exactement. Et pour finaliser le côté « Mes petits défauts qui vont être pointés », il y a quand même une grosse proportion de gens qui parfois ont un peu peur de jouer du côté compétitif, du côté gagnant-perdant. J’aime bien dire que dans la population, il devrait y avoir, à la grosse louche, 25 % de sadiques et 75% de masochistes parce que quand on joue au Monopoly on joue à quatre et qu’il y en a un qui fait souffrir les trois autres et qui va les faire tenir jusqu’au bout. Le plus souvent c’est l’aîné, mais parfois c’est un cadet qui s’est rebellé. Les jeux qu’on emploie dans ces ateliers-là, ce sont que des jeux collaboratifs. Donc il y a, à aucun moment, il y a une mise en concurrence à l’intérieur, dans des groupes, c’est tout le monde ensemble et c’est prendre le temps de vérifier : est-ce que tout le monde a eu sa place, est-ce que tout le monde a participé? Etc.

Michel Godart: [00:15:43] Et puis moi, en tant qu’observateur, j’ai aussi fait un constat : il me paraît flagrant et je le vois dans d’autres activités que j’ai, notamment au micro quand je fais des podcasts, c’est qu’on est souvent très critique avec soi-même et beaucoup plus méchant avec soi-même que nécessaire. C’est vrai hein ? Je le constate quand j’envoie un lien d’un épisode podcast à quelqu’un. Moi je dis « wow, il est parfait, il a été pertinent, excellent » limite… Et puis j’envoie et la personne : « Je ne suis pas sûr, je ne suis pas à l’aise, il y a ce passage à couper etc ». On se rend compte que vraiment on est très sévère avec soi-même. Tu le constate aussi dans les jeux hein?

Eric Decossaux: [00:16:10] Je le constate dans les jeux et il y a, le matin dans l’atelier je fais la comparaison entre deux mindset différents. Je fais exprès d’employer des mots anglais pour que quand je les emploie, on soit sûr de ce que je parle. Il y a le côté « be good » et puis il y a le côté « get better ». Et le côté « big good », c’est celui qui vient de l’école, c’est est-ce que nos parents voulaient qu’on revienne avec 50, 80, 95 %? Peu importe à quelle hauteur ils ont mis la barre, il y a une barre, et on est soit au-dessus, soit en dessous. : ça c’est le mindset « Be good ». Deux inconvénients, même si y en a un qui est parfois vu aussi de manière positive, c’est le stress que ça induit. Quand le stress est là de manière positive, c’est bien, mais quand il est là de manière négative, c’est embêtant. Mais le plus insidieux, c’est que ça crée un plafond de verre. C’est qu’une fois que je suis au-dessus de la limite, j’ai l’impression que je peux m’arrêter. Alors que quand on se met dans le mode que j’appelle « get better », l’idée c’est pas de regarder à quelle hauteur on est, c’est de se retourner de temps en temps et de se dire est-ce que je suis plus haut? Est-ce que je suis plus haut? Et là, il n’y a pas de plafond de verre, on continue à monter et il y a moins de stress. Le seul stress positif qu’on se mets, c’est est-ce que je fais mieux? Et pas forcément vouloir se mettre, à l’avance, des combien et des pour quand…

Michel Godart: [00:17:06] Ca colle, mais parfaitement, avec un désaccord toltèque « Faire de son mieux ».

Eric Decossaux: [00:17:11] Exactement, exactement.

Michel Godart: [00:17:11] C’est une belle conclusion Éric je pense pour cette capsule qui, j’espère, donnera envie à nos auditeurs de te rejoindre ainsi que nos équipiers de Pyxis pour des jeux d’agilité et des ateliers qui sont nombreux et qu’on organise régulièrement. Donc restez informé, allez sur le site Pyxis .be. Allez voir, il y a d’office l’information qui correspond à chaque activité qui est proposée. Et puis on va aussi communiquer tous ces éléments sur les réseaux sociaux et avec les capsules podcast qui sont maintenant en train de se mettre en place. Venez nous rencontrer, on sera ravis de vous aider, à y voir plus clair quelque part.

Eric Decossaux: [00:17:41] J’étais très flatté de faire partie d’un hors-série et je suis impatient de vous rencontrer pendant un atelier jeux.

Michel Godart: [00:17:46] Super 1000 merci à tous! N’oubliez pas de vous abonner, de faire un partage, un like de ces capsules podcast. Ça aidera beaucoup de gens à découvrir cette proposition et je crois que c’est une plus-value. Et alors si vous avez envie de réagir, de laisser un petit message vocal, un encouragement à Éric, une félicitation, un commentaire ou un témoignage de vécu, pourquoi pas? Si vous avez déjà participé à nos ateliers. Eh bien dans l’article du podcast, il y a un lien, vous cliquez dessus, vous autorisez votre micro à être utilisé par le navigateur de votre ordinateur, et vous pouvez parler. Laissez un message vocal, réécoutez-le avant d’envoyer, mentionnez votre email au moment de l’envoi, appuyez sur le bouton Envoyer. On le reçoit, c’est confidentiel, c’est juste entre vous et nous. Et si vous nous dites dans le message qu’on peut utiliser votre voix, il se pourrait bien que dans une prochaine capsule, on prenne votre témoignage vocal et qu’on y réponde dans un podcast avec votre voix dans le podcast. Amusez-vous, faites-vous plaisir, à très bientôt.

Eric Decossaux: [00:18:34] À très bientôt!

 

Via Blubrry :

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